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La première pluie

Quitter sa famille et son village pour la première fois; surmonter toutes les difficultés et les angoisses; faire le deuil de son adolescence : voici l’histoire d’un jeune Acadien qui a quitté son village pour faire la récolte du tabac en Ontario dans les années 1970. D’inspiration moderne dans son style et son contenu, ce récit à la première personne, à la fois roman d’initiation et roman de la route, mise davantage sur l’évolution intérieure du personnage et sur la finesse de l’observation que sur l’abondance et l’éclat des péripéties.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Daniel, et quelques personnages secondaires masculins très différents les uns des autres, qui lui permettent de sortir de l’adolescence et de forger son identité de jeune homme.

    « J’aurais bien aimé boire quelque chose, mais j’avais si peu confiance en moi que je préférais rester près d’Albert. » (p. 17)

    « L’homme, plutôt grand et maigrelet, ne prêta aucune attention aux commentaires et posa à son tour ses sacs d’épicerie sur la table. C’était un jeune homme au visage sérieux, mince et anguleux. Ses cheveux comme sa barbe, de couleur châtain, étaient coupés avec soin […]
    Sa voix basse et austère ressemblait à celle de ces hommes qui lisent les bulletins de nouvelles à la radio. Il impressionnait, cet Olivier Bellefeuille. » (p. 54)
     

  • Intrigue permettant de suivre l’évolution intérieure de Daniel au fil des péripéties.

    « Je me retrouvai momentanément aveuglé ou encore ne voyant que d’un œil. Pendant un instant, je faillis pleurer; c’en était trop. La gorge serrée, je voulais crier pour que l’on arrête un moment. […] Je n’avais plus qu’une seule idée en tête : rentrer à la maison le plus tôt possible. » (p. 68)

    « Toute ma vie, jusqu’à aujourd’hui du moins, ce fut [sic] toujours mes parents qui avaient appelé pour donner de leurs nouvelles […]
    Mais ce soir, c’était différent. J’avais l’impression que quelqu’un ou quelque chose avait inversé les rôles. Ce soir, pour la première fois, c’était moi qui avais appelé pour donner de mes nouvelles. » (p. 95-96)

    « Dès mon départ de Montréal, j’avais ressenti cet étrange malaise d’avoir laissé derrière moi quelque chose que je ne pouvais plus ravoir. Le mal, comme une obsession, grandissait constamment. […] Mais pour une raison qui m’échappait, l’idée de ce retour tant souhaité ne me procurait plus le réconfort qu’il avait si souvent suscité. » (p. 202)
     

  • Narrateur participant, Daniel, qui partage avec le lectorat ses pensées, ses sentiments et sa perception des événements.

    « Je suis resté planté là sans bouger, à côté de ma petite valise en cuir bleu, au milieu de cette poignée d’hommes que je ne connaissais pas. Jamais je ne m’étais senti aussi seul et abandonné. » (p. 42)
     

  • Descriptions nombreuses faisant appel aux sens et permettant de se situer dans le temps et l’espace.

    « Arrivé au dernier wagon, encore une fois, je m’installai au bout d’une lignée de passagers qui attendaient leur tour pour utiliser les toilettes. L’endroit baignait dans une odeur d’urine que la chaleur ne faisait qu’accentuer. » (p. 19)

    « La végétation y était si dense et débordante qu’elle caressait de ses longues feuilles vertes les flans de la camionnette. La proximité des plantes géantes défilant autour de nous créait l’illusion que nous avancions à grande vitesse […] J’observais avec fascination le capot de la camionnette qui fendait l’épais brouillard matinal. » (p. 63-64)

Langue

  • Registre courant dans les séquences descriptives et explicatives et dans la plupart des séquences dialogales, dont quelques-unes en anglais.

    « Soudain, droit devant, un éclair aux multiples embranchements, d’une intensité éblouissante, fendit le ciel d’ébène. La force de la lumière fut telle que Marius se tut sur-le-champ. "Holy Shit", murmura le fermier, en remontant rapidement la vitre de la portière. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’un coup de tonnerre assourdissant ne vienne faire tout trembler autour de nous. » (p. 47)
     

  • Phrases de longueur et de complexité variées et figures de style (p. ex., personnification, hyperbole, comparaison, métaphore) contribuant à la complexité du texte.

    « On aurait dit que le soleil s’était arrêté juste au-dessus de l’horizon. Un ballon rouge accroché dans le ciel. » (p. 22-23)

    « Pendant que les éclairs continuaient de lézarder le ciel en griffant les nuages d’encre noire, et que les vents prenaient de la force, le tonnerre semblait s’essouffler. » (p. 47-48)

    « Et tout à coup, le bruit d’éclats de verre retombant par milliers sur le plancher de ciment nous arracha à la nuit comme la mort nous arrache à la vie. » (p. 156)
     

  • Lexique adapté au lectorat visé et champs lexicaux évocateurs entre autres des thèmes propres au roman d’initiation et au roman de la route.

    « Aux abords de la ville, une gare immense et sombre nous engouffra dans sa gueule grande ouverte. À l’intérieur, le train s’arrêta dans un concert assourdissant de métal qui se déchire. L’immobilisation soudaine produisit une petite secousse qui déséquilibra les passagers debout. Lorsque les portes s’ouvrirent, par centaines, comme un troupeau de bétail affolé, ils se jetèrent sur le quai. » (p. 28)

    « Il y avait déjà un bon moment que je n’arrivais plus à suivre les conversations dans lesquelles je m’engageais. Mais l’alcool m’avait rendu orgueilleux. Trop borné pour refuser, je buvais tout ce qu’on mettait devant moi. » (p. 124)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves d’écrire une partie de l’histoire du point de vue d’un des personnages secondaires. 
  • Demander aux élèves de faire une recherche sur les méthodes utilisées aujourd’hui dans la culture du tabac et de les comparer à celles décrites dans l’œuvre.
  • Inviter les élèves à partager un événement ou une expérience ayant contribué à leur développement personnel et social et de le comparer au vécu de Daniel.

Conseils d'utilisation

  • Préparer les élèves aux sujets délicats présentés dans l’œuvre en entamant des discussions sur la pression des pairs et sur les choix que font certains des personnages.