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Culotte et redingote au 21e siècle

Poursuivant l’aventure de iPod et minijupe au 18e siècle, Louise Royer révèle ici les dessous d’une opération scientifique secrète, dont sont accidentellement victimes deux jeunes amoureux que deux cents ans séparent.

Après leur rencontre improbable à Paris en 1767, à l’aube de la Révolution française, Sophie et François, comte de Besanceau, sont téléportés au 21e siècle dans un laboratoire en Californie. Retenus prisonniers par des scientifiques soucieux d’étudier ces deux étranges phénomènes, ils parviennent à se libérer. S’engage alors une course-poursuite qui les ramènera à Paris, chez les descendants de François, afin d’échapper aux agents de la CIA qui les talonnent…

Si Sophie retrouve avec plaisir les avantages de la vie moderne, ce voyage dans le futur causera tout un choc à François : ascenseur, automobile, avion, ordinateur, téléphone cellulaire… autant d’inventions vertigineuses pour cet aristocrate parisien né au siècle des Lumières!

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, Sophie Dumouchel et son mari François, comte de Besanceau, entourés de nombreux personnages secondaires parmi lesquels le docteur Mansfield, directeur des opérations du projet Philo, ainsi que Shannon Summers et Mike Simpson, chercheurs travaillant à ce même projet.

    « Lorsque Sophie lui a avoué son passé le jour de leur mariage, François a éprouvé un intense soulagement, car cette explication, quoique invraisemblable, valait mieux que plusieurs hypothèses plus sinistres qu’il avait entretenues. » (p. 11)

    « – Docteur Simpson! Lâchez-moi ou je vous fais arrêter pour insubordination. Auriez-vous oublié que je suis votre supérieur? […]
    Mike libère le poignet de Mansfield à contrecoeur et recule de quelques pas, les poings serrés. » (p. 25)

    « – Je vous présente le docteur Shannon Summers, annonce Mike en désignant la jeune femme assise à côté de lui. Elle se joint à notre équipe. Médecin diplômé, notre collègue possède aussi un doctorat en microbiologie et virologie. Elle analysera les spécimens vivants dès que nous les tirerons de l’espace interne, à chaque tentative de transfert. » (p. 71)

     

  • Intrigue suivant l’ordre chronologique, mais comptant de nombreux retours en arrière (p. ex., le chapitre 7 intitulé Retour sur la journée du 5 décembre 2009).

    « Sophie reste un instant interdite. Une expression désolée remplace bien vite son sourire. Elle tente de le raisonner :
    – François! Oh François! Ce n’est pas l’enfer. Tu n’es pas mort. Pince-toi pour t’en convaincre. Tu viens de faire un voyage dans le temps, comme je l’ai fait il y a un an et demi. » (p. 26)

    « – Des problèmes internes? De quoi voulez-vous parler? Que s’est-il passé hier? Qu’avez-vous fait de Mlle Dumouchel?
    – Elle a été kidnappée par le traître, le docteur Simpson, avec la complicité de la non moins perfide docteure Summers. » (p. 118-119)

     

  • Nombreuses séquences descriptives permettant de s’immiscer dans l’esprit des personnages et de voyager du Paris du 18e siècle, à la Californie, à la France et au Québec d’aujourd’hui; séquences dialoguées dévoilant la personnalité des personnages et les liens qu’ils tissent entre eux.

    « – Aux manches fleurdelisées, je dirais que l’homme est Français, répond-elle. Sa redingote appartient à l’aristocratie ou à la haute bourgeoisie du milieu du 18e siècle, de même que cette culotte courte et bouffante qui se termine au-dessus des bas. » (p. 23)

    « Le reste du tableau aurait de quoi étonner ses contemporains. Des carrosses métalliques sans chevaux, alignés en belles rangées militaires sur une place au revêtement gris parfaitement uniforme, taquinent sa mémoire jusqu’à ce qu’il se rappelle les avoir vus dans le journal illustré de Sophie. » (p. 43)

    « – J’ai eu l’impression distincte, hier, que le docteur Simpson ne comptait pas venir aujourd’hui. Il avait d’autres plans pour la journée.
    "Ah, je vois, tu ne comptes rien me dire, salaud", conclut Leo, pour lui-même. » (p. 116)

Langue

  • Registre courant dans les séquences narratives et dialoguées, mais un peu plus soutenu, presque poétique, dans l’extrait du journal intime du comte, rappelant l’élégance du discours au 18e siècle.

    « – …En somme, nous avons repris la quête de la pierre philosophale en misant sur les efforts des anciens alchimistes pour transformer les métaux comme le plomb ou le cuivre en or. D’où le nom de projet Philo. » (p. 63)

    « Pourtant, l’effroi subjugue mes sens. La sueur perle à mon front. Une nausée grandissante noue mes entrailles. Je ne puis m’empêcher de penser que ces pages seront les dernières que je noircirai dans mon journal. » (p. 168)

     

  • Vocabulaire précis, souvent spécialisé; champs lexicaux liés notamment aux sciences, à la technologie et au transport aérien. 

    « – Laissez-moi illustrer ce concept comme Einstein a illustré celui de la relativité générale. Prenez un homme dans un ascenseur sans fenêtre. Il ne peut en aucun cas savoir s’il se trouve dans un ascenseur au repos à la surface de la terre et donc, dans un champ gravitationnel, ou dans un ascenseur loin de tout corps massif, mais en train d’accélérer vers le haut. De la même manière, dans une simulation stable, le sujet ne dispose d’aucun moyen de savoir s’il est dans le monde réel ou non. » (p. 67)

    « Le reste de l’avant-midi et une bonne partie de l’après-midi sont consacrés à instruire François sur l’emploi des objets courants : les interrupteurs, le système de son, le téléphone, le réfrigérateur, le micro-ondes, etc. » (p. 107)

    « Pendant ce temps, l’avion a pris position au bout de la piste. Le ronflement des moteurs s’amplifie, l’appareil prend de la vitesse et bientôt de l’altitude. […] Bientôt, les signaux lumineux indiquant de boucler les ceintures s’éteignent et Sophie lui souffle à l’oreille que le décollage est maintenant terminé. » (p. 129-130)

     

  • Plusieurs références à d’autres cultures (p. ex., la culture américaine); nombreuses figures de style, telles que la personnification, la métaphore et la métonymie, faisant appel aux sens pour mieux faire voir les lieux et ressentir les émotions.

    « – On dirait Star Trek!
    – Oui, un peu, excepté que dans Star Trek, quand le capitaine Kirk passait de son vaisseau à une autre planète, le contenu de la planète n’était pas en même temps téléporté dans le vaisseau Enterprise. » (p. 69-70)

    « Une douce brise frôle sensuellement les rideaux diaphanes qui décorent la vitre servant de mur. Derrière, la mer étend sa nappe infinie où restent accrochés des sourires de soleil. Au loin, un bateau à voile écoute la chanson d’Éole. » (p. 99-100)

    « Les doigts de sa main droite sont pris dans un étau, mais devoir calmer sa voisine lui a fait oublier sa propre peur. » (p. 129)

    « – …Je me sens mal à l’aise à l’idée de m’entretenir avec une voix en provenance de nulle part. » (p. 141)

     

  • Procédés typographiques variés : italiques, employés pour les termes anglais, les noms d’entreprises et les extraits du journal du comte de Besanceau; majuscules utilisées pour reproduire textuellement le message inscrit sur l’affiche à l’entrée de l’ancienne propriété du comte; soulignement servant à mettre en relief les lettres de l’acronyme HECTOR.

    « – Abandonnons la voiture et prenons l’autobus. Tiens, voici un Bay Link Express. » (p. 47)

    « – Moi qui croyais que cela voulait dire Highly, Erratic Computerized Transmitter Of Rubbish, s’exclame Rajiv. » (p. 75)

    « DÉMOLITION, DÉFENSE D’ENTRER, affiche un écriteau à même la barrière. » (p. 133)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents de la francophonie canadienne et internationale parmi lesquels Wajdi Mouawad (auteur, metteur en scène et comédien canadien d’origine libanaise), Denis Villeneuve (scénariste et réalisateur québécois), Incendies (œuvre cinématographique inspirée d’une pièce de Wajdi Mouawad et réalisée par Denis Villeneuve), Paris, la Tour Eiffel et l’aéroport Charles-de-Gaulle.

Pistes d'exploitation

  • Les personnages principaux faisant, malgré eux, l’objet de recherches scientifiques, demander aux élèves de faire une recherche sur les droits fondamentaux de la personne et de répondre à la question suivante : Les chercheurs, gardiens de secrets d’État, ont-ils la permission de violer les droits de la personne?
  • Proposer aux élèves d’écrire une suite plausible à l’histoire en partant de l’épilogue, qui laisse le lectorat en suspens.
  • Étant donné que François est un humanoïde, créé dans un monde virtuel, inviter les élèves à faire un débat sur la définition d’un être humain, sur les avancées scientifiques relatives au clonage et sur le droit à la différence.

Conseils d'utilisation

  • Inviter les élèves intéressés à lire le premier tome de la série, iPod et minijupe au 18e siècle.
  • Expliquer les caractéristiques des œuvres de science-fiction et avertir les élèves qu’il faut aborder ce genre littéraire avec une intention de lecture particulière : explorer un monde invraisemblable qui présente des distorsions de la réalité.
  • Avant la lecture, situer le contexte des sujets abordés, notamment ceux qui touchent les droits de la personne.
  • Rappeler aux élèves que les titres des chapitres sont révélateurs de leur contenu.
  • Consulter la fiche pédagogique disponible sur le site du Regroupement des éditeurs franco-canadiens.