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Fort Mac

Fort Mac, c’est comme ça que tout le monde en Alberta appelle Fort McMurray, la ville où se précipitent tous ceux qui veulent profiter du boom économique des sables bitumineux. Travailler à Fort Mac vous rapportera de l’argent, beaucoup d’argent! Mais à quel prix? Jaypee, petit magouilleur québécois, et Mimi, son ambitieuse conjointe, ont installé leur roulotte sur le premier terrain venu et se préparent à plonger dans le trou noir de l’or noir. Sous le regard mélancolique de Maurice, un Franco-Albertain enlisé sur place, leur destin se désagrège cruellement, magnifié par la présence mystérieuse de Kiki, sœur de Mimi, étrange enfant-femme, dont le trajet illumine, comme la brève lueur d’une étoile filante, la folie d’un lieu abusé et désabusé par l’argent.

Marc Prescott signe, ici, un texte sur l’envers humain de la prospérité à Fort McMurray, une fable acerbe et brillante sur la monstruosité ordinaire et l’effritement des âmes.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Trois personnages principaux (Jaypee, Mimi, Kiki) qui s’installent dans l’Ouest canadien dans le but de s’enrichir, mais dont le projet tourne à la catastrophe; un personnage secondaire (Maurice), témoin de leur échec.

    « JAYPEE –  Je vas me trouver une crisse de grosse job. 150 000 piasses par année. Plusse l’overtime! Tu vas voir! 200 000 piasses par année. On va se faire tellement d’argent qu’on saura même pas quoi faire avec! » (p. 36)

    « MIMI – Kiki… La pauvre. Il paraît qu’elle prenait les gars aux vingt minutes. (Shit. Peux-tu croire?) Aux vingt minutes. Ils l’ont battu pis… Pis c’est Maurice qui l’aurait trouvée morte. Avec tout son cash autour d’elle. (Shit. Peux-tu croire?) » (p. 112)
     

  • Intrigue reposant sur l’appât du gain d’un petit vaurien sans scrupule, qui mènera sa compagne et la sœur de celle-ci dans des situations d’abus et de déchéance.

    « JAYPEE – On est venus faire du cash! On est venus faire le gros motton! » (p. 20)
    MIMI – C’est assez de vouloir prostituer sa blonde sans mêler sa sœur dans l’histoire en plusse! » (p. 82)
     

  • Séquences dialogales entrecoupées de monologues dans quatorze intermèdes.

    « JAYPEE – Trop cher!
    MIMI – Maudit que t’es cheap!
    JAYPEE – Pas pour longtemps!
    MIMI, excitée – Tu t’es trouvé une job?
    JAYPEE – Oui, madame! » (p. 46)

    « MAURICE – […] Je me suis mis à imaginer le scénario suivant… Je reçois l’appel : elle vient tout juste d’avoir un accident. Pis là, je conduis comme un malade pour me rendre sur les lieux – je cours vers elle, je la vois, je la prends dans mes bras, je la tiens fort contre moi, elle me dit qu’elle m’aime, pis je l’embrasse une dernière fois avant qu’elle meure dans mes bras. » (p. 92-93)
     

  • Didascalies et indications scéniques qui précisent les lieux et les mouvements des personnages ainsi que le passage du temps d’une scène à l’autre.

    « Au terrain vacant. Kiki porte un uniforme de chez Tim Horton’s. Elle est installée derrière la table de pique-nique. » (p. 33) 

    « Le soir. Mimi est assise et boit une bière. Maurice entre. » (p. 43)

Langue

  • Registre familier dans les intermèdes et registre populaire et souvent vulgaire dans les dialogues entre les personnages, ce qui les rend authentiques et témoigne de leur détresse.

    « MIMI – Mon père était un homme abusif. Ça, on se le cache pas. C’était un homme avec des convictions fortes. Un homme de principes. Mais un homme qui buvait. Beaucoup. » (p. 40)

    « MIMI – Oui mais… Fuck!
    JAYPEE – Exactement! Fuck! Fuckin’ truck! » (p. 77)
     

  • Extraits parfois écrits en anglais, reflétant ainsi la réalité des lieux et des personnages.

    « KIKI – Allô. Can I serve you, please? (Non. C’est pas ça.) Allô. What canna get for you, please? (Non. Attends…) Ah! Je l’ai! Can I ‘elp you, please? (Elle fait un effort de sourire. C’est un sourire trop exagéré.) A coffee? Yes, we ‘ave lots of coffee ‘ere.  What kind? » (p. 33)
     

  • Phrases courtes dans les dialogues et les monologues; emploi de certaines figures de style (p. ex., personnification, hyperbole, métaphore) qui allègent la dureté des propos.

    « KIKI – […] Si Dame nature voyait ça… Elle pleurerait des rivières. Des fleuves de larmes. » (p. 10)

    « MIMI – Jaypee!
    JAYPEE – Quoi?
    MIMI – Qu’est-ce qui se passe?
    JAYPEE – Je sais pas. Rien. Quoi?
    MIMI – Viens ici. » (p. 62)

    « MAURICE – Même les étoiles pleurent des grandes larmes laiteuses. » (p. 114)
     

  • Champ lexical évocateur des thèmes entre autres de la violence, de la drogue, du sexe et de l’exploitation de la femme.

    « MIMI – Jaypee était le pusher à la brasserie du coin pis on était devenus proches, vite. » (p. 41)

    « MIMI – Tu veux savoir ce qui se passe? Jaypee… (l’estie de chien sale) veut que j’aille coucher avec Murdock pour payer sa dette. » (p. 82)

Pistes d'exploitation

  • Discuter de l’importance d’être qualifié et d’avoir les compétences requises dans la recherche d’un emploi.
  • Demander aux élèves de faire une recherche sur le boom économique de l’Alberta et ses conséquences.
  • Inviter les élèves à transposer la pièce dans leur milieu et à écrire un texte qui expliquerait quelles différences il y aurait dans leur pièce.

Conseils d'utilisation

  • Préparer les élèves à l’étude d’une pièce qui aborde des thèmes durs et dont les personnages utilisent un langage souvent vulgaire.
  • Animer une discussion sur le suicide, la mort, l’exploitation sexuelle et la drogue.