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Rue Deschambault

À travers les dix-huit récits qui composent ce livre, Gabrielle Roy a transformé les souvenirs de sa jeunesse manitobaine en un roman racontant l’apprentissage d’un écrivain. Christine découvre peu à peu la réalité – familière et pourtant inépuisable – de la petite rue de Saint-Boniface où elle est née et où l’humanité montre ses visages les plus variés. Mais surtout, ses propres rêves lui sont révélés, c’est-à-dire à la fois ce qui la rapproche des autres et l’en sépare, ce qui la fait les aimer profondément et l’oblige en même temps à les quitter pour toujours.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Christine, qui raconte ses émotions et ses perceptions de son entourage; personnages secondaires vraisemblables vus à travers les yeux du personnage principal.

    « Mon père, parce que j’étais frêle de santé, […] me baptisa : Petite Misère. Même quand il me donnait le nom avec douceur […] j’en étais irritée et malheureuse, comme d’une prédisposition à cause de lui à souffrir. » (p. 33)

    « Mais maman, son paquet sous le bras, allait d’un pas vif. Presque jamais je ne l’avais vue acheter quelque chose qui ne fût que pour elle-même, et je n’en revenais pas de surprise. […] je ne peux pas dire qu’il me déplaisait de la voir marcher sans fatigue, la tête en l’air, se souriant à elle-même. » (p. 91)

    « Notre Alicia aux grands yeux bleu sombre! Et le contraste si étrange chez elle des yeux et de la chevelure d’un noir profond! De maman, elle avait aussi les plus beaux sourcils que je puisse me rappeler, si fortement arqués, si hauts et purs qu’ils donnaient à son regard une expression d’étonnement, de douleur devant la vie. » (p. 145)
     

  • Œuvre rassemblant dix-huit récits ayant en commun les souvenirs d’enfance du personnage principal; schéma narratif respecté pour chaque récit.
  • Narratrice participante incarnée par une enfant et une adolescente faisant part de ses perceptions et de ses émotions face à son quotidien et à celui de sa famille.

    « Il faut bien que je raconte aussi l’histoire d’Alicia; sans doute est-ce celle qui a le plus fortement marqué ma vie; mais comme il m’en coûte!… » (p. 145)

    « Je n’avais jamais entendu papa s’exprimer sur ce ton presque taquin, plaisant. Dans cette douceur obscure de la cuisine, toutes les portes fermées, il allait et venait, les mains au dos, souple, rempli de projets. Quand il revint vers moi, à une lueur plus vive du feu je saisis l’éclat de ses yeux; je les vis comme débordants de confiance. » (p. 241)

Langue

  • Registre courant surtout; registre familier dans certaines séquences dialogales.

    « Ma tante, pensant peut-être que quelqu’un en se levant la nuit pourrait marcher sur mon chapeau, le prit à mes côtés pour le déposer sur une commode; ou plutôt elle en coiffa une statue de sainte Anne qui se trouvait là, aux rayons de la lune. Et je me mis à me lamenter doucement. » (p. 44)

    « – T’es trop raisonneuse! C’est pas ton affaire… tout ça… Oublie… Dors… » (p. 57)
     

  • Phrases de longueurs variées, souvent complexes; vocabulaire imagé et recherché ancrant bien les récits dans leur époque (p. ex., tancer, escarpolette, falot, claustration).

    « Papa, lorsqu’il descendait de son break et attachait sa jument, Dolly, au bord du puits de Dunrea, apercevait un ravissant paysage : éparses dans la verdure étaient à demi cachées une vingtaine de maisonnettes blanches au toit de chaume; autant de petites dépendances également propres, chaulées tous les printemps; puis des ruches, des pigeonniers, de légers abris de branches et de feuilles où en plein jour les vaches venaient s’abriter de la chaleur; et, à travers le village, se promenaient en liberté des bandes d’oies blanches qui l’emplissaient de leur bavardage amusant. » (p. 127)
     

  • Figures de style variées (p. ex., métaphore, comparaison, énumération) qui agrémentent le style poétique de l’auteure et permettent de comprendre l’imaginaire de la narratrice.

    « Moi, j’étais la fourmi de la fable, sauf que d’une fois à l’autre je venais au secours de la cigale. » (p. 23)

    « Sur la galerie étaient assis deux vieux qui avaient l’air, comme deux chats, de n’avoir rien à faire que de se chauffer au soleil. » (p. 44)

    « – La plus belle couronne d’une femme c’est d’être aimée. Il n’y a rien, ni topaze, ni diamant, ni améthyste, ni émeraude, ni rubis, pour mieux embellir une femme! » (p. 190)

Référent(s) culturel(s)

  • Référents culturels de la francophonie de l’Ouest canadien (p. ex., colonisation de l’Ouest et homestead (étendue de terre habitée)).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves d'illustrer la maison de Christine, rue Deschambault, selon les descriptions contenues dans l’œuvre.
  • Demander aux élèves de rédiger le journal intime de Christine en choisissant une période précise de l’année.
  • Demander aux élèves de reprendre un des récits de l’œuvre et de raconter comment ça se passerait dans leur vie à eux (p. ex., Les déserteuses, Un bout de ruban jaune, La tempête).

Conseils d'utilisation

  • Aborder avec les élèves les sujets délicats (p. ex., religion, racisme, mort, maladie mentale) présentés dans l’œuvre et les expliquer dans leur contexte sociohistorique.
  • Expliquer en classe la mentalité des gens de l’époque concernant, entre autres, la relation homme-femme, l’image face aux différents groupes ethniques.

Ressource(s) additionnelle(s)

  •  IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Gabrielle Roy.