Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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iPod et minijupe au 18e siècle

Un soir, Sophie revient de ses cours à l’Université, quand elle est soudainement éblouie par une lumière intense. Prise de vertige, et sans trop savoir pourquoi ni comment, elle se retrouve en plein cœur de Paris… en l’an 1767! Ne pouvant retourner chez elle, elle est recueillie par Nicolas et Élyse, qui l’aideront à s’intégrer à la vie du 18e siècle, dans un milieu dont elle ignore tout des convenances et des règles.

Au cours d’un bal, François, un arrogant et séduisant aristocrate, éprouve une curiosité et une fascination pour cette jeune fille au comportement et aux manières si peu convenus. Si Sophie s’amuse, au début, des efforts du beau comte pour percer son secret, de tragiques incidents lui font craindre les répercussions qu’entraînerait la révélation de sa véritable identité…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Intrigue simple qui repose sur un voyage dans le temps et dans l’espace et qui, entre autres, souligne l’évolution des connaissances et des mœurs de la société occidentale en général et celle des femmes en particulier.

    « François brise le silence en disant : Vous jouez rudement bien aux échecs, pour une femme.
    – En quoi mon sexe est-il pertinent, je vous prie? » (p. 102-103)

    « – Puis-je vous demander d’envoyer prendre chez moi mon nécessaire à sutures. Si vraiment Monsieur le Comte a une fièvre, il pourrait avoir besoin d’une saignée. Il me faudra aussi mon équipement pour cela.
    – Une saignée! s’écrie Sophie, horrifiée. Mais il a perdu déjà tellement de sang. Madame la Comtesse, ne laissez pas cet homme toucher votre fils. Il va empirer son état! » (p. 197)
     

  • Un personnage principal, Sophie, pur produit du 21e siècle, entouré de personnages secondaires, dont Élyse, Nicolas et François, issus du 18e siècle et respectueux des coutumes et des valeurs de leur époque.

    « – Une familiarité comme celle que vous avez employée envers Jacinthe est mal vue.
    – Familiarité? Je n’ai fait que lui dire bonjour! Et puis, tenez, je l’ai même vouvoyée!
    – Justement, on ne vouvoie pas les domestiques. Il ne faut pas leur donner à penser que vous vous abaissez à leur niveau. » (p. 56)
     

  • Narrateur omniscient, qui décrit et raconte les aventures de l’héroïne dans la France des Lumières; séquences dialoguées qui, par leur justesse, caractérisent les locuteurs; extraits d’un journal intime, écrit à la première personne, dans lequel un des personnages dévoile ses sentiments sur les événements qui le touchent.

    « Elle ajoute pour elle-même : "Toi, si tu me dis que tu le connais, tu es un beau menteur." » (p. 88)

    « Parviendrai-je par l’écriture à épancher le tumulte de mon esprit et de mes émotions? Pourrai-je faire revivre ou s’effacer l’horreur, la peur, le délice, la curiosité et la culpabilité qui ont marqué cette journée? » (p. 119)
     

  • Allusions à des faits et à des personnages historiques conférant une dimension didactique à l’œuvre.

    « – Vous voulez parler de Voltaire et de ses comparses. Voici justement qui prouve mon argument. Depuis trente ans, les philosophes exposent les abus de l’Église, dans des fascicules qui se vendent à prix fort dès que le Parlement en brûle un exemplaire sur le grand escalier du Palais. En quoi toutes ces critiques ont-elles ébranlé l’Église? En rien. N’oubliez pas de jouer. » (p. 97)

    « – Étais-tu [comte de Besanceau] au courant que Gênes nous a cédé la Corse?
    – Vraiment? Non, je ne savais pas. » (p. 117)

Langue

  • Registre courant dans les séquences narratives et dialoguées; emploi du passé simple et d’un vocabulaire plus recherché dans le journal intime du comte de Besanceau, ce qui caractérise ce personnage issu de la noblesse.

    « – Je n’ai pas l’intention de me porter à leur défense, répond-il en haussant les épaules. […] La noblesse doit respecter une manière de vie basée sur la grâce et le bon goût.
    – Ah, je vois. Le bon goût consiste à ressembler à un cadavre et à en porter les cheveux.
    Cette fois, le comte rit de bon cœur. » (p. 102)

    « Élyse étouffa un petit cri. Nicolas regarda obstinément le plancher. Sophie serra son poing sur sa poitrine. Je fus convaincu qu’elle comprenait cette phrase inachevée. » (p. 114)

    « J’eus ensuite droit à un torrent d’injures dont la lâcheté et la bassesse de l’aristocratie me semblèrent les thèmes principaux. La colère me gagna également. Je lui reprochai son manque de bons sens, car invectiver la nouvelle favorite du roi pouvait éventuellement résulter en une lettre de cachet pour la Bastille. » (p. 126)
     

  • Champs lexicaux liés notamment aux us et coutumes du 18e siècle, ce qui illustre bien la vie à cette époque.

    « – Ce n’est pas si terrible, rit Élyse. Ils servent même de poches pour y cacher des mouchoirs ou de la monnaie. Laissez-moi vous aider à installer les paniers sur vos hanches, puis les recouvrir de jupons et de la jupe. Il reste à fixer la pièce d’estomac au-dessus des lacets du corps baleiné et puis à attacher cette pièce à la robe. » (p. 51)
     

  • Légères touches d’humour surtout reliées aux différences entre la vie au 18e et 21e siècle.

    « – Qu’est ce [sic] que c’est?
    – Les paniers. Il faut les installer autour de vos hanches.
    – Les paniers? hésite Sophie. C’est l’invention qui va m’empêcher de passer les cadres de portes, n’est-ce pas?
    – Non. Non. Pas vraiment. Il suffit de les franchir de profil. » (p. 51)

    « – Une valse? J’en ai entendu parler, vaguement. Ce n’est pas une danse de bonne société, il me semble, mais une danse paysanne… allemande, je crois. On la dit même indécente.
    – Wow!… le dirty dancing du 18e siècle! Qu’est ce (sic) que les matrones de l’aristocratie penseraient du rock and roll ou du twist? Je ne t’en ferai pas la démonstration sans musique, car tu me croirais prise d’une maladie nerveuse. » (p. 63)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses références à l’histoire et à la culture de la France du 18e siècle.

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de faire une courte recherche sur un personnage connu (p. ex., Voltaire, Louis XV, la Marquise de Pompadour) et sur un événement historique (p. ex., le traité de Versailles, la mission du navire Bristol, la Révolution) mentionnés dans l’œuvre.
  • Discuter avec les élèves de l’évolution des mœurs (p. ex., l’étiquette, la place et le rôle de la femme, les classes sociales) depuis le 18e siècle.
  • Inviter les élèves à écrire un récit dans lequel, à l'instar de l'héroïne, ils feraient un saut dans le temps.
  • En s’appuyant sur des exemples du livre, amorcer un débat sur la notion de beauté en 1767 et en 2012.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, situer les élèves en leur brossant un tableau général de la France du 18e siècle.
  • Consulter la fiche pédagogique disponible sur le site du Regroupement des éditeurs franco-canadiens.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Ecce homo, Modes et vêtements.