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Coda

Avec Coda, Éric Cormier pousse sa recherche de l'être humain comme une salle de classe, avec l'acétate de ses émotions, le manuel de ses pensées, comme la craie qui pousse son cri jusque dans le visuel, à la fin des mouvements.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Soixante-et-un poèmes assez complexes dont la plupart des titres font référence à la musique; œuvre divisée par trois textes en exergue, parmi lesquels un extrait de Jean-Paul Daoust, poète auquel l’auteur fait allusion dans Brisure Treize.

    « Solfège du parc » (p. 23)

    « Ta peau comme un clavier » (p. 24)

    « La rue Ste-Catherine comme un manteau d'ovni
    La rue St-Denis et ses mots qui clignotent dans la dérive
    Le décor prend des nouvelles poses se déhanche mute
    L'alcool comme un taxi pour le cerveau
    Le pot la coke
    Et chaque soir cette ville est nouvelle possible
                                    Jean-Paul Daoust  » (p. 103)
     

  • Texte aéré; vers libres, de longueurs variées; strophes irrégulières, ponctuation inexistante; majuscules utilisées uniquement au début des titres et du premier vers de chaque poème. 

    « Mon cœur est troué
    comme le refrain brisé
    à la mer tombée contre l'eau douce

    le pont des roses
    que nous traversons ensemble
    épines à nos pieds

    le désir de continuer quand même » (p. 105)
     

  • Narrateur participant exprimant ses états d'âme sur les relations humaines et conférant à l'œuvre un caractère individuel et introspectif.

    « je te laisse ma bouche
    lors d’un dernier baiser
    que le monde verra tomber et retomber
    jusqu’à ce que le jour la prenne » (p. 102)

    « j'ai lu tes poèmes
    mangé tes mots
    dans ma mémoire nulle
    la tentation existe pour toi

    j'ai tenté des départs
    à l'occasion » (p. 108)
     

  • Thèmes traitant, entre autres, des amours malheureuses et du voyage; lyrisme reflétant les émotions du poète.

    « la porte reste ouverte et l’air froid entre
    après ton départ
    personne n’est là » (p. 57-58)

    « Pour la simplicité
    je me verse sur toi
    gouttes relevées
    matins désirables
    l'odeur de la peau
    les lèvres haïtiennes
    comme un tour du monde » (p. 127)

Langue

  • Associations inhabituelles de mots; allusions à certains référents exigeant des connaissances liées au domaine culturel.

    « en toi
    comme un dauphin tatoué aux cuisses
    le goût aux lèvres qui se plissent lentement
    au goût fiévreux du cou
    enchaîné contre toi
    à l’attente d’une réponse
    coquillage » (p. 52)

    « je regarde
    vivre la ville
    le bois mort de la femme
    l’idée Riopelle
    comme un monde qui se laisse prendre du tien » (p. 91)
     

  • Écriture poétique caractérisée par de nombreux procédés de style (p. ex., métaphore, ellipse, comparaison, anaphore) créant des images fortes.

    « Le gel
    en extase dans les champs refroidis » (p. 20)

    « l’envie
    profonde
    les formes humanisées des jeux d’enfants
    les pelles lancées comme des rires qui aspergent les foules » (p. 43)

    « plus loin que l'œuvre d'Angèle Cormier qui en ressort
    plus loin que le départ
    plus loin que le ruban qui signale l'arrivée » (p. 60)
     

  • Vocabulaire simple lié notamment aux champs lexicaux et sémantiques de l'amour charnel et de la musique.

    « et des cris que poussent les vallées comme des volcans
    que l’on se sert pour allumer une cigarette
    comme l’on faisait ensemble
    dans le prisme de l’amour

    tu jouis comme une trompette » (p. 45)

    « Ta bouche
    mes dents
    au goût
    simplement
    je t’aime
    comme la musique » (p. 92)

    « tu es mon concerto
    ma langue
    mon dé
    mon mineur » (p. 99)

Référent(s) culturel(s)

  • Plusieurs référents de la francophonie canadienne parmi lesquels des lieux (p. ex., l'Acadie, Montréal) et des artistes (p. ex., Angèle Cormier, Gérald Leblanc).

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves intéressés à lire les autres recueils de ce poète et à trouver des similitudes entre les œuvres (p. ex., les thèmes, les procédés stylistiques).
  • Demander aux élèves de s'inspirer d'un thème de l'œuvre pour rédiger un poème en vers libres.
  • Proposer aux élèves de relever tous les mots liés au champ lexical de la musique.
  • Demander aux élèves d'ajouter la ponctuation à un des poèmes.

 

Conseils d'utilisation

  • Vérifier les connaissances antérieures des élèves au sujet de la poésie en vers libres.
  • En raison du niveau de difficulté de l'œuvre, en réserver la lecture à des élèves amateurs de littérature et de poésie.
  • Préciser certains référents (p. ex., Nelligan, Rachmaninov) afin de faciliter la lecture du recueil.
  • Accorder une attention particulière au traitement des sujets délicats présentés dans l'œuvre (p. ex., sexualité, rupture).
  • Expliquer le concept de licence poétique (liberté que prend un ou une auteure avec les règles de la versification, de l’orthographe, de la syntaxe); par exemple, à la page 45, l’auteur écrit :
    « et des cris que poussent les vallées comme des volcans que l’on se sert pour allumer une cigarette ».