Contenu
- Un personnage principal, Maria, qui se ressource à l’occasion d’un voyage au jardin du Généralife, en Espagne, et dont les comportements et réactions sont vraisemblables face aux situations et aux épreuves d’un passé tumultueux.
« J’avais besoin d’un jardin à ce moment de ma vie. J’avais besoin de me ressourcer. » (p. 16)
« Cela me rappela un certain été. Celui de mes treize ans. Celui où j’avais cru devenir folle, folle d’amour. Un été que j’avais voulu, longtemps, oublier, croyant que son absurdité ne faisait que mettre en exergue ma naïveté, ma faiblesse, ma stupidité. » (p. 70-71)
- Personnages secondaires issus de son passé, tels ses parents et Issa, son époux.
« À bien y penser, mes parents ne voyageaient pas du tout, par crainte, je crois, de se faire importuner par des visiteurs dérangeants, qui auraient mis leurs croyances à nu, qui auraient ébranlé leurs fondations, qui auraient affaibli leurs racines à fleur de sol. » (p. 23)
« – Issa? Désolée, votre visage me dit bien quelque chose, mais je ne me souviens pas du tout de vous. […] Sa tête était un peu penchée vers le côté. Je remarquai sa nuque forte, ses cheveux foncés et ondulés. La tache de naissance sur le côté droit de sa mâchoire. » (p. 101)
- Roman qui intègre des éléments de chronique et de journal intime qui permettent une exploration introspective et descriptive des expériences du personnage principal; plusieurs retours en arrière permettant de comprendre la vie passée de Maria et l’histoire du jardin du Généralife; thèmes (p. ex., Jardin du Généralife, histoire musulmane, souvenirs, identité) aptes à mousser des conversations avec les élèves.
- Mise en page dynamique; œuvre répartie en 15 chapitres et un épilogue; éléments graphiques (p. ex., lettrines marquant le début de chaque chapitre, points de suspension, guillemets, italiques) facilitant l’interprétation du texte; dédicace et illustration du plan officiel du jardin du Généralife au début; table des matières et liste d’œuvres de la collection à la fin; extrait et notes biographiques sur l’auteure à la quatrième de couverture du livre.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., jouvencelle, métayer, kumquat, victuailles, exsangue) compréhensibles à l’aide du contexte.
- Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, interrogative, impérative); emploi de l’imparfait de l’indicatif et du passé simple dans la narration.
« Sa réponse me déconcerta. Du coup, je ne compris plus pourquoi je me faisais si acerbe. J’aurais voulu qu’il s’en aille, pour pouvoir hurler à ma guise. Je gâchais tout, encore une fois. Parler à une toile était tellement plus simple. Je ne savais bien que cela. J’étais maître de mes émotions lorsque je faisais face à un canevas, mais devant un homme, qui me plaisait, c’était autre chose. » (p. 109)
« … De retour au studio, une autre surprise m’attendait. Il me fit fermer les yeux pour déposer devant moi, sur la table de travail qu’il avait dégagée du revers de la main, une boîte imposante.
– Qu’est-ce que c’est?
– Ouvre, tu verras. » (p. 111)
- Figures de style variées (p. ex., expression imagée, métaphore, comparaison, personnification, anaphore) qui permettent d’apprécier le style imagé et poétique de l’auteure.
« – Ma mère dit que je suis un moulin à paroles, déclama-t-elle pour me mettre en garde. » (p. 56)
« Comme si l’estocade n’avait pas été suffisante, je goûtai en prime au brasier de la jalousie. » (p. 78)
« La lumière! Elle se faisait tantôt douce et chaude comme la nuque d’une femme qui se donne; elle se faisait tantôt dure et crue comme le regard d’une maîtresse sur sa rivale; elle se faisait, aussi, tendre et apaisante comme les bras d’une mère. » (p. 81-82)
« Cent fois, je me demandais : si elle s’était appelée Maria, comme moi, Angéla serait-elle encore vivante aujourd’hui? Serait-elle encore vivante aujourd’hui, si un seul détail de sa vie, de sa fatale journée avait été changé? Serait-elle vivante aujourd’hui, si elle s’était appelée Maria, comme moi? Serait-elle encore vivante. Si. Ces questions me hantèrent, des jours, des nuits. » (p. 130)
- Prédominance de séquences narratives et descriptives, entrecoupées de quelques séquences dialoguées, qui reflètent les états d’âme du personnage principal, permettent de s’immiscer dans l’esprit des personnages et aident à comprendre les relations qui existent entre eux.
« Seule dans cette grande pièce vide, mais pourtant toujours empreinte de leur talent et de leur sensibilité, je sanglotai. Je pleurais de la douleur d’avoir osé, d’avoir vécu, d’avoir compris. Je pleurais en silence, habitée par tous les arts, par toutes les émotions. […]
À partir de ce jour, je vécus succès après succès à l’école. Mes toiles avaient pris une tout autre couleur, véhiculaient des émotions beaucoup plus concentrées et précises. » (p. 89)
« Depuis la mort d’Angéla, nous n’avons jamais reparlé de ce sujet, qui nous tenait pourtant tant à cœur à tous les deux : des enfants, des enfants à nous. Issa eut la délicatesse d’attendre que ce soit moi qui amène la discussion.
– Je crois que je suis prête, maintenant, lui roucoulai-je une nuit à l’oreille après avoir fait l’amour.
Il était bon de se blottir contre lui, de sentir son torse se gonfler sous ma joue, d’entendre son cœur battre encore à vive allure, de m’enivrer de son odeur musquée.
– Déjà? s’étonna-t-il d’une voix enjouée.
Je lui servis une chiquenaude sur le ventre. » (p. 165)
Pistes d'exploitation
- Demander aux élèves de créer le jardin du Généralife de façon virtuelle en utilisant un logiciel 3D d’aménagement paysagiste ou tout autre logiciel 3D pouvant recréer ce jardin, en se basant sur le plan du Généralife de la page 9 et des descriptions fournies dans le roman (p. ex., la cour du Canal, aux pages 67 et 68). Les inviter à présenter leur création au groupe-classe.
- Proposer aux élèves, réunis en équipes, de mener une recherche sur la situation des gitans en Europe, en se basant sur l’histoire familiale de Maria (exposée entre autres au chapitre 1) et sur l’actualité, puis de préparer une fiche descriptive ou une infographie. Afficher les travaux des élèves en salle de classe.
- Demander aux élèves, regroupés en dyades, de dresser une chronologie parallèle de l’histoire de l’Espagne et de la construction du jardin du Généralife, en se servant d’internet et d’extraits du roman, dont celui des pages 26 à 28. Animer une mise en commun afin de leur permettre de présenter leur travail au groupe-classe.
Conseils d'utilisation
- Discuter des thèmes ou des sujets délicats présents dans le roman, dont la mort, à la page 232.
- Inciter les élèves à lire une autre œuvre de l’auteure, soit 178 secondes, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.
Ressource(s) additionnelle(s)
- IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Balade à Toronto, Alpha Toshineza.