- Un personnage principal, Maria, qui va se ressourcer lors d’un voyage au jardin du Généralife, en Espagne, et dont les comportements et réactions sont vraisemblables face aux situations et aux épreuves d’un passé tumultueux; personnages secondaires issus de son passé, tels ses parents et Issa, son époux.
« J’avais besoin d’un jardin à ce moment de ma vie. J’avais besoin de me ressourcer. » (p. 16)
« À bien y penser, mes parents ne voyageaient pas du tout, par crainte, je crois, de se faire importuner par des visiteurs dérangeants, qui auraient mis leurs croyances à nu, qui auraient ébranlé leurs fondations, qui auraient affaibli leurs racines à fleur de sol. » (p. 23)
« Cela me rappela un certain été. Celui de mes treize ans. Celui où j’avais cru devenir folle, folle d’amour. Un été que j’avais voulu, longtemps, oublier, croyant que son absurdité ne faisait que mettre en exergue ma naïveté, ma faiblesse, ma stupidité. » (p. 70-71)
« – Issa? Désolée, votre visage me dit bien quelque chose, mais je ne me souviens pas du tout de vous. […] Sa tête était un peu penchée vers le côté. Je remarquai sa nuque forte, ses cheveux foncés et ondulés. La tache de naissance sur le côté droit de sa mâchoire. » (p. 101)
- Amalgame de la chronique faisant découvrir le jardin du Généralife de Grenade et du journal intime de Maria; une promenade à travers ce jardin qui fera surgir des souvenirs, souvent douloureux, à la fois de Maria et de ce merveilleux espace.
« Que de souvenirs! Que de souvenirs en si peu de temps! Moi qui les avais tous remisés au plus profond de mon être, de peur qu’ils ne perturbent mon équilibre fragile. Mais le jeûne ne nourrit pas.
Je n’étais plus, comme à mon arrivée dans ce jardin magnifique, émue. Non j’étais abreuvée, abreuvée d’émotions. » (p. 236)
- Plusieurs retours en arrière permettant de comprendre la vie passée de Maria et l’histoire du jardin du Généralife.
« J’avais onze ans moins deux jours exactement. Le réveil, ce matin-là, s’était fait dans la plus grande douceur, ma sœur et mes frères étant encore plongés dans le sommeil… » (p. 43)
« Le règne des Muhammad était révolu. En fait, l’harmonie n’existait pas à l’état naturel des choses, mais seulement dans la tête de qui la concevait, et c’est donc finalement une tâche quasi impossible qui avait été entreprise sur cette colline. » (p. 116)
- Narrateur témoin au début de chaque chapitre nous faisant découvrir la narratrice qui visite le jardin, narrateur omniscient qui relate l’histoire du jardin et narratrice participante qui réunit à la fois sa visite du jardin et son introspection.
« Elle entamait maintenant d’un pas cérémonieux son pèlerinage dans l’enceinte. Elle enfila la large porte coiffée d’un arc en ogive. » (p. 37)
« Les musulmans étaient arrivés en Espagne en l’an 89 de l’hégire, soit l’an 711 du calendrier grégorien. […] C’est lui, Muhammad I, qui, fin visionnaire, avait ordonné la canalisation de l’eau du Darro et son élévation sur la colline. » (p. 38-39)
« J’avais le cœur plein, trop plein, telle une mer grossie par des années de tensions et d’accalmies. J’avais à la fois peur de négliger un détail et de rater l’essentiel. » (p. 41)