2Tite-Jeanne et le prince Igor

Contenu

• Personnages principaux, Tite-Jeanne, jeune paysanne, surnommée Jeannette, et le prince Igor, qui s’aiment, mais doivent forcément se séparer pendant une période de temps avant de pouvoir se marier.

« Le prince se sentit bien accablé de voir partir son amie, mais il n’avait pas su imaginer d’autres solutions. Des larmes lui coulaient sur les joues. Ils s’embrassèrent tendrement, et le prince lui chuchota à l’oreille :
– Je t’attendrai toute ma vie s’il le faut, Jeannette. Jamais je n’épouserai quelqu’un d’autre.
– Alors, je reviendrai, lui assura Tite-Jeanne. » (p. 23-25)

• Personnages secondaires, la mère de Tite-Jeanne, qui obtient un emploi au château, la reine et le roi Boris, qui proposent de garder Tite-Jeanne avec eux au château et de la traiter comme si elle était leur fille, le roi Guillaume, qui recommande au roi Boris de chasser Tite-Jeanne du château, et les propriétaires de la filature de laine, qui accueillent Tite-Jeanne comme employée.

« Comme sa misérable cabane se trouvait tout à côté du royaume de la Grande-Plaine, elle [mère de Tite-Jeanne] s’était présentée un jour au château pour y demander du travail. Le roi écouta son histoire et décida de l’engager comme servante. » (p. 7-8)

« Le roi et la reine, voyant la détermination de leur fils, firent venir leur servante au Grand Salon pour lui proposer un marché.
– … Comme nous avons toujours voulu avoir une fille et que maintenant il nous est impossible d’avoir d’autres enfants, nous vous proposons de garder votre Jeanne avec nous au château. Nous la traiterons comme si elle était notre fille et nous l’enverrons à l’école avec Igor. » (p. 10)

« – Vous ne semblez donc pas au courant, dit le roi Guillaume, qu’ils sont amoureux l’un de l’autre et projettent même de se marier.
[…]
Alors, comme vous voyez, il faut vous débarrasser de cette petite qui entache la monarchie. Elle n’a aucun sang royal; elle n’est même pas issue de la bourgeoisie. » (p. 16-18)

« – Qu’est-ce que je peux faire pour toi? lui demanda le patron.
– Je cherche du travail.
– Qu’est-ce que tu sais faire?
– Je suis prête à faire n’importe quelle sorte de travail, répondit Tite-Jeanne. Il faut que je gagne ma vie. Mais je sais très bien lire et écrire, car j’ai fréquenté une bonne école.
– C’est bon, dit le patron, je te prends à l’essai. » (p. 29)

« La patronne lui montra comment faire le nettoyage et le dégraissage de la laine.
[…]
La semaine suivante, elle travailla au cardage et au peignage. Plus tard, ce fut le filage. La patronne la trouva si habile qu’elle lui donna la tâche de montrer comment faire aux nouvelles arrivées. » (p. 30-31)

• Conte traditionnel à intrigue simple transmettant l’idée que l’amour véritable peut résister à tous les obstacles, peu importe leur complexité; thèmes exploités (p. ex., amour, détermination, royauté) aptes à intéresser le lectorat visé.
• Quelques illustrations caricaturales en noir et blanc occupant généralement pleine page; scènes situant le lectorat dans le lieu de l’action; angles de vue frontale et latérale accentuant les émotions des personnages.
• Mise en page simple et aérée; texte réparti en trois chapitres titrés et numérotés; éléments graphiques (p. ex., tirets, points de suspension, guillemets, parenthèses) facilitant l’interprétation du texte; mot de l’auteur au début du livre; table des chapitres, renseignements sur l’auteur et l’illustratrice et autres titres de la même collection à la fin.

Langue

• Registre de langue courant; quelques mots moins connus (p. ex., proposition, issue, vigilance, harnachement, chevet) compréhensibles grâce au contexte.
• Phrases de base, phrases transformées et phrases à construction particulière; variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, interrogative, impersonnelle, négative, impérative); phrases généralement longues dans les séquences narratives.

« Il y avait un peu plus d’un an qu’elle travaillait à la filature lorsque le patron, Monsieur Dubos, fut terrassé par une crise de cœur. Sa femme était désespérée.
– Qu’allons-nous faire maintenant pour continuer à faire marcher l’usine? confia-t-elle à Tite-Jeanne. Je ne connais rien à la gestion et à la tenue des livres.
– Ne vous inquiétez pas, répondit Tite-Jeanne. Je vais vous aider. J’ai passé dix ans dans une bonne école. Je sais lire et écrire, et je connais bien les chiffres. Je vais me charger de la comptabilité, et ensemble nous nous occuperons de la gestion.
Dès le lendemain de l’enterrement, Tite-Jeanne s’installa dans le bureau de Monsieur Dubos et se mit à étudier les livres de comptabilité et à essayer de comprendre le fonctionnement de la fabrique. Bientôt, elle se débrouillait si bien que la patronne en était émerveillée. Dès lors, elle pria Tite-Jeanne de venir s’installer avec elle dans sa grande maison. » (p. 31-33)

• Quelques procédés stylistiques (p. ex., expression imagée, énumération, comparaison, répétition, antithèse) qui enrichissent le texte.

« Un jour que la reine se trouvait à ses côtés, elle prit son courage à deux mains et lui demanda si elle ne pourrait pas, de temps en temps, emmener sa petite fille au château. » (p. 8)

« Elle se mit à genoux, remercia Dieu, le roi, la reine, puis retourna à son travail. » (p. 11)

« Tite-Jeanne riait et prenait ses paroles comme un jeu d’enfant. » (p. 13)

« « Il faut faire quelque chose, se disait-il. Il faut que je la prévienne. Mais il faut surtout que je trouve une solution. » » (p. 19)

« Tite-Jeanne, heureuse de sa chance malgré sa tristesse, passa le reste de la journée à se chercher un endroit pour se loger et à s’acheter des vêtements de travail. » (p. 30)

• Séquences narratives, entrecoupées de séquences dialoguées, qui permettent de se situer dans le temps et le lieu de l’action, précisent les événements et aident à percevoir les sentiments des personnages.

« Le lendemain matin, sur le chemin de l’école, il raconta à Tite-Jeanne ce qu’il avait entendu. Celle-ci ne fut pas particulièrement surprise.
– Je pensais bien, dit-elle, que je ne serais jamais acceptée dans une famille de sang royal.
– Mais je t’aime, Jeannette, protesta le prince Igor. Jamais je ne laisserai quelqu’un nous séparer, pas même mon père, que je respecte pourtant profondément.
– Moi aussi, je t’aime. Mais il faut être réaliste. En ce moment, c’est lui qui a le pouvoir. Et je ne fais pas partie de votre société.
La détermination du prince Igor devint encore plus forte et plus pressante lorsque, au beau milieu de l’après-midi, il vit arriver son père à l’école. Il n’était plus question d’attendre.  En rentrant de l’école, il proposa un plan à son amie.
– Jeannette, dit-il, il va falloir que nous nous séparions pendant quelque temps, peut-être même quelques années. Le temps qu’il faudra pour que mon père comprenne que tu es la femme que j’aime et la seule que j’épouserai.
Tite-Jeanne était bien triste. Toutes ces dernières années avaient été des années de grand bonheur pour elle. Devait-elle maintenant perdre cela à tout jamais? Chose certaine, elle obéirait aux vœux de son ami, car il ne semblait pas y avoir d’autres solutions. » (p. 19-21)

Pistes d'exploitation

• À la fin du premier chapitre, Tite-Jeanne quitte le château en promettant au prince Igor de revenir un jour pour l’épouser. Avant la lecture du deuxième chapitre, proposer aux élèves, regroupés en dyades, de prédire ce qui arrivera à Tite-Jeanne pendant son absence, puis de rédiger un résumé de leur prédiction. Les inviter à lire leur texte devant le groupe-classe.
• Trouver sur Internet des vidéos traitant des tâches que doit maîtriser Tite-Jeanne à la filature, soit le nettoyage, le cardage, le peignage et le filage de la laine. Inviter les élèves à les visionner, puis à les commenter.
• Dresser, en groupe-classe, une liste de traits de caractère. Demander aux élèves, réunis en équipes, de nommer cinq traits de caractère de Tite-Jeanne, puis d’appuyer chacun d’une citation tirée de l’œuvre (p. ex., travaillante : « Lorsque Tite-Jeanne vit que la filature marchait bien, elle se mit à voyager. Elle cherchait à obtenir de nouveaux contrats de vente. » (p. 34); déterminée : « Mais il fallait que je fasse ma marque avant de revenir. Il fallait que je prouve que je saurais faire quelque chose dans la vie. » (p. 48-50)). Jumeler les équipes, puis les inviter à faire part de leurs trouvailles aux membres de leur groupe.
• Inviter les élèves à prendre part à une table ronde portant sur la question suivante : Tite-Jeanne prend-elle une bonne décision en offrant au roi Boris de partager sa fortune avec lui, à la condition qu’il accepte qu’elle épouse le prince Igor?

Conseils d'utilisation

• Présenter ou revoir les règles de la table ronde.
• Accorder une attention particulière au sujet délicat dont on traite dans l’œuvre, notamment le décès d’un être cher.
• Encourager les élèves à lire d’autres contes où Tite-Jeanne est l’héroïne, soit Tite-Jeanne et la pomme d’or et Tite-Jeanne et le Prince triste, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

• IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4^e à 8^e année, Série : Conte-moi, Le roi tisserand; Les sept corbeaux.