- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi de mots simples et de quelques mots plus complexes mais utilisés en contexte (p. ex., rambarde, cabotage, lorgnais, bôme, moult).
« Il y avait une fois un capitaine de bateau qui s’était spécialisé dans le cabotage. Il voyageait de ville en ville, longeant le littoral de la grande mer, afin de procurer aux habitants des villes côtières les provisions dont ils avaient besoin. » (p. 74)
« La princesse se sentit tout à coup transportée par un nouvel élan d’espoir. Sachant que Ti-Jean était là pour l’aider, elle avait l’impression d’être capable de tout. » (p. 98)
« Comme prévu, au bout de trois jours, il arriva au moulin. Un petit homme tout souriant se tenait debout devant la porte, comme s’il attendait cupidement le prochain client. » (p. 211)
- Variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclaratives, impératives, interrogatives, exclamatives, négatives) qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre.
« – Sors cette bête de mon bureau, Ti-Jean. Je vais te la livrer, la princesse. Voici la clef de sa chambre. Elle est enfermée tout en haut du château. » (p. 66)
« Ti-Jean, viens voir! cria-t-elle. La terre! La terre!
Elle sautillait et criait comme si elle n’avait pas vu la terre depuis des années. » (p. 110)
« – À quoi marche ton moulin? demanda-t-il au petit homme.
– À l’énergie planétaire, répondit-il en riant.
Ti-Jean n’avait jamais entendu parler d’énergie planétaire. Il commença à se méfier de ce bizarre d’homme. » (p. 213)
- Nombreuses figures de style (principalement des métaphores et des comparaisons) qui viennent enrichir le texte.
« Ti-Jean le vit se lécher les lèvres avec sa longue langue pointue comme une aiguille, qui vibrait dans l’air. » (p. 40)
« Mais le vent soufflait avec une telle rage que l’eau commençait à entrer dans la cale du bateau. » (p. 89)
« Au moment où elle disait ces mots, elle se rappela qu’il n’était pas un homme, mais un monstre. Le géant ne cessait de mugir et de s’agiter comme un taureau en colère. » (p. 170)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les lieux, les personnages et les événements.
« Il y avait, du côté sud du château, un beau grand jardin de plantes lumineuses et odorantes. […] Le problème, c’est que personne ne pouvait cueillir ces fleurs car le jardin était gardé par une vingtaine de bêtes fauves. Ces bêtes étaient tellement voraces qu’elles dévoraient quiconque essayait d’entrer dans cette enclave. Antoine avait remarqué le danger que représentait ce jardin. "Je dois trouver le moyen, pensa-t-il, d’envoyer Ti-Jean dans cette fosse de fauves." » (p. 19-20)
« Ti-Jean vivait seul à la campagne avec ses parents. Il avait été nourri au sein de sa mère jusqu’à l’âge de sept ans. Avant cet âge-là, il n’avait mangé ni viande, ni pain, ni légumes. Le lait de sa mère constituait sa seule nourriture. Ce régime lui avait donné une force extraordinaire. À huit ans, il pouvait porter deux sacs de patates sur ses épaules. À dix ans, il était devenu plus fort que son père. À quinze ans, il défrichait les champs en déracinant les souches de ses mains nues, des souches que même les chevaux n’arrivaient pas à arracher. » (p. 182-183)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Bientôt, les bêtes se réveillèrent et, comme de fait, elles se précipitèrent sur Ti-Jean pour le dévorer.
– Encore un voleur de fleurs, dirent-elles. Il faut le manger.
– Mais non, mais non! s’écria Ti-Jean. Arrêtez! Je ne suis pas un voleur de fleurs. Je suis de la même race que vous, et je vous apporte un cadeau.
– Un cadeau! dirent-elles en chœur. Il faut que tu nous montres cela.
– Mais non, répliqua Ti-Jean. Puisque vous voulez me dévorer, je vais m’en aller.
– Mais non, ne fais pas ça! dirent les bêtes. Reste avec nous. Nous voulons voir ce que tu nous as apporté. » (p. 26-27)
« – Nous avons tout perdu, mon pauvre Ti-Jean. Nous sommes ruinés! Je ne sais plus quoi faire. Nous n’avons plus rien. Il a été impossible d’éteindre le feu.
– Ne vous inquiétez pas, mon oncle, dit Ti-Jean en essayant de le réconforter. Je connais un meilleur endroit où l’on peut construire un village. Je vous y conduirai.
– C’est trop gentil, mon cher Ti-Jean, mais je ne peux pas laisser mes paroissiens seuls ici.
– Mais, mon oncle, insista Ti-Jean, je peux emmener tout le monde! Il me faudra faire plusieurs voyages, mais ce n’est pas un problème. » (p. 81-82)