- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; utilisation de plusieurs mots nouveaux qui sont souvent en lien avec la thématique (p. ex., tamponneuses, calumet, naufrage, embâcle, aéroglisseur), pouvant généralement être défini à partir du contexte et des illustrations; emploi de quelques mots innus (p. ex., Kuei kuei, Ma tshiuitsheuin, Iame), qui sont marqués d’un astérisque et traduits en bas de page.
« À partir de ce moment-là, tout se passe très vite. L’aéroglisseur* de la Garde côtière arrive. Puis une longue file de motoneiges zigzague entre les crêtes de glace.
Je crie en battant des mains :
– Nos amis de Ekuanitshit! Ils sont venus avec leurs parents!
*Véhicule sur coussin d’air qui glisse sur l’eau, la glace, ou la terre ferme. » (p. 20-21)
« Tuminik chuchote :
– Les chasseurs vont avoir toute une surprise. Pourvu que notre plan fonctionne…
Mishistu et Nitanish sortent chacune leur tour. Mani les caresse en murmurant :
– Ma tshiuitsheuin?*
Je m’étonne :
– Hé! Je comprends ta langue : tu les invites au concert!
* "Venez-vous avec moi? " en langue innue. » (p. 44-45)
- Utilisation de phrases de base, de phrases transformées et de phrases à construction particulière, de types et de formes variés, contribuant à la lisibilité de l’œuvre; plusieurs phrases exclamatives et interrogatives qui facilitent l’interprétation du texte et qui ajoutent du dynamisme à la lecture.
« Grand rassemblement au village. Avec Xavier, j’explique ce qu’on a vu et entendu. Je savais bien que je n’avais pas rêvé! Monsieur Julien ajoute quelques commentaires. Les adultes se consultent rapidement :
– Quelqu’un connaît les prévisions météo?
– Quelle est l’épaisseur des glaces?
– On a besoin de pelles, de scies électriques. » (p. 29-30)
« On en discute encore quand un petit frère de Tuminik et Mani arrive en courant. Il est tellement énervé, qu’il parle à toute vitesse en langue innue. Tuminik traduit pour nous :
– Les chasseurs du village! Ils vont achever les baleines! Pinip les a entendus dire qu’elles allaient mourir de toute manière! Alors les chasseurs veulent récupérer leur graisse. Comme dans l’ancien temps. » (p. 41)
- Emploi de figures de style variées (p. ex., personnification, interjection, expression figurée, énumération, comparaison, onomatopée) ainsi que de plusieurs expressions imagées qui permettent au lectorat d’apprécier le style de l’auteure.
« Malgré le froid qui mord, je retourne sur le pont rejoindre Xavier. Ah! que le temps est long, à regarder l’horizon balayé par la poudrerie. Les secours sont bien lents à venir. » (p. 15)
« Ah non! Je refuse de croire que notre baleine est morte! Mais je suis épuisée. Des larmes gèlent sur mes joues. La mort dans l’âme, on doit s’avouer vaincus et se résigner à repartir. » (p. 34)
« Vite, les pioches, les pelles, les scies, les chalumeaux. On travaille comme de vrais marteaux-piqueurs pour percer le trou. On sue à grosses gouttes malgré le froid polaire. » (p. 35)
« Ekuanitshit se moque :
– De la dynamite! Vous vous prenez pour des cow-boys ou quoi? Pow! Pow! T’es mort.
Tout le monde rigole. » (p. 40)
- Séquences descriptives entrecoupées de séquences dialoguées, permettant au lectorat de se situer dans le temps et le lieu de l’action et de s’immiscer dans l’esprit des personnages.
« – Allez, le Nordik, un dernier petit effort!
– Allez, les glaces, laissez-nous passer. Ensuite, vous pourrez faire banquise jusqu’au mois de juillet si ça vous tente!
Xavier ne partage pas notre enthousiasme :
– Vous vous excitez pour rien. La Côte-Nord est encore loin. Si on accoste quelque part, ça sera sur une île déserte, mais sans sable ni palmier…
Justement, le Nordik s’arrête pour de bon dans un vacarme de fin du monde. Le voilà prisonnier des glaces, et nous aussi! » (p. 13)
« Quelques secondes plus tard, surprise! Une autre baleine, plus petite, fait surface à son tour! Mani s’exclame :
– Elles sont deux! Et elles s’aident en plus. Elles sifflent chacune leur tour pour montrer où sont les trous d’air. Elles se parlent vraiment. C’est extraordinaire! » (p. 36)
« Tout à coup, la glace tremble. On retient notre souffle. On se regarde tous. On n’ose pas encore y croire. Les secondes passent au compte-gouttes.
Enfin, une masse sombre et luisante remplit le deuxième trou. Un immense jet d’eau et d’air nous éclabousse. Tout le monde hurle :
– Les baleines ont compris!
– Elles nous suivent!
– On a gagné!
On félicite Nitanish et Mishistu. On les encourage en français, en innu, même en baleine! » (p. 46)