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OVNI

Dans les années 1960, sur la Côte-Nord, région d'origine du romancier, des gens prétendent avoir vu des soucoupes volantes en forêt. De jeunes ados, intrigués, décident d'organiser une expédition, en compagnie de deux adultes, pour aller vérifier l'affaire. Or, croyez-le ou non, des soucoupes se pointeront, et leur équipage capturera certains des membres de l'expédition. Presque 50 ans plus tard, un des ados ayant échappé à ces ovnis raconte l'abracadabrante histoire. C'est fou, mais on se laisse prendre par l'inventivité souriante du romancier.

(Tiré du site du Devoir.)

À propos du livre

Contenu

  • Roman de science-fiction en deux parties : la première présentant l’aventure surnaturelle vécue par six adolescents et deux adultes dans les années 60; la deuxième mettant un terme à l’intrigue cinquante ans plus tard.

    « C’est très loin tout ça. De l’époque où la télévision nous renvoyait les images en noir et blanc d’un grand président américain abattu d’une balle de carabine… » (p. 11)

    « – Eh bien, Bouton? lui a lancé Roger avec l’une de ses mimiques grimaçantes qui nous faisaient toujours rire. Qu’est-ce qui t’arrive?
    – Les amis, vous ne croirez pas à ça!
    […]
    – Hier, au-dessus du lac, papa et moi, on a vu des… des soucoupes volantes! » (p. 16-17)

    « COMME SI QUELQU’UN VENAIT DE DÉCLENCHER UN SIGNAL MUET‚ TOUT LE MONDE S’EST LEVÉ AUTOUR DE MOI. De façon machinale, nous nous sommes rapprochés les uns des autres, mais sans nous regarder, en continuant de fixer les sphères. Ces dernières, lentement, silencieusement, ont refermé le cercle autour de nous. » (p. 87).

    « DEPUIS L’ÉTRANGE MESSAGE TÉLÉPATIQUE REÇU DANS MA CHAMBRE‚ IL Y A QUELQUES JOURS, MES MIGRAINES ONT TOTALEMENT DISPARU. Je pourrais penser avoir rêvé, avoir confondu cauchemar et réalité, mais je sais que j’ai raison d’être ici.
    Biaggio, Roger et Alain ont vécu la même expérience que moi – et tout aussi douloureuse. Eux aussi ont été appelés pour venir accueillir le retour de nos amis disparus. » (p. 165)

  • Narrateur participant, à la fois personnage principal, Jean-Pierre Chénard qui, tout en voulant imprégner son aventure fantastique d’un brin de crédibilité, réussit à semer le doute avant tout.

    « – […] Nous venons de découvrir que ce lac que vous appelez Adalbert n’est pas de même origine que ses voisins. Il résulte de la chute d’une météorite à l’époque où la Terre était encore bien jeune. La source d’Alliage que nous y avons détectée provient du corps céleste et non d’un dépôt naturel de votre planète. » (p. 110-111)

    « IL Y A DES CHOSES DIFFICILES À EXPLIQUER. Raconter une aventure dans laquelle nous avons affronté des extraterrestres, cela paraît si surréaliste, si fou et mensonger, que personne ne nous croit. Nous l’avons expérimenté. » (p. 127)

    « JE SUIS ÉTONNÉ D’APPRENDRE AU COURS DE L’ÉMISSION QU’UNE ROUTE TRÈS CARROSSABLE MÈNE DÉSORMAIS AU LAC ADALBERT. On a reconstruit le bâtiment principal pour en faire une auberge. Même si le lieu est sans intérêt pour les pêcheurs – toutes les tentatives d’ensemencement ont échoué – de nombreux touristes s’y rendent, semble-t-il, à cause des extraterrestres. » (p. 147)
     

  • Personnages secondaires liés au narrateur par le lien familial (le grand-père Marjolain Chénard et sa copine Nicole) ou par une amitié sincère (Jacinthe, Réal [surnommé Bouton], Roger, Alain et Biaggio), et vivant avec lui l’invraisemblable rencontre; plusieurs personnages dans le rôle de simples figurants (p. ex., le père de Réal, l’aubergiste Gino Michaud, l’extraterrestre surnommé Chevalier Suprême).

    « Dans mon dos, grand-papa a passé un bras par-dessus mon épaule pour mieux me tenir contre lui. Nicole était accrochée à son autre avant-bras. Jacinthe et Biaggio n’ont eu que deux pas à faire pour nous rejoindre. Bouton, Alain et Roger, se sont plutôt réfugiés dos à grand-père, comme pour servir d’arrière-garde devant les globes lumineux qui se rangeaient de ce côté. » (p. 87)

    « ROGER EST ARRIVÉ LE PREMIER, TÔT EN AVANT-MIDI. Puis ce sont Alain et Biaggio qui se présentent à une demi-heure d’intervalle. Gino Michaud ne sait plus quelle courbette faire.
    Au souper, nous sommes tous les quatre rassemblés au restaurant en compagnie du vieux Josaphat Thériault. Nous échangeons remarques et souvenirs. » (p. 177)

    « Gino, sa femme, leurs employés, les clients de l’auberge, tous continuent encore de fixer la soucoupe volante. Certains s’acharnent toujours sur leur appareil photo, leur tablette numérique ou leur portable, mais plus une seule pile électrique ne semble fonctionner. » (p. 190)
     

  • Thèmes et sujet correspondant aux champs d’intérêt du lectorat visé, tant chez les garçons que chez les filles (p. ex., amitié, surnaturel, extraterrestres, disparition, deuil, spiritualité).

    « – Pourtant, Bouton… enfin, je veux dire, Réal et son père, monsieur Thériault de chez Gagnon & Frères, ils affirment avoir eu la peur de leur vie en fin de semaine. Plusieurs soucoupes volantes auraient survolé le lac Pitoune. Ils sont au moins huit personnes à avoir vu la même chose. » (p. 26)

    « La voix a repris calmement :
    – Il n’est pas nécessaire que tous les vôtres nous accompagnent, Monsieur Chénard. Nous nous contenterons de quatre aspirants disposés à recevoir la Sublime Lumière… » (p. 112)

    « Mon p’tit garçon! Ça fait cinquante ans que j’attends mon p’tit garçon! Y as-tu une câlique de pire punition dans l’monde que l’Bon Dieu pouvait m’faire? » (p. 173)

    « Nous n’avons pas saisi toutes les subtilités des éléments que Jacinthe et Réal nous ont exposés […]
    Je ne saurais dire avec exactitude, mais il émane de leur personne une force de persuasion qui n’a rien à voir avec les mots ni avec le ton de leur voix : leur présence seule nous convainc de suivre leurs pensées et d’y adhérer. » (p. 196)
     

  • Plusieurs domaines effleurés au passage (p. ex., géographie, technologie et informatique, géologie), rendant l’intrigue encore plus crédible.

    « – […] Il en est de même pour la centaine de petits gisements localisés çà et là dans les cratères de cette ancienne couche rocheuse malmenée par les glaciers et que vous nommez "Bouclier canadien". » (p. 111)

    « …j’ai laissé le répondeur prendre les messages que je n’ai pas retournés. Je n’ai pas répondu davantage aux textos de mon mobile ni aux courriels insistants que j’ai fini par faire dévier dans la boîte de pourriels. » (p. 141)

    « – Quand la cavité est ronde et bien formée comme, par exemple, le cratère du Nouveau-Québec, oui, bien sûr, on peut arriver à déterminer l’origine météoritique d’un affaissement géologique. Mais l’entonnoir naturel du lac Adalbert a été distordu par le déplacement des glaciers… » (p. 148)
     

  • Mise en page extraordinaire, comme pour rappeler l’insolite du sujet sur les extraterrestres : page de couverture dans laquelle on a découpé le mot OVNI pour laisser filtrer la voûte céleste en arrière-plan dans la deuxième de couverture qui se déplie; image de la galaxie en noir et blanc avant chaque partie du roman; lettrine et petites capitales en début de chapitre; minuscule carré à même les chapitres indiquant un changement de scène.
  • Nombreux éléments graphiques (p. ex., guillemets, caractères italiques, points de suspension, tirets, notes de bas de page), facilitant l’interprétation de l’œuvre.

    « Au bureau local de la ZEC*, j’achète les permis nécessaires pour circuler sur les routes forestières qui me permettront de me rendre au lac Adalbert.
    * Zone d’Exploitation Contrôlée. Territoires de chasse et pêche du domaine public. » (p. 158)

    « J’ai donc négligé mon second rendez-vous chez le médecin spécialiste – où on devait s’assurer que l’"anomalie" ne grossissait pas – pour improviser mon séjour au lac Adalbert. » (p. 165)

    « Cette fois encore, je sens quelqu’un d’autre dans la pièce avec moi.
    Jean-Pierre 
    Foutu mal de tête.
    Jean-Pierre, tu es là?
    Foutu, foutu mal de tête.
    Nous sommes arrivés. » (p. 186)

    « Je balbutie :
    – Comment as-tu conservé ton… ta… jeunesse? Pendant toutes ces années? » (p. 192)

Langue

  • Registre de langue courant dans les séquences narratives; registres courant et familier dans les séquences dialoguées; quelques passages à l'opposé, soit en langue populaire, illustrant le tempérament du locuteur, soit en langue littéraire, dévoilant une éducation plus poussée; quelques passages poétiques montrant l'amour de l'auteur pour la nature.

    « Les chaînes de télévision et de radio nous parvenaient de cette agglomération. Puisque les eaux nous rendaient Rimouski inaccessible, ses commerces et sa réalité nous paraissaient provenir d'une dimension parallèle. » (p. 12)

    « – Ça ne ressemble pas du tout à ce qu'on a vu, le père, les mononcles pis moi, s'est mis à murmurer Bouton, mais pas du tout, pas du tout, pas du tout… » (p. 88)

    « – J'ai quatre-vingt-huit ans, à c't'heure. Toutes mes frères sont morts. Y reste juste moé pis mes filles. Mais y ont leux vie. J'sais que j'les dérange quand j'y vas trop longtemps. » (p. 171)

    « Les engoulevents ont cessé leur chasse, les maringouins ont carrément disparu. L'aube brosse de larges lisérés mauves qui finissent par chasser les étoiles, puis les premières braises de soleil se détachent des épinettes sur les hauteurs, à l'est. » (p. 195)
     

  • Types et formes de phrases variés (p. ex., exclamative, interrogative, impérative, passive, impersonnelle, négative) favorisant une lecture dynamique; phrases simples, composées et complexes, ces dernières utilisées lors de l'entretien avec les extraterrestres pour montrer la tension du moment.

    « J'ai profité d'un instant de flottement pour déployer sur la table de billard une carte topographique. Mon grand-père se l'était procurée le même jour au département de cartographie de la compagnie forestière. » (p. 29)

    « – Le Grand-Tout. L'Être Suprême dont l'Énergie Vitale soude l'univers entier, forces interatomiques et extramoléculaires, gaz et solides, amas stellaires et galaxies inclus. Je présume que vous aussi, pareils à tous les humains avec qui nous avons eu l'occasion de nous entretenir jusqu'ici, vous ignorez l'existence du Grand-Tout. » (p. 92-93)

    « – Où est mon grand-père? Où sont mes amis?
    – Ne t'alarme pas, ils sont dans les alcôves voisines. Comment t'appelles-tu?
    – Jean-Pierre.
    – Jean Pierre, as-tu faim? As-tu soif?
    – Je veux retrouver mes amis!
    – Bientôt. Nous attendons que tout le monde soit réveillé. Tu es le premier. » (p. 98-99)

    « – Lorsque vous serez mieux instruits des détails touchant l'Énergie Vitale, vous conviendrez du bon sens de ce dont je vous informe, c'est à n'en pas douter, a répondu la voix avec un ton dont le calme et la gentillesse ne se démentaient pas. » (p. 107)

    « Biaggio a vieilli aussi. Et grossi. À dire vrai, même sur l'écran plasma haute définition qui prend tout le mur, je ne reconnais pas l'adolescent d'avant. Sauf quand il se met à parler. » (p. 144)

    « Nous n'avons été partis que neuf jours, Jean-Pierre. Mais les extraterrestres nous avaient avertis. Le temps s'écoule différemment lorsque les masses se déplacent à très haute vitesse. Il s'agit d'un principe énoncé par Einstein. » (p. 192)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., hyperbole, métaphore, comparaison, périphrase, personnification) et expressions imagées, enrichissant le texte et permettant au lectorat d'apprécier le style de l'auteur.

    « – Ils sont mignons, non? a demandé Jacinthe. Je trouve qu'ils font un beau couple.
    – Mais grand-père est un vieux! ai-je protesté. Il a au moins soixante ans. Il est presque né au XIXe siècle! » (p. 22)

    « Malgré les mentons qui commençaient à cogner sur les poitrines et les paupières à demi fermées, personne ne semblait vouloir mettre fin à notre soirée. » (p. 57)

    « Là, je n'ai pas réagi. Je suis resté figé comme si un mutant m'avait pris pour cible avec des jets de gaz réfrigérant. » (p. 68)

    « – Jacinthe! ai-je crié aussitôt sur la rive, les mains en porte-voix vers le ciel, le toupet dégoulinant d'eau glacée sur mes yeux. Jaciiiiiiiiiinnnthe! » (p. 121)

    « Une lune tranquille se mire sur la surface du lac au milieu des teintes du couchant. » (p. 166)

    « La Sainte Vierge s'incline devant moi avant de poursuivre sa course sur le plancher de pierre. […]
    L'homme qui n'est pas en soutane, à l'autre bout de l'allée, sursaute violemment et pivote sur ses talons. Je l'ignore pour continuer à m'adresser aux débris de ma foi qui jonchent les dalles. » (p. 206-207)
     

  • Séquences dialoguées et narratives nombreuses sur les états d'âme des personnages, permettant de mieux les connaître.

    « Mon aïeul est resté assis face au lac, le regard bouleversé, les traits ravagés.
    – Vite! Il faut enlever ton linge mouillé, a dit Nicole. Nous devons retourner au campement et faire un feu.
    – Non! a protesté grand-papa. D'abord retrouver Roger! On ne peut pas…
    Il s'est interrompu lui-même. […] Je pense qu'il a ressenti un violent moment de désespoir. » (p. 74-75)

    « La bonne humeur était revenue, quoiqu'on sentait tout de même une vague inquiétude flotter dans l'air. Je notais que chacun de nous, à intervalles réguliers, regardait par-dessus son épaule, fixait un coin sombre de la forêt, sursautait au cri d'un geai ou au passage d'un écureuil. » (p. 84)

    « … grand-père, agrippé aux rebords de son siège, s'est incliné vers mon oreille. Il a murmuré :
    – Pas question que je te laisse ici. Avise discrètement Jacinthe et Alain, je m'occupe de Biaggio. À mon signal, vous allez tous sauter!
    – Ce n'est pas trop haut? me suis-je inquiété en murmurant en retour.
    – Non. Fais-moi confiance.
    Le lac n'était-il pas trop froid? Savions-nous nager? Les questions tourbillonnaient dans ma tête.» (p. 117)

Référent(s) culturel(s)

  • Allusions à des villes et des régions francophones du Québec (p. ex., Forestville [où sont nés l'auteur et le narrateur], Baie-Comeau, Rimouski, Côte-Nord [où se déroule l'intrigue], Baie-Saint-Paul, Charlevoix, Estrie, Montérégie, Saguenay-Lac-Saint-Jean), ainsi qu'aux patronymes familiers typiques de ces régions (p. ex., Bouchard, Tremblay, Chénard, Desgagnés, Dumont, Amyot, Blais).
  • Références à la culture francophone des personnages (p. ex., Tintin, Martin le malin, Franfreluche, Bobino, Télécino).
  • Allusions à quelques personnalités de l'époque, dont Les Classels (groupe de chanteurs populaires), Mad Dog Vachon (lutteur francophone professionnel) et Jean Lesage (premier ministre du Québec), tous dans les années 60.

Pistes d'exploitation

  • Inciter les élèves, regroupés en dyades, à effectuer une recherche dans Internet dans le but d'en connaître davantage sur l'auteur. Animer une mise en commun afin de leur permettre de faire part de leurs trouvailles.
  • Demander aux élèves, réunis en dyades, de se mettre dans la peau de journalistes et de rédiger une nouvelle journalistique sur l'apparition de soucoupes volantes dans leur région. Les inviter à lire leur texte devant le groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, réunis en équipes, de choisir un passage du roman, puis de présenter ce passage devant le groupe-classe sous forme de saynète. Inviter les auditeurs à commenter chaque présentation.

Conseils d'utilisation

  • Présenter les caractéristiques de la nouvelle journalistique afin d'en faciliter la rédaction.
  • Avant la lecture, discuter avec les élèves des préjugés fondés sur les croyances, sur la spiritualité.
  • En cours de lecture, situer, sur une carte de la Côte-Nord du Québec, les endroits dont on parle dans le roman (p. ex., Côte-Nord, lac Pitoune, lac Adalbert, Forestville, Sault-au-Cochon).
  • Après la lecture, parcourir avec les élèves les pages de l'épilogue pour faire remarquer l'importance de la religion chez le narrateur.
  • Animer une discussion à partir de la question suivante : Les renseignements sur le rabat de la quatrième de couverture vous incitent-ils à lire l'un des deux romans présentés?

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : La portée des mots, Mes aïeux – Des réponses à tes questions.