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Metaminens – La vie et l’époque valeureuses de Nicolas Perrot

Le roman Metaminens - La vie et l’époque valeureuses de Nicolas Perrot met en valeur les explorateurs français de la Nouvelle-France qui n’ont cessé au 17e siècle de traverser en long et en large les Pays d’en Haut qui comprenaient de grands espaces s’appelant aujourd’hui Ontario, Manitoba, New York, Dakota, Minnesota, Illinois, Michigan et Wisconsin.

Les explorations de ces voyageurs ont révélé la vie des peuples et l’immensité des territoires qu’ils ont visités tout au long de leurs périples incessants. Géographie, us et coutumes, navigation, alimentation, habitation, loisirs, diplomatie, pharmacopée, commerce et ainsi de suite, tout a servi aux voyageurs français et à leurs amis amérindiens dans leurs rapports susceptibles de jeter les bases de relations nouvelles en Amérique du Nord. Leurs espoirs les trompaient-ils, compte tenu de la Nouvelle-Angleterre, si près, dont la force croissante se manifestait avec une ardeur soutenue?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Nicolas Perrot, grand explorateur, entouré de nombreux personnages secondaires, parmi lesquels Talon, Frontenac, de Denonville et Duchesneau.

    « Il est né à Darcey et a été baptisé dans une église du diocèse d’Autun, en Bourgogne. Sa date de naissance suscite de la controverse : il serait né en 1643 ou, plutôt, en 1644. Comme Nicolas déclara avoir vingt-deux ans aux recenseurs de l’intendant Jean Talon en 1667 et trente-sept ans au recensement de 1681, 1644 serait plus plausible. Il est le fils aîné de François Perrot et de Marie Sirot. Son arrivée en Nouvelle-France date de 1660. » (p. 19)

    « D’un autre côté, une bonne nouvelle emballe tout le monde, ou presque, en 1672 : Louis de Buade de Palluau de Frontenac débarque en Nouvelle-France à titre de gouverneur; on le dit dynamique et résolu; la colonie compte sur lui pour reprendre un nouveau souffle. Sa réputation le précède et les colons croient que beaucoup de choses vont changer… » (p. 55)

    « L’an 1689 correspond au départ du gouverneur Jacques-René de Brisay de Denonville. Comme ce notable se montre désabusé devant l’ampleur du phénomène des voyageurs et certains de ses effets! » (p. 111)
     

  • Narrateur tantôt participant, tantôt omniscient qui, en tant qu’auteur, décrit le processus de création de son œuvre et, en tant que conteur, entraîne le lectorat dans une histoire vraisemblable basée sur des personnages et des faits historiques.

    « La journée promettait d’être intéressante. Cela faisait à peine une heure que j’étais réveillé et voilà qu’un beau projet me trottait déjà dans la tête. Pendant la nuit, j’avais rêvé aux aventures et aux prouesses du regretté voisin de mon ami Égide. » (p. 15)

    « Nicolas apprend que Sa Majesté le Roi a demandé à l’intendant Duchesneau en 1679 d’amener les Indiens à s’installer parmi les colons français. Cette demande considérée comme hardie par quelques-uns ne manque pas d’en éblouir d’autres qui voient dans le principe sous-jacent un esprit d’ouverture plutôt avant-gardiste. Il y a bien des arriérés fabriqués par les théories de quelques ignares qui croient que les Indiens ont une âme différente de celle des Européens, mais le Roi passe outre à leurs protestations. Quel scandale que ce désir de métissage! » (p. 67-68)
     

  • Quelques séquences de monologue intérieur exprimant les pensées des personnages; nombreuses séquences explicatives et descriptives, inspirées des réalités de l’époque ou tirées de documents anciens.

    « Nicolas conclut sa réflexion en se disant : "Oui, cette embarcation peut se révéler capricieuse et traîtresse, mais une fois qu’on l’a domptée et domestiquée, ou qu’elle nous a elle-même domptés et domestiqués, quels services précieux elle nous rend!" » (p. 59)

    « Cet individu est le neveu par alliance de l’intendant Talon. Celui-ci lui accorde une protection non méritée, de même que des privilèges démesurés, dont une seigneurie. Sa femme est Madeleine Laguide Meymer, nièce de l’intendant. […] Il faut dire que ce redoutable type est le gouverneur de Montréal depuis 1670. Son poste lui procure un pouvoir qu’il utilise plus à son avantage personnel qu’à celui de la colonie. » (p. 64-65)

    « Et pour marque de ce, a planté à tous lesdits villages et forts les armes de Sadite Majesté, et fait crier à haute voix : Vive le Roy, après que lesdites troupes ont battu et mis en fuite huit cents Iroquois Sonnontouans, et fait le dégast, bruslé et ravagé leurs vivres et cabanes. » (p. 92-93)
     

  • Carte géographique de certains postes et forts du 17e siècle (p. 40), plusieurs pages de notes explicatives, liste des différentes autorités de l’époque (p. ex., gouverneurs, intendants) facilitant la compréhension de l’œuvre; bibliographie sélective et liste de documents en ligne reconnaissant les sources des données historiques.

Langue

  • Registre courant dans l’ensemble de l’œuvre; orthographe et syntaxe archaïques dans les documents anciens.

    « Les mots manquent aux coureurs de bois pour évoquer ce qu’ils ont vu et vécu au cours de leurs déplacements dans les pays lointains. Leurs propos souvent exagérés amènent parfois des illustrateurs de la colonie et d’outre-Atlantique à dessiner des personnages, des animaux et des paysages avec tant de fantaisie qu’ils sèment la terreur chez certaines gens ou repoussent pour toujours les limites de leur imagination. » (p. 27)

    « L’intendant Duchesneau déclare dans son rapport : "[…] il y a de grandes pleintes contre ledit Sr. Perrot tant pour sa conduitte villene que pour son commerce public, on l’accuse d’avoir mesme excité une sedition à Montréal". » (p. 67)
     

  • Phrases souvent complexes, organisées en paragraphes courts; nombreuses figures de style (p. ex., énumération, personnification, euphémisme) allégeant la lecture du texte.

    « Il n’a cessé depuis son arrivée de se préparer pour la vie qu’il compte mener : apprentissage des langues, de la géographie du territoire, des us et coutumes des Indiens, des voies de communication et, pourrait-on dire, de l’art oratoire. » (p. 23)

    « La Terre ne parla certes pas d’une voix timide, susurrante. C’est d’un ton détonant qu’elle fit trembler la vallée du Saint-Laurent et un territoire s’étendant sur des centaines de lieues de part et d’autre. » (p. 29)

    « L’Homme est mortel. Jambes de Fer aussi. Nicolas s’éteint le 13 août 1717 à Bécancour. » (p. 138)
     

  • Vocabulaire précis; champs lexicaux liés, entre autres, aux thèmes de la nature, de la guerre et de l’infortune.

    « Tout nouveaux pour les Français, les iris nains qui égaient le sol les émerveillent. Ils semblent si fins, si délicats, mais si résistants en même temps. Des chardons aux allures légères, inconnus en France, et des orchidées en quantité ajoutent aussi aux couleurs du paysage. Et les alvars de l’île, ces espaces dégagés aux sols calcaires tapissés d’une fine végétation, constituent eux aussi une attraction qui sait plaire. Leur diversité de forme et leurs teintes multiples emballent les hommes de la petite troupe. » (p. 47)

    « En route vers la Baie des Puants, entre Montréal et Michillimakinac, il apprend à chaque rencontre de voyageurs de nouveaux détails d’une bien vilaine nouvelle qui, il le sait trop, lui causera beaucoup d’ennuis : une guerre a éclaté entre les Renards d’une part, les Sioux et les Saulteux de l’autre. Ces derniers viennent d’être vaincus dans un premier combat. Avec les Outaouais, ils préparent leur revanche. Nicolas sait bien qu’il doit mettre un terme au conflit. » (p. 74)

    « Les flammes dévorent l’église et les bâtiments de la mission, de même que les 40000 livres de pelleteries que Nicolas avait laissées sur les lieux. Il ne reste plus rien. Plus rien de cette fortune. Il est ruiné. Lui qui comptait tant sur la vente de ses fourrures pour enfin se débarrasser à tout jamais de ses créanciers et se donner une certaine prospérité. La mort dans l’âme, il descend à Montréal, puis il rentre chez lui. Sa famille est atterrée. Comment se sortit du désastre? payer les dettes? payer la ferme? Madeleine se montre très troublée. Quiconque le serait devant moins de cruauté. » (p. 98)
     

  • Caractères et signes typographiques variés (p. ex., gras, majuscule, italique) utilisés pour faciliter la compréhension de l’organisation du texte (titres, sous-titres, sections de chapitre), pour désigner les mots et les expressions peu usuels ou empruntés à une autre langue et pour mettre en relief des textes particuliers tels que l’avant-propos et les extraits de documents.

    « CHAPITRE 2
    LE FERMENT D’UNE VIE » (p. 19)

    « Au petit bonheur la chance » (p. 23)

    « Il ajoute que le vocable vient d’une altération de lancespessade, de l’italien lancia spezzata, soit "lance rompue" et évoque l’adresse du soldat qui se débrouille pendant un combat, même si sa lance s’est brisée. » (p. 34-35)

    « C’est avec grand intérêt qu’il lit ce que pensait l’abbé Galinée du canot, cette embarcation si utile à son œuvre.
    "On ne peut se servir que de canots, qui sont de petits canots d’écorce de bouleau d’environ vingt pieds de long et deux pieds de large, renforcés dedans de varangues et lisses de cèdres fort minces, en sorte qu’un homme le porte aisément, quoique ce bateau puisse porter quatre hommes et huit ou neuf cents livres pesant de bagage." » (p. 56)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents de la francophonie canadienne et internationale parmi lesquels les filles du Roy, Vauban (ingénieur, architecte, militaire et essayiste français), Bossuet (prédicateur et écrivain français que certains considèrent comme le plus grand orateur que le monde ait connu), Louis XIV, La Rochelle, Québec, l’édit de Nantes (édit qui mit fin aux guerres de religion qui ont ravagé la France au 16e siècle).

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à jouer le rôle de Nicolas Perrot pour simuler une négociation avec les Amérindiens.
  • Demander aux élèves de traduire un extrait, écrit en vieux français, en langage moderne.
  • Dans le cadre d’une discussion, demander aux élèves de commenter les valeurs et les croyances des habitants de la Nouvelle-France à l’époque de Nicolas Perrot.

Conseils d'utilisation

  • Se servir de l’avant-propos, des notes explicatives et des annexes pour raconter brièvement aux élèves l’histoire de la Nouvelle-France.
  • Préparer un tableau chronologique des événements marquants de l’époque afin de permettre aux élèves de suivre plus facilement le déroulement de l’intrigue et d’établir des liens entre les péripéties du roman et les événements historiques.
  • Pour faciliter la compréhension de l’œuvre, inviter les élèves à consulter la carte géographique de la page 40.
  • Expliquer aux élèves que les chiffres qui suivent certains mots correspondent à des explications contenues dans les notes des pages 143 à 147.