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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Mémoires de porc-épic

Pour tuer ceux qui se dressent sur son chemin, Kibandi fait appel à son double animal : un porc-épic. La petite bête, philosophe, malicieuse, armée de ses redoutables piquants, exécute les souhaits macabres de son maître. Le couple meurtrier sillonne l’Afrique jusqu’au jour où Kibandi rencontre bien plus redoutable que lui...

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux, l’Africain Kibandi et son double animal, un porc-épic, qui accomplit ses moindres désirs tout en philosophant sur les humains; personnages secondaires, victimes de Kibandi ou membres de sa famille.

    « oui j’étais un porc-épic heureux en ce temps-là, et je dresse mes piquants lorsque je l’affirme, ce qui est une manière pour nous de jurer, autrement nous levons aussi la patte droite et l’agitons trois fois de suite » (p. 21)

    « mon maître n’avait pas passé un seul jour de sa vie sans revoir cette nuit où son père nous avait vendu son destin, et les images de l’initiation s’imposaient à lui » (p. 79)

    « la pauvre Mama Kibandi aura confectionné pendant douze ans des nattes qu’elle vendait à la population » (p. 117)

    « alors il fallait affecter un vice à ce Youla, […] et je me suis répété que ce type était un saoulard, en plus son pauvre gamin allait avoir une existence de merde avec ce paysan sans éducation » (p. 179)
     

  • Œuvre inspirée d’une fable africaine, constituée d’un long monologue du porc-épic, qui relate les rencontres et les mésaventures que son maître et lui ont vécues.   

    « en fait, mon cher Baobab, à cette époque-là je n’étais pas parti de notre territoire avec l’idée de ne plus revenir » (p. 59)

    « Youla allait savoir de quel bois mon maître se chauffait, et à minuit, après que Kibandi eut avalé une overdose de mayamvumbi, cette fois-ci sans le mélanger avec le mwengué pour l’édulcorer, nous étions fin prêts, l’autre lui-même de mon maître nous accompagnait pour une fois, bien que je ne voyais pas précisément quel serait son rôle » (p. 177)
     

  • Narrateur participant incarné par le porc-épic.

    « j’essayais de fermer l’œil, de me dire que demain serait un autre jour, très vite une nouvelle mission m’était confiée, je devais me préparer, quitter ma cache, venir près de la case ou de l’atelier de mon maître, écouter ses consignes » (p. 27)

Langue

  • Registre soutenu dans les séquences descriptives et dans les rares sentences du gouverneur des porcs-épics.

    « ce ne sont pas les odeurs putrides qui rebutèrent les six arrivants mais plutôt les masques qui semblaient vexés par l’opiniâtreté et la témérité de ces étrangers » (p. 97)
     

  • Registre familier dans quelques séquences dialogales.

    « que sert la bonne chère quand on n’a pas la liberté, hein » (p. 65)

    « merde alors, silence, j’ai dit, vous voulez que je vous chasse d’ici, hein, vous voulez que je vous lance une armée d’abeilles au cul, hein » (p. 98)
     

  • Figures de style variées (p. ex., énumération, comparaison, métaphore, personnification, périphrase) qui permettent de visualiser l’atmosphère africaine et d’ajouter un peu d’humour au texte.

    « à me dire que nous creusions notre propre tombe » (p. 14)

    « de recenser les animaux qui en veulent au créateur de ce monde, je pense à la pauvre tortue et sa carapace rugueuse, à l’éléphant et sa trompe encombrante, au malheureux buffle et ses cornes ridicules, au crasseux cochon et son groin qu’il fourre dans la vase, au serpent dépourvu de pattes et qui se déplace par reptation, au chimpanzé mâle et ses testicules qui pendouillent comme des gourdes pleines de vin de palme » (p. 41)

    « cette impression que le silence avait ses yeux posés sur moi, des yeux complices du déplacement de mes compères » (p. 75)
     

  • Vocabulaire recherché (p. ex., tonsure, margouillat, sinécure); phrases sans lettre majuscule et sans point.

    « en réalité, et j’ai honte de l’avouer, je ne veux pas disparaître, je ne suis pas sûr qu’il y a une autre vie après la mort, et s’il en existe une autre je ne veux rien savoir, je ne veux pas rêver d’une vie meilleure, le vieux porc-épic qui nous gouvernait avait raison lorsqu’il nous lâchait une de ses pensées dont il appréciait aussitôt l’effet causé dans le groupe » (p. 39)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents culturels de l’Afrique (p. ex., féticheur, nombreux noms de villages, certains rites).

    « j’appartiens plutôt au groupe des doubles nuisibles, […] la transmission d’un tel double est plus compliquée, plus restreinte, elle s’opère au cours de la dixième année du gamin, encore faut-il parvenir à lui faire avaler le breuvage initiatique appelé mayamvumbi » (p. 16-17)

Pistes d'exploitation

  • Inviter les élèves à transformer certains épisodes de l’œuvre en pièces de théâtre.
  • Demander aux élèves d’élaborer, à l’aide d’outils technologiques, un document comparant l’organisation sociale du Canada à celle de certains pays tels que le Congo.
  • Proposer aux élèves d’effectuer une recherche sur la place occupée par la religion et la sorcellerie dans certains pays africains.

Conseils d'utilisation

  • Discuter des sujets délicats mentionnés dans l’œuvre (p. ex., alcoolisme, prostitution, activité sexuelle, meurtre).
  • Discuter de la façon dont la religion catholique est traitée dans l’œuvre.
  • Appuyer les élèves pendant la lecture d’une œuvre à la ponctuation inhabituelle pour assurer une motivation continue et éviter le découragement des élèves face à la complexité de l’œuvre.
  • Lire la lettre de L’Escargot entêté, exécuteur testamentaire littéraire de Verre Cassé, qui se trouve en annexe du roman et qui raconte l’origine de ce texte.
  • Donner la possibilité aux élèves d’origine africaine ou ayant voyagé en Afrique de partager leur expérience.