Aujourd'hui, un cargo vient de couler. C'est la marée noire. L'océan est souillé, les plages ravagées et les manchots… mazoutés. Leur plumage est englué de pétrole, ils risquent de mourir de froid. Devant ce désastre, Matéo ne peut pas rester les bras croisés : il décide de prendre les choses en main… à sa manière!
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)
« Matéo tourne en rond dans le salon.
Il n'arrête pas de penser aux manchots prisonniers du pétrole.
[…]
En voyant sa mamie tricoter, Matéo a une idée.
Une mirobolante idée! »
« Ce soir-là, Matéo et sa mamie font le tour du quartier.
Ils parlent aux voisins.
Et aux voisins des voisins.
Partout Matéo répète le même refrain : gardons les manchots au chaud.
Les voisins, et les voisins des voisins, sortent leur laine. »
« Les bras chargés, Matéo et ses copains retournent à la plage.
– C'est fabuleux, les enfants! déclare le chef secouriste.
– Mille mercis s'exclame une bénévole. »
« Matéo fait des progrès.
Il réussit à dompter ses aiguilles.
Sa laine cesse enfin de s'emmêler.
Son tricot avance.
Il y a quelques petits trous, mais Matéo fait semblant de ne pas les voir.
Il doit se dépêcher. Vite! Vite!
Tant pis si ce n'est pas parfait. »
« – Qui veut m'aider? Qui veut m'aider?
Quelques enfants s'approchent.
– À quoi faire ?
– À garder les manchots au chaud. »
« Le soleil fait danser ses rayons.
La mer fait valser ses vagues. »
« Il se demande si les manchots ont mal.
Il se demande si les manchots pleurent.
Il se demande si les manchots vont mourir. »
« Au début, Matéo a les mains pleines de pouces.
Ses aiguilles glissent comme des anguilles.
Sa laine s'entortille comme des algues échevelées. »
« Matéo tricote au déjeuner.
Au dîner.
Au souper.
Avant de se coucher. »
« Soudain, au loin, un cargo frappe un récif.
Une tache noircit le bleu des vagues.
Lentement, l'océan se salit. »
«- Je n'y arriverai jamais!
– Une maille à la fois. Sois patient, dit sa grand-mère.
– Je n'ai pas le temps d'être patient, Mamie! Il faut que je me dépêche. »
« En classe, Matéo n'écoute pas.
Il pense aux manchots qui grelottent sur la plage.
À la récré, il sort avec son sac rempli d'aiguilles et de laine. »
« – Est-ce que les manchots vont survivre? demande Matéo.
Le chef secouriste répond :
– On ne réussira pas à les sauver tous. Il y avait trop de pétrole. Trop de dégâts.
Le secouriste ajoute :
– Ne sois pas triste fiston, tu as bien travaillé. »
