- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots plus complexes que le contexte permet de définir (p. ex., hallebardes, musaraignes, bruissent, chuintement); mélange de phrases simples et de phrases transformées qui apportent du dynamisme à la lecture.
« Pire encore, quand vient la nuit, Grelu s’élance vers le fond du jardin, où il disparaît. Presque au même moment, l’énorme nuage s’avance et plonge l’endroit dans une obscurité terrifiante.
C’est alors qu’il se met à pleuvoir. Il tombe des cordes, des hallebardes, et même des chats et des chiens! Sur le fond du jardin seulement… » (p. 15)
« Aujourd’hui, étrangement, cette question la démange de nouveau. Qu’y a-t-il dans cette caverne? Lentement, surmontant son dégoût, Malourène s’approche de la bouche de pierre et se penche au-dessus d’elle.
Immobile, elle tend l’oreille. C’est curieux. Un léger bruit semble monter du trou obscur. Comme le chuintement d’une respiration… » (p. 47-48)
- Emploi de plusieurs types et formes de phrases qui permettent une lecture expressive.
« Bardamu sourit. Il répond de sa voix de beurre frais :
– Tu ne sais pas ce qu’il a, dis-tu? En es-tu bien sûre? Tu n’as pas vu ce nuage qui le poursuit chaque soir?
Malourène soupire tristement. Bien sûr que dans le fond elle devine ce qui se passe. Quand il pleut sans arrêt sur quelqu’un, c’est toujours pour la même raison : c’est parce qu’il est amoureux sans être payé de retour. » (p. 32-33)
- Figures de style (p. ex., comparaisons, expressions figurées, personnifications, métaphores) qui ajoutent à la richesse du texte.
« En effet, Grelu était apprécié par tous les invités de Malourène. Il était comme un éclat de rire permanent dans le jardin de la fée, et les soirées étaient toujours joyeuses. » (p. 12)
« Grelu, en effet, avance pas à pas, comme s’il marchait sur des œufs, tout en scrutant le sol avec attention. » (p. 23)
« – Il y a bien longtemps que tu n’es pas venue me voir, dit doucement l’énorme crapaud bleu. Es-tu malade? » (p. 31)
« Tout au bout de la rocaille s’ouvre une longue crevasse noire dont elle ne s’est jamais approchée. C’est comme une sorte de grotte dont la bouche glacée s’ouvrirait au ras du sol. » (p. 46)
- Nombreuses séquences descriptives qui permettent de se faire une image mentale des lieux et de ressentir les émotions des personnages.
« Malourène comprend tout à coup. Elle comprend pourquoi Fadette a disparu, elle comprend aussi ce que Grelu cherche désespérément depuis des jours et des jours au fond du jardin.
Fadette s’est cachée dans cet endroit horrible parce qu’elle croit que Grelu n’a pas voulu d’elle, et aussi parce qu’elle ne veut plus montrer son visage affreusement incomplet. […]
Malourène comprend et elle repart lentement vers sa maison. Elle sait qu’une seule chose pourra dénouer cette horrible situation : il faut retrouver le sourire de Fadette. » (p. 51-53)
« Aussitôt en possession du sourire, la fée est allée chercher Grelu chez elle pour le lui porter.
La fièvre du jeune nain, bien sûr, est immédiatement tombée. Ravi, tenant son trésor dans les mains, Grelu rayonnait. Malourène lui a alors indiqué où trouver Fadette. » (p. 59-60)
- Séquences dialoguées qui témoignent des relations entre les personnages.
« – Ah! te voilà, fait-il d’une voix de velours. As-tu trouvé ce que tu cherchais?
– Hélas non, doit reconnaître Malourène.
– Alors regarde bien, reprend Bardamu en tendant une patte vers le centre de la mare. […]
– C’est magnifique! s’exclame la fée en battant des mains.
– Et maintenant, regarde encore, ajoute Bardamu. […]
Malourène se lève d’un bond et fait le tour de l’eau. Délicatement, elle recueille dans sa main le sourire lunaire qui brille de tous ses feux.
– N’est-ce pas ce que tu cherchais? dit Bardamu en lui faisant un clin d’œil. » (p. 56-58)