« Jadis, sa parole était si fragile. Comme un petit ruisseau en cascades, les mots débordaient au rythme de ses mains, qui les accompagnaient. Maintenant, ils s’affolent, s’embarrassent, pour finir par se perdre dans le brouillard. Timides, ils manquent de plus en plus de confiance et renoncent à l’effort de se tenir en rang ou même de se montrer la figure. Rétifs, ils se referment sur eux-mêmes. »
(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)
« Enveloppée de sa longue robe de chambre marine, les cheveux encore plus ébouriffés que d’habitude par le sommeil et par les caprices de la brise, elle fouille la terre de ses mains nues. » (p. 11-12)
« Quand elle ne se reconnaît pas dans le miroir, comme cela se produit de plus en plus souvent, elle est prise de panique. » (p. 26)
« Tant de fois déjà il a cru à une rémission, pour se retrouver aussitôt témoin impuissant d’une nouvelle phase de la dégénérescence. » (p. 91)
« Elle s’excusait alors en disant qu’elle avait la mémoire cassée. » (p. 9)
« Cassie, tu ne peux pas laisser entrer des étrangers de la sorte, dit-il sur un ton de reproche. Mais jamais, tu entends? » (p. 98)
« À son retour de la pharmacie, Julien l’aperçoit endormie sous un étrange parasol qui l’enveloppe de son ombre rosée, avec Mousse recroquevillé, ronronnant, au creux de son bras. » (p. 107)
« S’envelopper d’une seule couleur afin de se dissoudre en elle. Fondre dans son silence. Se délaver des fibres tourmentées. Se répandre dans la couleur comme poussière dans le désert. Long batik de mots. » (p. 42)
« Ainsi sanglote la neige quand elle fond. » (p. 68)
« Je la lirai de mes yeux de fantôme et je t’embrasserai de mes bras éphémères. » (p. 80)
« Avec le sentiment d’être un naufragé qui cherche à arracher quelques épaves aux vagues qui reviennent inexorablement, Julien se demande si Cassie se rend compte de ce qu’elle fait. » (p. 129)
« Dispersée, Cassandra s’est égarée, comme les jours, les nuits, et les mots étranges. » (p. 64)
