- Registre de langue courant dans l'ensemble de l'œuvre; termes propres à la culture métisse ainsi qu'à la réalité administrative, sociale, militaire et politique de l'époque, identifiés par un astérisque et définis dans le glossaire (p. ex., troquerait, pemmican, colonie, spéculateur, résistance, Confédération).
« Louis embrasse sa mère et monte dans la charrette. Il est loin de se douter que dix années s'écouleront avant qu'il ne revoie sa famille.
Le petit groupe entreprend un périple qui durera cinq semaines. De la rivière Rouge, ils se rendent à Saint Paul, au Minnesota, un État du nord des États-Unis. C'est là que Louis a le bonheur de dire au revoir à son père. » (p. 12)
« Au pensionnat du Collège de Montréal, il fait des découvertes intéressantes comme celle des oranges, fruit exotique dont il ignorait l'existence, et d'autres moins intéressantes, comme le gruau et la viande de bœuf bouillie qu'il troquerait* bien pour du bison séché ou du pemmican*. » (p. 14)
« Se voyant ignorés par le gouvernement d'Ottawa et redoutant l'invasion anglophone protestante et le déferlement de spéculateurs* fonciers, les Métis organisent la résistance*. Ils seraient peut-être d'accord pour se joindre à la Confédération*, mais ils tiennent à en négocier les conditions. » (p. 26)
« La bataille de Fish Creek commence au matin du 24 avril. Les Métis appuyés par quelques hommes des Premières Nations s'embusquent au creux de ce profond ravin. Malheureusement pour eux, des éclaireurs de Middleton ont découvert leur présence et ils ne pourront compter sur l'effet de surprise espéré. Plusieurs d'entre eux s'enfuient dès les premiers coups de feu. La bataille fait des victimes dans les deux camps. À midi, il ne reste qu'une cinquantaine de combattants aux côtés de Dumont. » (p. 59)
- Types et formes de phrase variés permettant une lecture fluide et traduisant des états affectifs.
« – Bien chère maman. Soyez forte comme vous savez l'être. Je suis entre bonnes mains.
– Va, mon garçon. Ils t'attendent. Fais honneur aux Riel, aux Lagimodière et aux Métis. » (p. 11)
« À la mi-février, la tension monte. Les Métis apprennent que d'ex-prisonniers, dont Thomas Scott, veulent attaquer le Fort Garry pour libérer les sympathisants canadiens qui y sont encore emprisonnés. Les hommes sont de nouveau arrêtés. Le leader présumé du groupe, le major Charles Boulton, est traduit en cour martiale et condamné à mort pour insubordination, mais Riel intervient et la sentence ne sera pas appliquée. » (p. 33)
« – Monsieur le curé! rétorque Riel. Vous êtes tellement respectueux de cette autorité qu'elle vous aveugle. Ne voyez-vous pas dans quelles conditions pitoyables vivent vos paroissiens? Nous ne pouvons endurer plus longtemps ces injustices. Il est temps de montrer les dents! » (p. 56)
- Figures de style simples et peu nombreuses en raison du genre exploité, la biographie, dont l'intérêt repose sur les faits plutôt que sur le style (p. ex., antithèse, métaphore, énumération, comparaison).
« Il y avait aussi une grande différence de vision entre les Blancs et les Premières Nations : pour les Blancs, la terre leur appartient, tandis que pour les Premières Nations, elles appartiennent à la terre. » (p. 8)
« Les grands yeux presque noirs de Louis se couvrent d'un voile humide lorsqu'il pose son regarde sur sa mère. » (p. 11)
- Séquences narratives et descriptives permettant de se représenter les événements, les lieux ainsi que les sentiments des personnages et rappelant la persévérance de Riel et des Métis.
« Le deuxième coup d'éclat du Comité national des Métis survient le 2 novembre. Ce jour-là, Riel et cent vingt hommes prennent possession du comptoir de la Compagnie de la Baie d'Hudson du Fort Garry. Comme il s'agit d'un point stratégique avec ses hauts murs et ses canons, ils veulent éviter qu'il ne soit pris par les sympathisants canadiens. » (p. 27)
« La tension commence à peser lourd sur le moral de Riel qui se détourne de la politique pour embrasser son ancienne vocation : la religion. Il devient de plus en plus obsédé par l'idée qu'il est investi de la mission de veiller à la destinée spirituelle des Métis. » (p. 45)
« En juillet 1885, s'ouvre à Regina, la capitale des Territoires du Nord-Ouest, le procès le plus célèbre de l'histoire du Canada : celui de Louis Riel. » (p. 62)
- Séquences dialoguées contribuant au récit des événements et révélant certains traits de caractère des personnages ainsi que les liens qui unissent ces derniers.
« – Qu'est-ce qui t'arrive, André? On dirait que tu as le feu au derrière.
– Louis, tu dois venir avec moi. Tout de suite! dit Nault, à bout de souffle. On a besoin de toi.
– Qu'est-ce qui se passe?
– Les arpenteurs du gouvernement! Ils sont arrivés! Ils sont sur la terre de Marion.
– Les arpenteurs? C'est donc vrai que Macdonald va subdiviser nos terres sans nous demander notre avis et les donner à des colons canadiens.
– Viens vite! dit Nault. Il faut les arrêter.
– Pourquoi moi?
– Parce qu'ils parlent tous anglais! On leur dit d'arrêter, de s'en aller, mais ils ne comprennent pas. Ou font semblant de ne pas comprendre.
– Je te suis! dit Louis en enfonçant sa hache dans un billot de bois. » (p. 23)
« – Nous devons former notre propre gouvernement. Nous devons lutter pour nos droits. Personne ne le fera à notre place.
– On n'a pas l'autorité pour créer un gouvernement, dit un modéré.
– Faux! objecte Riel. Selon le droit international, s'il n'y a pas de gouvernement régnant, ce qui est le cas ici puisque nous avons réussi à repousser McDougall, les habitants peuvent en constituer un. Nous pouvons créer notre propre gouvernement. Un gouvernement démocratique et bilingue! » (p. 28)