- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques expressions familières dans les séquences dialoguées.
« Donatien se précipite dans la cuisine pour faire un sort au pot de confiture. Justine le suit, mais elle hésite à tremper son doigt dans le pot. L’ombre des parents n’est pas encore assez loin… Moqueur, son frère lui lance :
– Tu n’es qu’une poule mouillée. Tu as toujours peur de tout. » (p. 11)
« Aussitôt, les enfants se précipitent vers l’énorme meuble. Ils en ouvrent la porte, en essayant de ne pas la faire grincer, et ils se glissent tant bien que mal dans la penderie. Essayant de se faire tout petits, ils se cachent entre les manteaux et les anoraks. » (p. 24)
- Texte contenant plusieurs types et formes de phrases permettant au lectorat de se faire une image mentale des événements.
« Justine s’écrie, furieuse :
– Je ne suis pas une poule et je suis sèche! Et je n’ai peur de rien!
– Peur de rien? Tu parles! Tu fais pipi dans ta culotte dès que tu entends un bruit dans la maison. Justine est rouge de colère. Elle sort rageusement de la cuisine et va bouder dans sa chambre. Elle n’allume pas la lampe, la lumière du couloir lui suffit. » (p. 11-12)
« Le téléphone, pendant ce temps, n’en finit pas de sonner. Sa sonnerie stridente emplit la maison comme une sirène. C’est atroce! » (p. 26)
- Nombreuses figures de style (p. ex., énumération, onomatopée, personnification, métaphore, comparaison) qui enrichissent le texte et rendent la lecture imagée.
« Enfin, quinze embrassades, vingt conseils et cinquante avertissements plus tard, les parents finissent par s’en aller. » (p. 7)
« – Là, il égorge les enfants! comme ça! Pfuit! » (p. 15)
« Donatien est pris en sandwich entre son orgueil et la peur qui le cloue sur place. » (p. 34)
« Effrayés par leurs propres cris, les voilà qui hurlent maintenant tous les deux comme des cochons qu’on égorge. » (p. 40)
- Séquences descriptives apportant des précisions sur les lieux, les événements et les émotions ressenties par les personnages.
« C’est alors qu’il entend le bruit. Un choc, dans le placard, comme si quelque chose venait de tomber. Et un frôlement sur le bois, et une sorte de souffle, aussi, comme le chuintement rauque d’une respiration! » (p. 17)
« La sueur coule sur son front et ses tempes. Une sueur froide. Il avale péniblement sa salive et crispe sa main sur le manche de la hache. Enfin, d’un pas mal assuré, il pénètre dans la chambre. » (p. 50)
« Un hurlement retentit! Un hurlement atroce, inhumain, étourdissant! Et, aussitôt, une forme jaillit du placard et se précipite dans le couloir. Il n’a que le temps de reconnaître le chat!
Le chat, qu’il a sans le faire exprès enfermé lui-même dans le placard avant de sortir. Le chat qui s’éloigne maintenant, poils hérissés, crachant et grondant, en direction du
salon. » (p. 51-52)
- Séquences dialoguées permettant de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Justine en reste muette d’horreur. Son frère en rajoute :
– Et après, il les coupe en morceaux, et il les donne à manger à ses chiens. Et avec le sang, il fait du vin rouge qu’il boit pendant les nuits sans lune…
– Arrête! gémit Justine. Il est là tout près! Il va sortir du placard… » (p. 15)
« – Fais quelque chose, Donatien.
– Pourquoi moi? répond-il en tremblant.
– Parce que tu es le plus grand.
– Euh…
– Ce n’est pas vrai? Tu n’es pas le plus grand?
– Oui, oui, mais…
– Alors, fais quelque chose, Donatien. » (p. 34)