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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Les murs de nos villages

Pièce drôle et nostalgique, Les murs de nos villages raconte une journée dans la vie d'un village ontarien. Au fil des quelque trente tableaux qui la composent, « [i]l s'agit moins d'écrire l'Histoire, de s'en inspirer, que de créer la communauté, de la donner à voir dans son évidence tranquille et non plus dans ses efforts de survie. Pourquoi devrait-elle revendiquer son existence, alors qu'elle est là, proche et riche des mille et un petits riens du quotidien »? Outre sa création par la Vieille 17, la pièce a été produite à de nombreuses reprises par des troupes communautaires et scolaires.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnages très nombreux, peu ou aucunement décrits physiquement et parfois anonymes (p. ex., « premier », « deuxième », « La grosse », « Tous »), différents d’un tableau à l’autre et qui sont impliqués dans diverses situations du quotidien dans un village de l’Est ontarien.

    « SIXIÈME
    C’est moi qui prends ma douche en premier. » (p. 104)

    « CÉCELLE
    Je suis ben plus laide que vous autres. Je suis même plus laide que la Grosse dans la vraie vie. » (p. 212)

    « VOIX 1
    Je peux-tu regarder la T.V. à soir, c’est une vue de Pink Panther? » (p. 286)
     

  • Actions qui se déroulent dans de nombreux endroits du village, tantôt identifiés par le titre du tableau, tantôt par une indication scénique : p. ex., à la ferme, à l'école, dans la demeure d'une famille, au garage.
  • Déroulement chronologique des tableaux, qui décrivent une journée dans un village ontarien et dont la vraisemblance repose sur des dialogues mettant en évidence l'identité, les valeurs et le style de vie des personnages.

    « DEUXIÈME
    Ah non, pas à matin!
    TROISIÈME
    Envoye, André, lève-toi. Vite, tu vas être en retard pour l'école. » (p. 103)

    « LISE
    Moi je suis ben fière d'avoir ma petite maison ici. Mes amies pis ma parenté sont tous ici. » (p. 150)

    « MADAME MALBOEUF
    Elle et pis sa famille partent pour l'Ouest. Vous savez, il y a de l'argent à faire par là.
    MONSIEUR PERRON
    Ouais, ça déménage pas mal ces temps-ci. Moi aussi, je déménage ben vite. » (p. 187)

    « NARRATEUR
    C’est la nuit sur le pays
    C’est la nuit sur un village de chez nous » (p. 287)
     

  • Didascalies détaillées qui présentent les personnages, leurs gestes, leurs entrées et sorties, les lieux où ils se trouvent, et qui assurent une fluidité entre les scènes et les répliques.

    « Durant cette dernière réplique, les comédiens entrent en scène et, avec le narrateur, forment un tableau de gens endormis. Un cadran sonne : tous s’étirent ensemble. Stop : ils figent. Un cadran sonne : le tableau éclate et les comédiens répartis sur la scène prennent des positions de gens endormis jusqu’à ce que ce soit à eux de se réveiller. Stop : un cadran sonne. » (p. 102)

    « Personnages : père, premier fils; mère, deuxième fils.
    Deux scènes simultanées : lorsque la scène se passe dans l'une des deux parties, l'autre fige. 
    » (p. 108)

    « Monsieur Lacoste sort. Monsieur Lalonde seul, visiblement de mauvaise humeur, continue son jeu de patience. » (p. 195)

Langue

  • Registres familier et populaire qui reflètent l'identité franco-ontarienne des habitants du village et qui ajoutent de la vraisemblance à l’œuvre.

    « CLAUDE
    Arrête. Allez pas vite, monsieur Cardinal, j'ai un test en maths à matin, pis j'ai pas étudié… Vas-tu me laisser copier sur toi? All right! » (p. 114)

    « GONZAGUE
    Fais-en venir, bâtard! Pars-moi cette minoune-là, pis clutch. Fais pas comme la dernière fois pis rentrer dans le mur… » (p. 133)

    « NICOLE
    Pis toi, fais attention, là, à ta maison mobile. Tu diras à Yvon de bien checker ça. » (p. 149)
     

  • Figures de style (p. ex., répétition, énumération, comparaison) qui ajoutent du réalisme et de l’humour à l’œuvre.

    « Par le temps qu’il sort le lait, deux œufs pis le beurre du fridge
    Par le temps qu’il place ses deux tranches de pain aux raisins […]
    Par le temps qu’il ouvre la fenêtre […] » (p. 101)

    « PÈRE
    Ouais, ouais… Il se lève, met ses bottes, son gilet, son manteau, sa tuque, ses mitaines. Il sort. Il avait oublié ses culottes! » (p. 157)

    « WARON
    (Criant 🙂 Hé, la Bélanger! Tu vas faire ton chemin dans vie, toi… t’as la face faite comme un bulldozer. » (p. 249)
     

  • Vocabulaire qui reflète les thèmes du quotidien présentés dans l'œuvre, dont la famille, l'argent, l’anglicisation et l’américanisation du peuple franco-ontarien.

    « PREMIER VIDANGEUR
    Ouais. Où c'est que tu va [sic] trouver le poignon pour ça? Tu vas voler une banque?
    DEUXIÈME VIDANGEUR
    Les finances, bonhomme! Les finances, ça règle tous tes problèmes! » (p. 130)

    « JARDIN
    Pis que je pense au grand-père de mon père…
    BOUCHERIE
    Qui est arrivé ici sans rien sauf ses deux bras…
    POULAILLER
    Pis que je pense à ma grand-mère qui avait du cœur à revendre… » (p. 163)

    « TI-COUNE
    J’ai du Queen pis du Supertramp, man. Eux autres sont corrects. Je les ai vus au Civic Centre quand ils étaient à Ottawa. J’y suis allé avec mon grand frère. C’était cool à mort! » (p. 248)

Référent(s) culturel(s)

  • Pièce qui représente la réalité d'un village franco-ontarien d’une certaine époque (les années 1970-1980) : entre autres, le style de vie des familles, les défis des jeunes, la religion et l'argent, la langue, la représentation que se font les jeunes des grandes villes environnantes comme Ottawa et Montréal, les relations amicales et amoureuses.
  • Valeurs auxquelles les élèves qui proviennent des villages ou qui y vivent toujours peuvent facilement s'identifier.
  • Œuvre qui démontre la menace de l’assimilation des Franco-Ontariens par la culture américaine et l’exil vers l’Ouest. 
  • Œuvre qui fait également allusion à quelques traditions ou organismes canadiens-français, ainsi qu'à des médias et des émissions télévisées francophones (p. ex., le chapelet en famille, Le journal de Montréal, Ma sorcière bien-aimée).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de faire une recherche des contextes socioculturel et sociohistorique d'un village de leur choix en Ontario.
  • Demander aux élèves de rédiger et de monter une saynète qui représente la vie dans leur propre quartier, ville ou région.
  • Inviter les élèves à participer à une discussion sur les valeurs que l'on retrouve dans le village décrit dans la pièce (et sans doute dans de nombreux petits villages) et leur demander de réfléchir en quoi les valeurs préconisées dans les grandes villes (p. ex., : Toronto, Ottawa, Sudbury) en diffèrent.

 

Conseils d'utilisation

  • Faire la lecture des notes explicatives du début de l’œuvre afin de bien comprendre le sens de la pièce.
  • Préparer les élèves à la présence de plusieurs répliques et séquences dialoguées entières en anglais.
  • Mener une discussion avec les élèves sur l'emploi d'expressions ou de mots grossiers dans une pièce de théâtre.
  • Accompagner les élèves dans la lecture de scènes qui exigent une mise en scène particulière ou qui contiennent de nombreuses répliques qui s'emboîtent et s'enchaînent rapidement.
  • Expliquer les anglicismes et les canadianismes employés dans la pièce.
  • Lire la pièce en plusieurs segments pour en faciliter la compréhension.