- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre, parfois soutenu (p. ex., ballade, message des trônes); vocabulaire riche, lié à la thématique de l’œuvre, certains mots pouvant être définis à partir du contexte, d’autres risquant de poser un défi au lectorat visé.
« À l’intérieur, le palais ressemblait à une grande joaillerie, mais sans exubérance. Des pierres précieuses, il y en avait de toutes sortes, certes. Il était impossible de ne pas s’en apercevoir. Pourtant, la déesse avait fait preuve d’une certaine retenue dans son œuvre, une retenue calibrée de façon à faire ressortir l’art dans l’architecture. » (p. 112-113)
« L’affreux regard du monstre était fixé sur Siao Lin, son objectif final. Recroquevillée contre l’une de ses pattes à des mètres au-dessus du sol, Siao Lin s’aperçut que l’odieuse créature ne possédait pas de dents. Toutefois sa salive verte et gluante tournoyait comme une centrifugeuse. » (p. 139)
- Emploi de phrases de base, de phrases à construction particulière, ainsi que de nombreuses phrases transformées, parfois complexes; divers types et formes de phrases, contribuant à la lisibilité de l’œuvre.
« – Père! Regardez ce que j’ai trouvé!
– Tu ne peux pas laisser cet œuf dans ta chambre, Siao Lin. Qui sait ce qu’il contient! dit Xiang nerveusement à sa fille.
– Il contient un dragon, répondit la princesse aux yeux étincelants.
– Un dragon! Il n’y a jamais eu de dragon dans le royaume. Comment peux-tu savoir que c’est un dragon? » (p. 67)
« À bout de souffle et baignant dans son sang, Shang Ku comprit qu’il ne pouvait plus protéger sa sœur. Le cœur déchiré, il se tourna vers un Mux immobile. Shang Ku ne pouvait pas déceler s’il respirait encore, car le visage du dragon ne lui faisait pas face. Était-ce la fin de Mux? Était-ce sa propre fin? Était-ce leur fin à tous les trois? La mission avait subitement pris une tournure désastreuse. » (p. 137)
« D’un seul coup, il incinéra le cadavre de commandant de l’armée royale à l’armure dorée. Le monticule incandescent de cendres et de métal liquide qui prit la place de Shank Ku commença instantanément à se refroidir dans l’air glacial qui régnait toujours à Nexia. » (p. 144)
- Emploi de procédés stylistiques (p. ex., comparaison, structure poétique, métaphore, personnification) et de nombreuses expressions imagées, enrichissant le texte et permettant au lectorat d’apprécier le style descriptif de l’auteure.
« Le dragon terrifiait toujours les armées ennemies. Sa seule apparence suffisait parfois à les faire vaciller et rebrousser chemin. Il faisait penser à une bête sans cœur qui détruisait tout sur son passage. Il avait deux fois la taille d’un cheval. Son corps était recouvert de grosses écailles grisâtres qui brillaient comme l’argent sous la lumière du soleil, mais qui lui conféraient une allure sombre la nuit. » (p. 80)
« Dépassant l’infime, l’éphémère à l’écart, débute l’infini
Au-delà des cimes, une clairière quelque part, habite la magie » (p. 87)
« Les bêtes ouvrirent leurs gueules pour dévoiler les dents de l’enfer, aussi noires et terrifiantes que leurs griffes mortelles. Ils [sic] rugirent en chœur avec tant de force qu’ils [sic] déclenchèrent des avalanches sur les montagnes environnantes. » (p. 130)
« Les murs de la salle des trônes pleuraient à grosses gouttes. Des larmes de joie qui dégoulinaient de partout. » (p. 155)
- Prédominance de séquences descriptives, souvent imagées, permettant au lectorat de s’imaginer la scène et de s’immiscer dans l’esprit des personnages.
« Le voyage vers Nexia se fit sur le dos de Mux. Frère et sœur volèrent pendant toute la journée en direction du nord. C’était un voyage éreintant, mais la princesse n’avait pas le cœur à se reposer. L’important, c’était d’atteindre le mystérieux royaume de Nexia le plus tôt possible. Le trio ne s’arrêta qu’un court instant pour se ravitailler à la frontière entre les provinces de Xayu et de Shixen. Le dragon avala un écureuil qu’il avait détecté à son atterrissage. Puis, il ingurgita tous les cailloux qu’il pouvait trouver sur le sol. Siao Lin et Shank Ku grignotèrent rapidement un repas que les cuisiniers du château avaient emballé pour eux. » (p. 125)
« Siao Lin eut le souffle coupé devant la laideur de la créature. Le nouveau serviteur de Campas avait environ trois fois la taille de Mux. Sa tête bosselée, semblable à celle d’un crapaud, surmontait un corps recouvert d’écailles brunes qui se terminait par des extrémités comparables à celles d’une tortue. Le trou noir se tenait sur deux de ses quatre pattes, à l’instar d’un humain. » (p. 136)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre la relation entre les nombreux personnages.
« – Nous y sommes. C’est ici que je dois vous laisser.
– Je vous remercie, chère colombe. Mais avant de partir, dites-moi ce que je dois faire maintenant.
– Les étoiles n’apparaîtront pas cette nuit et ne pourront vous guider. Alors, laissez votre cœur vous guider. Ce fut un honneur pour moi de vous conduire jusqu’ici. » (p. 99)
« Alors, il dit :
– Je choisis de rester à votre service, chère déesse.
– Tu es béni, Yang Tse. Mais tu n’es pas né pour être mon serviteur. Pour te remercier de m’avoir libérée, je t’offre le Palais de pierre érigé par la déesse Maakhi. Mais il te faudra d’abord l’atteindre. Il se trouve sur la plus haute falaise de la terre des hommes à un endroit appelé Nexia, où coule une grande rivière. Ce lieu magique n’apparaît qu’à ceux qui le cherchent et jusqu’à présent aucun humain n’en connaît l’existence. » (p. 102)