- Recueil composé de 20 contes très courts brossant un portrait d’une société canadienne-française révolue, suivis d’une note explicative de l’auteur sur la genèse et le titre de l’œuvre.
« Novembre était le mois des morts. Le deuxième jour du mois, petits garçons et petites filles, l’un derrière l’autre, par ordre de taille, nous devions suivre notre institutrice, une religieuse que le vent sur la montagne transformait en oiseau aux grandes ailes noires… » (p. 38)
« Il me sembla que le temps était venu de fixer ces histoires sur le papier, de les écrire! » (p. 121)
« Je vous dois aussi une explication. Pourquoi ce titre? Le bonhomme dans la lune : connaissez-vous? » (p. 122)
- Un personnage principal, l’auteur (enfant et adulte), jouant le rôle d’un narrateur le plus souvent participant.
« Plutôt qu’un enfant, j’aurais souhaité être un oiseau. Il y avait tant de pays où j’aurais pu me rendre en battant des ailes tout simplement dans le grand ciel bleu. » (p. 31)
« Depuis, les années ont passé; j’ai fréquenté d’autres écoles, j’ai vu d’autres pays, j’ai eu des enfants, j’ai écrit des livres et mon pauvre père est couché dans cette terre où, tant de fois, il sut trouver l’eau claire. » (p. 117)
- Nombreux personnages secondaires assez colorés, dont certains se retrouvent dans plusieurs contes (p. ex., le père et le copain du narrateur).
« – Voyons, Georges, j’sus pas fou, si mon fusil était chargé, j’jouerais pas avec.
L’homme mirait mon père, mais la carabine bougeait. Les épaules de l’homme sautaient tant il riait de voir mon père effrayé. » (p. 22)
« – Nous n’avons pas le droit, me dit-il, ce lac-là est aux Américains, mais les truites sont longues comme ça, soupira mon ami Lapin, pêcheur astucieux. » (p. 26)
- Séquences textuelles illustrant les valeurs et les croyances du Québec à l’époque de la Seconde Guerre mondiale et de Maurice Duplessis.
« Quelques jours auparavant, les Américains avaient jeté sur Hiroshima une bombe qui avait brûlé vifs des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. » (p. 16)
« – Au lieu d’avoir des attitudes aguichantes, langoureuses et sensuelles pour les hommes de notre paroisse, rugit la religieuse indignée, Pierrette, vous feriez mieux de prier Dieu afin qu’il chasse les mauvaises pensées de votre corps de possédée. Quand on a sur le corps des bosses aussi provocantes, c’est que le Diable est en vous! » (p. 49)
« …et j’étais heureux car personne ne viendrait nous voler toute cette beauté aussi longtemps que Duplessis nous protégerait.
Les nazis avaient sans doute tous été mis en prison; c’est pourquoi on n’en entendait plus parler. Mais d’autres méchants, hypocritement, de gros méchants, avec ruse, s’étaient levés et voulaient dominer les bons, ils menaçaient le bonheur des bons : c’étaient les communistes. » (p. 96)
- Contes basés sur les souvenirs d’enfance de l’auteur et ayant pour cadre l’univers paysan; thèmes traditionnels (p. ex., famille, fierté, religion) susceptibles d’intéresser le lectorat visé.
« Après ma première journée d’école, je rentrai en courant à la maison, mon livre de lecture au bout du bras :
– Maman, j’ai appris à lire! annonçai-je.
– C’est une journée importante, répondit-elle; je veux que ton père soit là pour voir. » (p. 7)
« – Un homme qui prend l’argent des autres, c’est un voleur. Su’ ma maison, j’vas construire mon toit avec mon argent que j’aurai gagné par mon travail à la sueur de mon front. Merci ben. » (p. 57)
« Nous aurions peut-être le droit d’aller voir un drame sur la scène de la salle paroissiale, si le curé déclarait en chaire que le drame n’était pas immoral… » (p. 78)