Contenu
- Personnages principaux, Jordan et son fidèle ami Paulin, deux adolescents récemment devenus chevaliers.
« Même si leur avenir était incertain, Jordan et Paulin ne s’en faisaient pas. Nul doute que, pour des jeunes chevaliers de leur réputation, les propositions ne manqueraient pas. Pour l’heure, ils se laissaient aller au plaisir de la chevauchée et savouraient par avance le bonheur de retrouver famille et amis. Ils avaient beaucoup de choses à leur raconter et se réjouissaient de la fierté qu’ils susciteraient. Évidemment, ils auraient préféré avoir le temps de s’enrichir, mais ils étaient chevaliers à seize ans à peine, tandis que de plus vieux ne l’étaient pas encore. » (p. 17)
- Roman historique abordant des thèmes pouvant plaire au lectorat visé (p. ex., la période médiévale avec ses châteaux et ses chevaliers, les combats hippiques, le courage, la bravoure, la fidélité, l’honneur, l’intimidation, la jalousie, la trahison et la gloire); aspect romantique présent mais très peu développé.
- Œuvre divisée en deux parties contenant chacune quatorze chapitres numérotés et bien identifiés; éléments graphiques (p. ex., tirets, points de suspension, deux-points) facilitant l’interprétation du texte; dédicace et avant-propos au début du livre; table des matières à la fin.
Langue
- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., aparté, conciliabule, vacillèrent, esquiver) pouvant parfois être déduits par le contexte; vocabulaire en lien avec les sujets exploités.
- Emploi de phrases de base et de phrases longues, parfois complexes, contenant des manipulations linguistiques qui risquent de perturber la compréhension.
« Jordan, qui avait vécu une situation analogue, quelques années plus tôt, pour une raison aussi fausse et injuste que Paulin aujourd’hui, savait ce que ressentait son ami : la colère d’être accusé à tort, l’humiliation d’être traité comme un malfaiteur, la tristesse de se sentir abandonné de tous. » (p. 65)
« L’évêque lui avait recommandé une discrétion absolue, mais avec Paulin, ils avaient convenu que cette consigne ne s’appliquait pas à leurs compagnons, et ceci pour deux excellentes raisons : d’une part, Albin et Girard avaient prouvé leur loyauté, d’autre part, l’importance de la mission était telle que, s’il arrivait malheur au porteur de l’objet sacré, il faudrait que l’un des autres s’en charge. » (p. 163-164)
- Figures de style abondantes et diversifiées (p. ex., comparaisons, métaphores) qui agrémentent la lecture.
« Le troubadour qu’il prétendait imiter avait cabriolé tout autour de la salle avec l’agilité d’une chèvre. […] Comme tous les seigneurs, Jordan était un excellent cavalier qui ne se servait de ses pieds que lorsqu’il ne pouvait absolument pas faire autrement. S’il avait pu démontrer son adresse à cheval, rien n’aurait été plus facile, mais à terre, il était aussi pataud qu’un ours. » (p. 73)
« Ils s’installèrent ensuite dans l’herbe pour manger. Ils étaient tombés sur des marchands aisés qui aimaient la bonne chère et ils firent bombance. Après avoir vidé les gourdes de vin, ils s’allongèrent pour la sieste. » (p. 159)
« Le guérisseur était un vieillard dont le crâne chauve était entouré d’une couronne de cheveux d’un blanc jaunâtre. Très maigre, il avait un nez en bec d’aigle et de petits yeux d’une brillance inquiétante. Il voulut être payé d’avance et tendit une main osseuse dont les longs ongles d’une saleté extrême évoquaient les serres d’un oiseau de proie. Le jeune bandit eut un mouvement de recul, effrayé par cet homme ressemblant si fort à un rapace, mais Damien donna une pièce au rebouteux et poussa son complice vers lui. » (p. 224-225)
- Texte composé majoritairement de séquences descriptives qui apportent plusieurs précisions sur les lieux visités, les aventures vécues, les personnages et les obstacles rencontrés, facilitant l’évocation d’images mentales pendant la lecture.
« Jordan se sentait complètement désorienté. Depuis des années, il avait voulu prouver qu’il était plus fort et plus valeureux que Damien, et il se trouvait tout d’un coup dépossédé de ce qui avait été son but. Il marcha pendant des heures, tour à tour furieux, déçu, abattu, avant que la colère ne s’empare de lui à nouveau. Il finit par s’écrouler, épuisé, sur une portion de la plage déserte où il s’endormit. À son réveil, la colère était tombée et il avait accepté la réalité : Damien était mort. En se demandant ce que cette disparition allait changer dans sa vie, il réalisa à quel point son ennemi avait conditionné ses comportements. À vouloir sans cesse l’affronter, il lui avait laissé prendre une place démesurée, consacrant à ce félon beaucoup plus de son temps et de ses pensées qu’il ne le méritait. » (p. 268-269)
- Séquences dialoguées qui contribuent à la compréhension de l’œuvre en permettant de mieux saisir les relations entre les personnages.
« – Si vous avez raison, il faut imaginer un moyen de l’obliger à se montrer.
– Je n’en vois qu’un, dit Paulin. Le provoquer.
– Mais comment, puisqu’on ne l’a pas trouvé?
– En faisant une chose qui va tellement l’agacer qu’il se manifestera.
– Bonne idée, approuva Jordan, mais quoi?
– Oui, quoi? répétèrent les écuyers comme un seul homme.
– Ce que Damien déteste, expliqua patiemment Paulin, c’est que tu reçoives des honneurs. Il y a beaucoup trop de tournoyeurs expérimentés ici pour espérer que ce soit par le biais d’un combat. Il ne te reste donc qu’à jouer au troubadour. La dernière fois, il n’a pas été capable de le supporter. Essaie encore, on verra. » (p. 197-198)