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Les babouches d’Abou Kassem

Dans l’ancienne Cité de Bagdad, vivait un riche marchand, affreusement avare, qui s’appelait Abou Kassem. Il était connu de partout à cause de ses misérables babouches, toutes poussiéreuses, rapiécées, garnies de clous et lourdes comme des billots de bois.

Un jour, après une transaction particulièrement avantageuse, le marchand décida de se rendre au hammam pour prendre un bain et se faire masser.

Mille et une fois hélas!

C’est alors que les ennuis commencèrent pour Abou Kassem.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal, Abou Kassem, riche marchand avare, qui subit plusieurs malheurs lorsqu’il essaie de se débarrasser de ses vieilles babouches; personnages secondaires, le pêcheur, le voisin, la vieille femme et les citoyens de la ville, tous étant affligés par les babouches d’Abou, ainsi que le cadi, qui prononce Abou Kassem coupable de plusieurs méfaits.

    « Le cadi convoqua immédiatement Abou Kassem au tribunal et lui demanda d’où il tenait les babouches neuves qu’il avait aux pieds. Le marchand sourit naïvement et lui répondit qu’il les avait trouvées au hammam.
    "Ne sais-tu pas, Abou Kassem, qu’il ne faut pas prendre ce qui ne t’appartient pas? Ces babouches sont les miennes, tu es un voleur. Pour ta faute, je te condamne à mille dinars d’amende." »

    « Deux fois hélas, le voisin d’Abou Kassem l’avait vu creuser l’énorme trou au fond de son jardin. Connaissant bien le vieux grippe-sou, il se dit qu’Abou Kassem y avait caché un trésor de pièces d’or et d’argent. Or, dans ce pays-là, la coutume voulait que l’on donne au calife la moitié de son trésor en guise d’impôt.
    Le voisin courut chez le juge et dénonça le malheureux. »

    « Mais l’une des babouches tomba sur la tête d’une vieille femme qui passait dans la rue. Saisie d’effroi, la pauvre dame s’affaissa et mourut sur le coup. »
     

  • Conte d’origine persane, issu des contes des Milles et Une Nuits, qui divertit le lectorat tout en le renseignant sur la tradition arabe des temps anciens; intrigue fabuleuse faisant valoir l’idée que l’argent ne fait pas le bonheur; sujet présentant un intérêt pour le lectorat visé de par les thèmes exploités (p. ex., bonheur, avarice, humour, babouches, amende, porte-malheur, richesse, Bagdad).

    « En ce temps-là, lorsqu’un marchand faisait une bonne affaire, il invitait ses amis à une grande fête. Mais rien qu’à penser au mot "fête", Abou Kassem avait des sueurs froides.
    Il n’y aurait donc pas de fête mais cette fois, au diable l’avarice! Abou Kassem décida de s’offrir un bon bain au hammam. »

    « Fou de rage, il rentra chez lui et les jeta par la fenêtre. Elles tombèrent dans le fleuve qui coulait au pied de sa maison. Quelques jours plus tard, elles se prirent dans les filets d’un pêcheur qui les reconnut aussitôt. Il récupéra les babouches dégoulinantes de boue, se rendit chez Abou Kassem et les lança par la fenêtre ouverte. »

Présentation

  • Illustrations animées, aux couleurs vives, s’étalant généralement sur double page; personnages qui révèlent les émotions ressenties, contribuant à la compréhension du texte; scènes panoramiques détaillées, qui appuient directement la trame narrative, affichant plusieurs particularités de la ville de Bagdad (p. ex., architecture, tenue vestimentaire, décor, désert, faune).
  • Texte en caractères italiques, intégré aux illustrations; taille de caractère appropriée au lectorat visé; présence d’éléments graphiques et visuels facilitant l’interprétation de l’œuvre (p. ex., lettrine stylisée au début de chaque page, guillemets, bulle de réflexion, caractères gras).
  • Texte aéré, organisé en courts paragraphes, favorisant une lecture fluide; dédicaces de l’auteure et de l’illustratrice, personnalisant le récit.
  • Dimensions : 20,5 cm x 22,5 cm; couverture souple, papier glacé.

Langue

  • Utilisation de mots familiers (p. ex., fête, bain, jardin, cadeau, pauvre) et de plusieurs mots nouveaux (p. ex., avare, répugnantes, dégoulinantes, satanées, sornette); emploi de mots reliés à la thématique (p. ex., babouches, hammam, djellaba, cadi, dinars), pouvant poser un défi pour le lectorat visé.
  • Emploi de phrases de base, de plusieurs phrases transformées, parfois longues et complexes, et de phrases à construction particulière; divers types et formes de phrases qui avivent l’intrigue et qui contribuent à la lisibilité du texte.

    « Tout tomba par terre et vola en éclats. Abou Kassem s’arracha la barbichette en poussant des cris d’écorché vif.
    "Par la faute de ces satanées babouches, envolées, les bonnes affaires! " »

    « Il décida alors de s’en débarrasser une fois pour toutes. Il courut dans son jardin, creusa un trou plus profond que lui pour y enfouir la cause de son malheur. Il reboucha le tout, tassa la terre et se frotta les mains.
    "Voilà, bon débarras! Ces maudites babouches sont maintenant mortes et enterrées." »
     

  • Emploi de figures de style (p. ex., comparaison, onomatopée, expression figurée, énumération, assonance) et de plusieurs expressions imagées qui enrichissent le texte et agrémentent la lecture.

    « Fier comme un rat d’égout, avec sa djellaba toute trouée, il entra dans le plus bel établissement de bains de la ville. »

    « Une fois hélas, elles atterrirent sur la table où le marchand était en train de remplir ses précieuses fioles.
    Badaboum! »

    « À l’annonce de ce montant, Abou Kassem tomba à genoux et se lamenta à qui mieux mieux [sic]. Peine perdue! Il fut obligé de payer son amende. »

    « "Abou Kassem, non seulement tu es un voleur, un menteur, un pollueur, mais te voilà maintenant un tueur! Pour ta peine, je te confisque ta maison et tous tes biens." »
     

  • Prédominance de séquences descriptives entrecoupées de séquences dialoguées qui permettent au lectorat de se situer dans le temps et le lieu de l’action et de mieux comprendre l’interaction entre les personnages.

    « On rapporta au cadi la cause de la catastrophe et, une fois de plus, celui-ci convoqua Abou Kassem.
    "Dis-moi, l’ami, te voilà devenu maintenant un pollueur. Cette fois, ce sera dix mille dinars d’amende." 
    Voilà qu’Abou Kassem était ruiné. Et on lui rendit ses affreuses babouches. Écumant de rage, il décida de s’en débarrasser à tout jamais par le feu. »

    « Abou Kassem lui souffla à l’oreille :
    "Autrefois, j’étais riche ou je croyais l’être. Me voici pauvre. Vous m’avez tout pris et je n’ai plus rien à perdre. Je suis enfin libre!"
    Et Abou Kassem s’en alla à l’aventure, les yeux remplis du soleil de Bagdad, le sourire aux lèvres et… les pieds nus. »

Référent(s) culturel(s)

  • Les contes des Mille et Une Nuits sont issus de la tradition orale perse et ont été traduits en français, pour la première fois, par Antoine Galland (1704-1717).

Pistes d'exploitation

  • Sensibiliser les élèves au fait qu’à l’origine, les contes étaient transmis oralement. Afin de faire l’expérience de la transmission orale, inviter les élèves à s’asseoir en cercle et à jouer au jeu du téléphone : demander à un élève d’inventer une courte histoire et de la chuchoter à l’oreille de son voisin. Inviter ce dernier à raconter sa version à l’oreille du prochain élève, ainsi de suite jusqu’à ce que le tour soit complété. Demander au dernier élève de dire à haute voix ce qu’il a entendu et vérifier si l’histoire du départ a changé.
  • Demander aux élèves d’observer les illustrations de l’œuvre. Attirer leur attention sur les motifs de frises dans l’architecture arabe (p. ex., les suites de symboles et de dessins). Inviter les élèves à s’inspirer de ces frises pour créer un cadre, en se servant de mosaïques géométriques. Les inviter à y insérer une photo ou un dessin et à le présenter au groupe-classe.
  • Animer une discussion avec les élèves sur l’affirmation d’Abou Kassem : « Autrefois, j’étais riche ou je croyais l’être. Me voici pauvre. Vous m’avez tout pris et je n’ai plus rien à perdre. Je suis enfin libre! » Poser des questions pour alimenter l’échange (p. ex., Lorsqu’il était riche, pourquoi croyait-il être heureux? Maintenant qu’il est pauvre, pourquoi dit-il qu’il est enfin libre? Est-ce important d’être riche?). Inviter les élèves à rédiger dans leur journal personnel, une entrée exprimant leurs sentiments sur l’énoncé.
  • Organiser un festival du conte dans la classe en lisant un conte différent chaque jour de la semaine (se référer au répertoire FouDeLire.ca). Former des groupes de deux et demander aux élèves de se servir d’un tableau comparatif afin de noter les similitudes et les différences entre les divers contes. Les inviter à présenter leur tableau au groupe-classe.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, situer Bagdad sur une carte géographique.
  • Avant la lecture, présenter aux élèves les mots nouveaux afin d’aider à la compréhension du texte (p. ex., avare, babouches, cadi, dinars, vizir, hammam, djellaba, au prix fort, grippe-sou).
  • Lire aux élèves le préambule qui explique les origines des contes des Mille et Une Nuits.
  • Consulter les suggestions d’activités qui sont proposées sur le site de l’éditeur.
  • Encourager les élèves à lire d’autres contes des Mille et Une Nuits (p. ex., Aladin et la lampe magique, Sinbad le Marin, La légende des sept mers, Ali Baba et les 40 voleurs).

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 3e à 5e année, Série : Sam Chicotte, Être riche, est-ce que ça rend heureux?