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L’enfant de tout à l’heure

Entre la vive lumière du Sud et l’obscurité du passé, entre le grand amour et la mélancolie qui en naît, se profile la bouleversante histoire d’une femme qui peint le monde intérieur pour mieux s’en libérer. D’une modeste chambre d’hôtel mexicaine jusqu’à un café d’artistes de Sudbury - qui abritent tour à tour les plus vives passions et les plus vifs déchirements -, il n’y a qu’un pas que franchissent dans la contradiction du tumulte et de l’harmonie les personnages de L’enfant de tout à l’heure. Roman en contrastes constants, écrit dans une langue remarquable, L’enfant de tout à l’heure marque avec force le retour de Michel Dallaire au roman.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, une artiste-peintre, Angèle Plamondon, alias Rebecca Lopez, entourée de personnages secondaires principalement masculins et familiaux, témoins de la détresse psychologique qu’elle tente d’exprimer dans ses toiles.

    « C’est la première fois depuis longtemps que Dominique la regarde travailler.
    Normalement, elle insiste pour être seule avec sa musique et ses huiles, avec les sons et les odeurs.
    Normalement, elle ne partage ses gestes avec personne.
    Dominique ferme les yeux, l’imagine souriante, à une époque où l’amour était plus jeune, où elle tentait de lui décrire cette passion qui donnait un sens aux "jours ordinaires", où elle tentait d’expliquer que chaque ligne devenait une nouvelle recherche "d’exclusion". » (p. 33)
     

  • Intrigue basée sur la détresse psychologique d’Angèle, conséquence d'abus sexuels vécus au cours de son enfance.
  • Nombreux sauts dans le temps et dans l'espace; histoire se déroulant à Sudbury de nos jours et au Mexique dans les années 80, le tout sur un fond d'enquête policière. 

    « C'est par un matin d'avril de 1980 qu'Yvon Plamondon revoyait pour la première fois depuis des années cette région du Mexique qu'il aimait tant.
    Au début de sa carrière, de photographe, il se rendait dans la péninsule du Yucatán presque à tous les ans, au même moment de l'année. Il plantait sa tente près des ruines de Tulum et, de ce lieu, il sillonnait le Quintana Roo à la recherche d'images saisissantes, de "paysages vierges", de visages chaleureux. » (p. 59)

    « "C’est comme être un singe en cage", songe-t-elle. "Ne pas pouvoir sortir des profondeurs d’un cauchemar qui revient sans cesse, quand je m’y attends le moins." » (p. 94)

    « Plus l’interrogatoire se prolonge, plus elle se sent privée de sa voix, prise entre sa peur et son désir de partir, de rentrer à la maison ou de foutre le camp. » (p. 131)
     

  • Séquences narratives et dialoguées aidant le lectorat à comprendre l’état d’esprit des personnages, leurs émotions, leur imaginaire, leurs désirs, le lieu où ils se trouvent et l'ambiance qui y règne.

    « Elle  a décidé d’être avec lui.
    Dès qu’elle a quitté son père au terminus d’autobus, il n’y avait plus l’ombre d’un doute. » (p. 87)

    « – Il est mort, dit la fillette. Il ne la touchera plus! Jamais!
    Rebecca sent battre son coeur avec violence. Elle n'écoute plus la fillette qui murmure maintenant des mots incompréhensibles. Penchée en avant, elle cherche à mieux voir. L'air est toujours aussi suffocant.
    – Tu vois cet homme qui nous regarde? reprend la fillette. Ce soir, le sol boit le sang de son frère. Du frère qu'il a abattu pour venger sa fille. Maintenant elle peut dormir. » (p. 211-212)
     

  • Narrateur omniscient dans la narration et narrateur participant dans les échanges épistolaires (en caractères italiques).

    « Yvon Plamondon savait très bien qu’il était inutile de tenter de convaincre sa fille de changer d’idée. » (p.62)

    « Quand j’ai lu ton nom dans le journal l’autre jour, j’ai enfin trouvé le courage de t’écrire. » (p. 82)

Langue

  • Registre courant et parfois familier dans les dialogues.

    « Devant le café, les curieux s’entassent, se font de plus en plus nombreux. » (p. 25)

    « – Ah… la gueule! Écoutez! Je suis fatiguée… Je veux appeler. Tout de suite. Je veux un téléphone. J’y ai droit, non? Personne ne sait où je suis. Je veux parler à mon mari. Merde! » (p. 40)
     

  • Phrases de longueurs et de structures variées reflétant entre autres le rythme rapide ou lent de l’action. Procédés linguistiques variés (p. ex., comparaison, métaphore, énumération) qui ajoutent à la richesse du texte.

    « Rebecca se met à courir comme une bête traquée, s’approchant de la colline et de la fillette qui hurle maintenant à pleins poumons, semblant la supplier d’aller plus vite. » (p. 98)

    « Ainsi, elle réussit parfois à se défouler, à perdre toute notion du temps qui passe, des lieux, des événements. De tout ce qui l’entoure. » (p. 93)

    « Les morceaux de la toile disloquée papillonnant sur les murs de l’atelier. » (p. 195)

    « Un coup de klaxon la surprend.
    Elle fait démarrer sa voiture.
    La tête lui tourne.
    L’envie de ne plus être là. » (p. 51)

    « Les souvenirs de nos combats et de nos joies, les soupers du dimanche et le rôti de bœuf que ta mère préparait avec de si grands soins sans qu’on ait le droit de mettre les pieds dans " sa " cuisine, les études de Beethoven que maltraitait ton oncle sur le vieux piano désaccordé pendant qu’en retrait, tu passais des heures et des heures à dessiner des paysages et des formes que tu imaginais. » (p. 110)
     

  • Courts extraits écrits en espagnol et en anglais (en italique) ajoutant à la vraisemblance des lieux et des personnages où se situe l’action.

    « – D’accord. J’ai compris.
    ¡Entonces, vamos a comer ! Je t’emmène. » (p. 89)
     

  • Vocabulaire juste, parfois poétique; champs lexicaux évocateurs des thèmes abordés (p. ex., la violence, l’abus sexuel, l’amitié). 

    « Questionner le désir, la patience, les jours anonymes.  La tendresse ou la violence d’un baiser impromptu.

    Oublier l’homme sans visage qu’attendent les dieux et les ancêtres.
    Écouter ralentir les battements de son cœur.  Son cœur comme un tambour à la peau trop tendue.
    Refaire le paysage d’une vie.
    Trouver la fraîcheur des couleurs d’une saison intérieure. » (p. 216-217) 

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de donner les raisons pour lesquelles Angèle s’adonne à la peinture et indiquer les sentiments qui l’habitent lorsqu’elle peint.
  • Discuter des effets négatifs et des conséquences des abus sexuels dans la vie d’Angèle; discuter de l'art en tant que thérapie.
  • Situer sur une carte les nombreux sites du Mexique mentionnés dans l’œuvre.

Conseils d'utilisation

  • Aborder avec doigté le thème de l'abus sexuel et accompagner les élèves qui ressentiraient le besoin de se confier en les dirigeant vers les ressources adéquates.
  • Compte tenu du niveau de difficulté, présenter cette oeuvre à un lectorat mature dont les compétences linguistiques sont assez avancées.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Série : Panorama – Artistes de chez nous, Auteurs : Dallaire, Moën et Yergeau.