- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre et familier à l’occasion dans les dialogues; certains mots de vocabulaire plus complexes pouvant être inférés en utilisant des stratégies de dépannage.
« Chaque jour j’apprenais quelque chose sur la planète, sur le départ, sur le voyage. Ça venait tout doucement, au hasard des réflexions. C’est ainsi que, le troisième jour, je connus le drame des baobabs. » (p. 26)
« – C’est exact! Mais pourquoi veux-tu que tes moutons mangent les petits baobabs?
Il me répondit : "Ben! Voyons!" comme s’il s’agissait là d’une évidence. » (p. 27)
« Tu pourras juger ce vieux rat. Tu le condamneras à mort de temps en temps. Ainsi sa vie dépendra de ta justice. Mais tu le gracieras chaque fois pour l’économiser. » (p. 51)
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases pouvant servir à l’enseignement des manipulations linguistiques ainsi qu’à leur effet discursif.
« Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais : "Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu’il préfère? Est-ce qu’il collectionne les papillons?" » (p. 23)
« Mais si vous leur dites : "La planète d’où il venait est l’astéroïde B 612" alors elles seront convaincues, et elles vous laisseront tranquille avec leurs questions. » (p. 24)
« Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu’un petit mouton peut anéantir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça! » (p. 36-37)
- Œuvre riche en éléments et procédés stylistiques tels que les figures de style (p. ex., comparaisons, métaphores, personnifications, énumérations, expressions figurées), qui facilitent la création d’images mentales et permettent d’apprécier le style de l’auteur.
« Je fis remarquer au petit prince que les baobabs ne sont pas des arbustes, mais des arbres grands comme des églises… » (p. 26)
« Mais les graines sont invisibles. Elles dorment dans le secret de la terre jusqu’à ce qu’il prenne fantaisie à l’une d’elles de se réveiller. Alors elle s’étire, et pousse d’abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille inoffensive. » (p. 28)
« On y compte cent onze rois (en n’oubliant pas, bien sûr, les rois nègres), sept mille géographes, neuf cent mille businessmen, sept millions et demi d’ivrognes, trois cent onze millions de vaniteux, c’est-à-dire environ deux milliards de grandes personnes. » (p. 72)
« – Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » (p. 92)
- Séquences descriptives qui permettent au narrateur d’exprimer son point du vue, ses opinions et ses sentiments ainsi que de décrire les événements de l’histoire.
« J’ai donc dû choisir un autre métier et j’ai appris à piloter des avions. J’ai volé un peu partout dans le monde. Et la géographie, c’est exact, m’a beaucoup servi. Je savais reconnaître, du premier coup d’œil, la Chine de l’Arizona. C’est très utile, si l’on s’est égaré pendant la nuit. » (p. 11)
« Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. La nuit était tombée. J’avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler! Je le pris dans les bras. Je le berçai. […] Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre… C’est tellement mystérieux, le pays des larmes. » (p. 37)
- Séquences dialoguées qui permettent de comprendre les relations entre les personnages, de suivre le déroulement de l’intrigue et de s’immiscer dans l’esprit et l’imaginaire des personnages.
« – Adieu, dit-il à la fleur.
Mais elle ne lui répondit pas.
– Adieu, répéta-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.
– J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux.
Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.
– Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus. » (p. 44)
« Ainsi, le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche :
– Ah! dit le renard… Je pleurerai.
– C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
– Bien sûr, dit le renard.
– Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.
– Bien sûr, dit le renard.
– Alors tu n’y gagnes rien! » (p. 90-91)