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Le gant 

Harcelé et surnommé le Pissenlit par la bande des Scorpions, Julien vit difficilement son année scolaire. Il puise du réconfort dans l'amitié des jumelles Sophie et Amélie, elles aussi ennuyées par les Scorpions.

Un matin d'hiver, Julien trouve un gant dans la sloche. Il le lave, puis l'enfile. Le gant lui insuffle une confiance nouvelle. Il brille dans les joutes d'improvisation. Inspiré par l'exemple de Jules César, Julien cumule les succès et ridiculise Octave, le chef des Scorpions. Sophie la cartésienne estime que le gant n'est qu'une béquille psychologique. Amélie l'intuitive pressent une influence néfaste. Julien devient arrogant; sa vengeance contre Octave prend une ampleur dramatique.

Aveuglé par son ambition, Julien pourra-t-il se libérer de l'emprise subtile du gant? Un drame qui dévoile avec finesse les racines de la corruption.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal, Julien, surnommé le Pissenlit, adolescent timide et anxieux, victime d’intimidation à l’école, qui, ayant enfilé un vieux gant trouvé dans la rue, se voit mystérieusement transformé et plein de confiance.

    « Depuis l’automne, Julien a poussé comme un pissenlit, une longue tige surmontée d’une touffe de cheveux jaunes.
    Ses pantalons trop courts sont une source constante d’amusement pour la bande de durs de l’école. Julien n’a jamais compris comment il avait été choisi pour devenir le souffre-douleur des Scorpions trop cool qui portent leur pantalon trop bas. » (p. 9)
     

  • Personnages secondaires, les jumelles Cavalier, Sophie et Amélie, qui se lient d’amitié avec Julien, la bande des Scorpions qui prend plaisir à harceler les autres élèves de l’école, Brittany, adolescente qui aspire à devenir membre des Scorpions, Marc-Antoine, élève qui excelle en tout et partout, et Félix Lamothe, enseignant d’art dramatique très dévoué envers ses élèves.

    « Le chef des Scorpions est un gros consommateur de films d’action américains. Comme ses héros favoris, il a les cheveux si ras sur son crâne que personne ne peut dire s’ils sont châtains ou noirs. Large et massif comme un bloc de granit, il bloque facilement une porte. » (p. 12)

    « Sophie et Amélie Cavalier, jumelles identiques, ont grandi avec des personnalités distinctes. Vindicative et directe, Sophie excelle en sciences. Sa minutie la rend très recherchée comme coéquipière pour les labos de chimie. Amélie, plus intuitive, plonge sans peur dans les plus épais livres de littérature. » (p. 12) 

    « Léo Gouin est le bras droit d’Octave. Les innombrables séries criminelles qu’il suit rendent ses tours plus mordants et ses piques plus douloureuses. » (p. 13)

    « Le troisième de leur bande, Ludo ne s’éloigne jamais longtemps de l’orbite d’Octave. Ses yeux disparaissent derrière une frange de cheveux châtains, qu’il garde longs comme pour dissimuler ses pensées. » (p. 14-15)

    « – As-tu besoin d’aide, Julien?
    Le garçon frémit : combien de temps est-il resté accroupi près de son sac à dos?
    Félix Lamothe s’est penché vers lui, ses yeux noirs pleins de sollicitude. Le prof d’art dramatique est si grand que même le Roi Léo a l’air d’un enfant à côté de lui. » (p. 17)

    « Non seulement Marc-Antoine est brillant dans toutes les matières, mais il excelle dans deux sports d’équipe, en plus d’être impliqué dans trois comités et au conseil de l’école. Tout le monde le connaît à la polyvalente et les élèves font souvent appel à lui pour résoudre leurs problèmes. » (p. 24)

    « Toujours vêtue de noir, avec ses collants à résille troués et une jupe à la limite du règlement de l’école, la jeune gothique fait partie des suiveux des Scorpions. » (p. 48)
     

  • Roman qui incorpore des traits du genre dramatique et du suspense psychologique, tenant le lectorat en haleine du début à la fin, tout en lui permettant de suivre l’évolution psychologique du personnage principal; intrigue captivante incitant le lectorat à réfléchir à l’intimidation et aux lourdes conséquences qu’elle peut avoir sur la victime et l’intimidateur; sujets aptes à capter l’intérêt du lectorat visé (p. ex., estime de soi, intimidation, expérience paranormale, corruption, amour, vengeance, pardon) lui permettant de faire des liens avec ses expériences personnelles.
  • Mise en page simple et aérée; texte réparti en 18 chapitres numérotés et titrés; éléments graphiques (p. ex., italiques, répétitions de lettres, majuscules, points de suspension, guillemets, astérisques, notes de bas de page, parenthèses) qui facilitent l’interprétation de l’œuvre; petits symboles pour indiquer un laps de temps ou un changement de scène dans un même chapitre; courte biographie de l’auteure et bibliographie sélective au début de l’ouvrage; insertion d’une table des matières et d’une liste de livres de la collection Ado à la fin de l’œuvre.

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration et souvent populaire dans les séquences dialoguées; emploi de mots du registre familier (p. ex., ben, pis, labos, boutte, choco, smatte), d’anglicismes et d’expressions anglaises (p. ex., LOSER, geeks, cool, made in China.); utilisation de quelques mots et expressions plus complexes (p. ex., compétences transversales, sbires, fier-à-bras, rubicond, logorrhée) compréhensibles à l’aide du contexte.

    « – Wow, tchèque le beau gant! nargue Léo.
    – Heille! le Pissenlit, tu te prends pour Michael Jackson? s’écrie Octave, agitant sa main.
    Les suiveux autour d’eux ricanent.
    – Révise tes vidéos You Tube! réplique Julien.
    Il portait son gant à la main droite. » (p. 40)
     

  • Emploi d’une variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclarative, exclamative, interrogative, négative, passive, emphatique).

    « Julien recule aussitôt. Aurait-il écrasé une souris imprudente? Ou un hamster suicidaire échappé de sa cage? Il sautille, pour examiner sa semelle.
    Rien. Pas de sang collé. La bosse ne bouge pas. » (p. 7)

    « – On pourrait vendre des billets de loterie, suggère Julien.
    – Faire du porte-à-porte? T’as pensé à la sécurité? Et pour faire tirer quoi? rétorque Marc-Antoine. Une bicyclette? Un panier-cadeau? Ça n’attire plus les gens comme avant. Un lave-auto, surtout au printemps, quand la boue tache les voitures, c’est gagnant.
    – Je pense quand même que tu te gagnerais des votes si tu pensais aux plus jeunes! » (p. 43)

    « Chaque jour, en plus du repas équilibré, un élément "non santé" serait offert, mais un seul à la fois. » (p. 47)

    « – Ça, c’est ce que j’ai ramassé sur la table, dans la cafétéria. C’est une collation semblable, mais sans le logo "arachide". » (p. 142)
     

  • Emploi de figures de style variées (p. ex., interjection, onomatopée, comparaison, métaphore, périphrase) et d’expressions figurées qui enrichissent le texte.

    « – Ouache! s’écrie la jeune fille, ses amies reprenant le cri en chœur.
    – Oupse! fait Amélie, contrite.
    – Ha! ha! ha! T’es meilleure en français qu’en tir, la siamoise! ricane Octave. » (p. 15)

    « La conversation repart sur les chapeaux de roue. Julien s’éloigne vers la sortie, son pavillon en berne. » (p. 26)

    « Le cœur de Julien pompe si fort qu’il peut l’entendre : badoum-badoum-badoum! » (p. 31)

    « Pourtant, ce matin, le groupe ne lui fait pas plus peur que des algues qui effleurent ses pieds sous l’eau. » (p. 40)

    « Son intellect est un canot qui bondit d’une vague à l’autre, vers la lueur d’une nouvelle image. » (p. 71)

    « La littéraire tombe rarement à court de mots, ce qui fait ciller Sophie. » (p. 80)
     

  • Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les personnages, les lieux et les événements; nombreuses séquences dialoguées qui aident à comprendre les relations qui existent entre les personnages.

    « Quand il se penche de côté, sa frange couvre seulement un de ses yeux. Alors, Ludovic ressemble à un personnage de manga, du côté des traîtres. Julien note que deux autres jeunes en cuir noir, des suiveux, les observent, expirant des nuages de vapeur condensée par le froid.
    – Qu’est-ce que vous voulez? demande Julien, projetant sa voix pour ne pas trahir sa peur.
    Misère, pas de concierge en vue! Ses nerfs sont à fleur de peau. En reculant pour éviter d’être encerclé, Julien heurte le contenant à déchets. » (p. 28-29)

    « Le cœur de Julien bondit dans sa poitrine. Il est élu au conseil! Désormais, il va participer aux réunions des décideurs. L’ambiance de la cafétéria au dîner est transformée. Quand Julien entre pour prendre son plateau, les plus jeunes bondissent sur place, contents de voir élu un représentant proche d’eux. Ils entonnent son nom, repris par la moitié des élèves dans la cafétéria.
    Ju-lien! Ju-lien! Ju-lien! » (p. 97)

    « Julien regarde, furieux, la tache écarlate qui s’étend sur son gant. Il accroche aussitôt le regard charbonneux de Brittany.
    – T’as taché mon gant! rugit-il.
    – M-mais, je l’ai pas fait exprès, murmure Brittany.
    – T’es rien qu’une maladroite, pas étonnant que tu t’accroches aux queux des Scorpions!
    Brittany devient tout rouge, plus pâle. Ses yeux se remplissent de larmes. Sophie, montée sur l’autre échelle, réagit.
    – Hé! Julien, on n’a pas fait exprès! » (p. 100)

Référent(s) culturel(s)

  • Mention d'Astérix, bande dessinée franco-belge, et du journal Le Devoir, quotidien publié au Québec.

 

Pistes d'exploitation

  • Animer une discussion sur l'intimidation à partir des questions suivantes : Que peut-on faire si l'on devient victime d'intimidation? Pourquoi certaines personnes choisissent-elles d'intimider les autres? Comment peut-on les aider à modifier leur comportement? Quelles sont les conséquences possibles de l'intimidation pour la victime et pour l'intimidateur? Proposer aux élèves de monter une campagne anti-intimidation en utilisant des moyens variés pour sensibiliser les élèves de l'école (p. ex., affiche, nouvelle du jour, saynète).  
  • Demander aux élèves, réunis en équipes, de résumer la transformation de Julien – de  victime à bourreau, à vainqueur du gant – à  l'aide de citations tirées du roman, puis de présenter leur travail sous la forme d'un schéma.  
  • Expliquer aux élèves les règlements d'un match d'impro à l'aide des renseignements fournis sur le site de l'Association franco-ontarienne des ligues d'improvisation étudiantes (AFOLIE). Discuter avec eux des bienfaits de cette activité (p. ex., avoir du plaisir, exploiter la langue française, améliorer la confiance en soi). Dresser, en groupe-classe, une liste de thèmes d'impro (p. ex., À fleur de peau, Phénomène boule de neige, Héritage surprenant) et proposer aux élèves de participer à un match d'impro sur un de ces thèmes.

Conseils d'utilisation

  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats traités dans l'œuvre, notamment les mauvais traitements que subit Octave (p. ex., le rejet parental (p. 65) et la brutalité corporelle (p. 65 et 151)).
  • Suggérer aux élèves de visiter le site de l'Association franco-ontarienne des ligues d'improvisation étudiantes (AFOLIE) afin de se renseigner sur l'historique de cet organisme et sur le tournoi provincial d'impro qui a lieu chaque année dans une des écoles secondaires de langue française de l'Ontario.
  • Proposer aux élèves de lire d'autres œuvres de la même auteure, telles que Alouette 64 et autres récits, Le sifflet de Joseph et autres récits et Le potager d'Ysandre et autres récits, dont les fiches descriptives se trouvent dans FousDeLire.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 10e année, Série : Active-toi, L'intimidation.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 5e à 9e année, Série : Le pouvoir de la paix, Sois doux envers toi-même.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 6e à 12e année, Série : Méga/Aujourd'hui, on improvise!, diverses capsules.