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Le défi de Zaïna

Après trois ans de courses hippiques, Zaïna et Ijaouane sont désormais célèbres. Mais voilà qu’un violent incendie vient menacer la vie d’Iajouane, très gravement blessé. Grâce aux petits soins de Zaïna, son cheval se rétablit peu à peu et reprend goût à la vie.

Attirée par la voltige et le dressage, Zaïna décide d’entraîner son cheval en vue d’intégrer la troupe de voltigeurs « Los Atlas Fuegos ». Elle se rend à Marrakech pour les rencontrer, et découvre en eux une nouvelle famille d’accueil. Zaïna et son cheval devront sauter un cerceau en feu. Arriveront-ils à surmonter leur peur des flammes?

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Œuvre provenant du Maroc et mettant en scène un personnage principal, soit Zaïna, une cavalière exceptionnelle, déterminée à réaliser le rêve de se joindre un jour à une troupe de voltigeurs, et Ijaouane, son cheval, qui, tout comme sa cavalière, parvient à vaincre le sentiment de peur laissé par l’incendie de l’écurie; plusieurs personnages secondaires, dont Tarik, un jeune homme amoureux de Zaïna et qui désire l’épouser contre son gré; Ali, l’entraîneur et tuteur de Zaïna, Taïeb, un marchand de chevaux qui accueille Zaïna à sa ferme suite à l’incendie, Kella, une écuyère, membre de la troupe des Atlas Fuegos, et Nasser, un ventriloque faisant aussi partie de la troupe de voltigeurs pour qui Zaïna éprouve instantanément des sentiments amoureux.

    « Sur l’écran la silhouette élancée d’une jeune fille d’environ seize ans, à la longue chevelure noire et bouclée, qui, un sourire ravi aux lèvres, flattait l’encolure d’un cheval gris foncé. La caméra, suivant les pas du journaliste, effectua un gros plan sur le visage de Zaïna. Les yeux brillants, elle lança un salam chaleureux à la cantonade, puis se prêta de bonne grâce aux questions… » (p. 6)

    « – J’aime Zaïna! Tu verras, elle s’assagira avec le temps, j’en suis sûr. Elle fera une très bonne mère pour nos enfants et, en plus, elle possède une dot. Je crois qu’il n’y a aucune raison de refuser. […]
    Le jeune homme était tout excité.
    – As-tu demandé à Zaïna son avis?
    – Tarik, éberlué, regarda son père.
    – Non, mais je suis certain qu’elle sera d’accord! C’est une chance pour elle! » (p. 12-13)

    « De son côté, l’entraîneur observait Zaïna du coin de l’œil. En trois ans, sa pupille avait beaucoup changé. Trop, aux yeux de certains. Trop pour qu’il puisse se permettre de la garder auprès de lui. C’était presque une femme, à présent, et non plus une enfant. Si les médias ne se lassaient pas de "la première femme jockey du Maroc", les connaissances d’Ali commençaient à insinuer que ce n’était peut-être pas la meilleure des choses pour sa réputation que de continuer à s’embarrasser d’un tel phénomène de foire. D’autant que la plupart des personnes qui travaillaient sous ses ordres étaient jalouses de son succès, incapables de supporter qu’une femme effectue les mêmes tâches qu’eux [sic] et y réussisse beaucoup mieux. » (p. 23)
     

  • Intrigue étoffée contenant plusieurs péripéties, parfois dramatiques, qui captent l’intérêt du début à la fin; contenu convenant bien à un lectorat sensible aux sujets exploités (p. ex., loyauté, détermination, franchise, amitié, amour, fidélité, égalité des sexes, confiance, peur, liberté).
  • Texte pleine page bien aéré, mise en page simple; quelques illustrations agrémentant la lecture; chapitres bien identifiés et table des matières à la fin du livre; éléments graphiques facilitant la compréhension du texte (p. ex., renvoi en bas de page pour la définition du mot, parenthèses, caractères italiques, points de suspension).

    « Les deux hommes commencèrent à manger en silence, après avoir prononcé le traditionnel bismillah¹. 
    1. Bismillah : au nom de Dieu. Se prononce avant de commencer à manger. » (p. 10)

    « Je crois que ton étalon possède quelque chose d’exceptionnel, Zaïna. Je dirai même plus : quelque chose de surnaturel. (Zaïna caressa doucement la crinière de son ami, mais ne répondit rien.) » (p. 71)

    « Une partie du mur s’effondrait juste derrière elle, couvrant sa voix d’une déflagration effrayante… Un torrent de flammes s’engouffra dans la brèche avec une force redoublée… Elle tenta de chasser ces images… Il fallait sortir de cet enfer… Elle ferma les yeux… » (p. 95)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots appartenant à la langue marocaine et plusieurs mots spécialisés se rapportant au thème de l’équitation (p, ex. palefrenier, paddock, box, stalle, maquignon); phrases transformées, parfois longues, rendant la compréhension du texte plus complexe.

    « Ils étaient encerclés par un ennemi impalpable, qui mordait et frappait de manière plus douloureuse encore que les humains, un ennemi qui ne reculait jamais, ne pouvait être atteint et brûlait plus violemment que les bâtons et les chaînes. Il flaira : ça sentait le sang, ça sentait la mort, ça sentait également la peur et l’urgence. » (p. 43)
     

  • Emploi de divers types et formes de phrases qui avivent l’intrigue tout au long du roman.

    « – Par Allah! Ouvre un peu les yeux, Ali! Zaïna n’est plus que l’ombre d’elle-même! cria Taïeb. Où est passée la lumière qui brillait en elle autrefois? Qu’est devenue l’étincelle qui la faisait frémir? Toute trace de vie l’a quittée. Elle est désespérée. Non! Elle est au-delà du désespoir, parce que plus rien ne la rattache à la vie! » (p. 55)

    « Elle se tut quelques instants, les yeux perdus dans le lointain, et reprit :
    – C’est étrange, tu sais. Sans ce drame, j’aurais peut-être attendu encore six mois ou un an avant de me lancer. Cela a été atroce, mais c’est, je crois, ce qui m’a poussée à me décider.
    – Mais tu as peur de passer le cercle de feu.
    – J’ai encore plus peur de la vie qui m’attend si je dois retourner là-bas! dit Zaïna en souriant. Et puis, tu connais le proverbe : "Traverse l’oued tumultueux, mais évite tant que tu peux celui qui est silencieux." » (p. 94-95)
     

  • Multiples figures de style reflétant l’état d’âme des personnages (p. ex., métaphores, comparaisons).

    « Une lueur de colère et de folie dans les yeux, le gigantesque animal s’était dressé de toute sa hauteur et combattait les langues serpentines rouge orangé, comme s’il s’agissait d’un ennemi. » (p. 40)

    « Zaïna, accrochée du mieux qu’elle pouvait à la crinière et à l’encolure, avait fermé les yeux, morte de peur. » (p. 87)

    « Zaïna hocha la tête et, comme une somnambule, se dirigea vers Ijaouane. Elle sauta sur son dos et attendit que les premières notes des violons tsiganes déchirent le silence pour s’élancer sur la piste. » (p. 146)
     

  • Séquences descriptives accompagnées de séquences dialoguées qui assurent le suspense tout au long du roman et permettent de bien comprendre le lien entre les personnages.

    « Il sentait que la jeune fille était gênée, confuse, il voulait la mettre à l’aise, mais ne savait comment faire.
    – Il y a eu l’incendie et j’ai été contrainte de partir plus tôt que prévu. Je connais la plupart de vos numéros et suis capable d’en exécuter certains; seulement, il y a le feu. Ijaouane a peur. Et moi aussi.
    – Je vois, fit Brahim Atlas. Votre venue parmi nous, Zaïna, est pour ainsi dire une bénédiction. Il y a trois jours exactement, Ramona, qui était l’une de nos meilleures recrues, nous a laissés tomber. […] Que diriez-vous de la remplacer?
    – J’accepte avec plaisir, monsieur! s’écria la jeune fille
    – Alors, considérez que vous êtes engagée, à l’essai, jusqu’à la nuit de notre représentation. Après, je déciderai de l’utilité de vous avoir auprès de nous. » (p. 123-124)

    « Au cours des quelques jours qui suivirent, Zaïna se détendit peu à peu. Elle avait toujours une légère appréhension en abordant le cercle de feu, mais elle avait confiance en l’énorme cheval de Nasser. Ijaouane, quant à lui, semblait considérer l’anneau comme un ennemi personnel. Il le défiait sans arrêt, fonçait dessus à toute allure et avait l’air de calculer ses sauts de manière à frôler les langues de feu, sans qu’elles aient le temps de l’atteindre. L’instinct sauvage de l’étalon s’était réveillé : il avait trouvé un adversaire à sa hauteur. » (p. 137)

Pistes d'exploitation

  • Relire avec les élèves les pages 23 à 25, où l’on fait allusion à des rôles définis pour les hommes et pour les femmes et dont la transgression est mal vue. Animer une table ronde au cours de laquelle les élèves discutent de la « place des femmes » dans la société moderne, ici et ailleurs.
  • Permettre aux élèves d’échanger leurs opinions et d’exprimer leurs sentiments au sujet de la façon dont Zaïna parvient à vaincre sa peur du feu. Leur demander de faire des liens avec leur vécu en partant d’une question telle : As-tu déjà été confronté à un incident ayant provoqué chez toi un sentiment de peur? Comment l’as-tu surmonté?
  • Inviter les élèves à rédiger un court texte dans leur journal personnel à l’aide de la question suivante : À quel personnage du roman pourrais-tu t’identifier? Explique ton choix.

Conseils d'utilisation

  • Au cours de la lecture, vérifier la compréhension des élèves au sujet du contexte socioculturel marocain dans lequel se situent l’action et les personnages.
  • Inviter les élèves à lire le roman intitulé Zaïna et le fils du vent, de la même auteure, afin d’en apprendre davantage au sujet de la jeune orpheline et des origines de son amitié avec le cheval, Ijaouane.