- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; registre familier dans quelques séquences dialoguées; style d’écriture imagé permettant de se représenter les personnages, les lieux et les événements.
« – […] Vous prenez à droite sur Souris et vous allez jusqu’à la rue White. Vous ne pouvez pas le manquer. L’édifice est peint en rouge et il y a une caboose du CP devant. » (p. 27)
« – C’est quoi, le code morse? demande Pickle.
– C’est un code secret pour ne pas que les p’tites morveuses comme toi comprennent, lance Kate. » (p. 35)
« Dans le cimetière de Bienfait, protégé du vent du nord par une double haie d’ormes matures, un homme et une femme fleurissent une tombe. Le soleil radieux et le chant des oiseaux donnent à l’endroit un air paisible, presque joyeux. Pickle et William y entrent, mais Kate hésite. Intriguée par une triple sépulture entourée d’une clôture de fer forgé, elle finit par y pénétrer. » (p. 56)
« – Je veux qu’on soit transformés en vampires. En vampires! Tout de suite!
Le désir de Pickle se réalise instantanément. Les voilà transformés en créatures légendaires vêtues de smokings et de capes noires, la peau blanche, les cheveux brillants lissés vers l’arrière et les canines supérieures saillantes. » (p. 112)
- Emploi de phrases de base, de phrases transformées et de phrases à construction particulière; plusieurs phrases courtes, voire elliptiques; nombreuses phrases impératives, interrogatives et exclamatives traduisant les émotions et les éclats de voix dans les dialogues.
« – […] Vous voyez où je veux dire? Pas loin du cimetière. On a déplacé la gare, mais le cimetière, lui, n’a pas bougé. Ha! Vous imaginez, déménager un cimetière? Ça serait toute une entreprise! » (p. 31)
« – Collier, collier, transporte-nous ici même, le soir du 4 octobre 1922. » (p. 82)
« Elle ne comprend rien. Pourquoi n’est-elle pas dans le bureau du télégraphe? Qu’est-ce qu’elle fait dans ce champ? Où sont les autres? Au même instant, deux faisceaux lumineux apparaissent de chaque côté d’elle et sous ses yeux se matérialisent Kate et William l’air hébété. » (p. 83)
« Le cœur de Pickle bat très fort dans sa poitrine. L’homme se lève et ouvre la porte du bureau. Il se plante dans l’embrasure et regarde d’un côté puis de l’autre. Pickle lui arrive à la taille, Kate aux épaules et William est plus grand que lui. » (p. 90)
« – Aaaaaaaaaaaah!
– Vous n’avez pas votre place, ici, dit la tête. Partez! Vous n’êtes pas de notre monde.
La voix caverneuse provenant de l’entité leur donne la frousse et un souffle putride les fait reculer.
– Pickle, sors-nous vite d’ici! implore Kate. » (p. 107)
- Plusieurs figures de style (p. ex., périphrase, comparaison, énumération, onomatopée, antithèse, métaphore) et expressions imagées qui enrichissent le texte.
« Voulant calmer les jeunes, M. Ludwig décide de leur raconter un fait historique qui s’est produit dans ce bureau, mais en forçant un peu la vérité pour faire peur à la petite rouquine touche-à-tout. » (p. 40)
« Trois paires d’yeux ronds comme des ballons se posent sur le vieil homme. » (p. 40)
« Les jeunes comprennent enfin le sens de l’expression "mettre le doigt dans le tordeur", parfois employée par leurs grands-parents. » (p. 45-46)
« Pickle a toujours eu une fascination pour tout ce qui possède des touches : téléphone, clavier d’ordinateur, calculette, télécommande, piano. » (p. 46)
« Toc! Toc! Toc! Toc! Toc! » (p. 59)
« – Qu’est-ce qui peut mal tourner? dit Pickle. Ou bien ça marche ou bien ça ne marche pas. C’est simple! » (p. 82)
« Pickle est muette de frayeur devant la scène cauchemardesque. » (p. 110)
- Séquences descriptives précisant des événements, des lieux et des émotions.
« Pickle s’apprête à reformuler son vœu quand tout à coup, elle se sent soulevée de terre et aspirée dans un tunnel par une force invisible. Les secondes qui suivent sont remplies de lumières de couleurs vives, comme si elle traversait un arc-en-ciel, un passage d’une beauté sublime. Le tout s’arrête brusquement et Pickle se retrouve au milieu d’un champ désert, en pleine noirceur. » (p. 82)
« À droite est affiché l’horaire des trains et, tout juste à côté, il y a un comptoir et une petite fenêtre grillagée surmontée d’un écriteau indiquant qu’il s’agit de la billetterie. Il y a de la lumière à l’intérieur. Le mur du côté nord est percé d’une porte et de deux fenêtres qui donnent sur le quai de la gare. » (p. 88)
« La confusion qui s’ensuit est digne d’un film d’horreur. Pendant que William essaie d’extirper Kate de la tombe dans laquelle elle s’est empêtrée, Pickle s’affole. À la seconde où William parvient à soulever Kate, une main aux doigts crochus et d’apparence mi-morte mi-vivante l’agippe par une cheville. Kate crie encore plus fort et s’amorce alors une démonstration de force dont elle est l’enjeu. Sous son regard horrifié, Pickle est témoin de la sortie de terre d’un zombie. Il se lève de sa tombe, la bouche ouverte, les gencives sanglantes et secoue Kate comme une poupée de chiffon pour que William lâche prise. » (p. 109-110)
- Séquences dialoguées précisant des événements et permettant de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – KW, vous savez ce que ça veut dire si quelqu’un est mort dans ce bureau?
– Qu’est-ce que tu vas nous sortir? dit William.
– Son esprit est peut-être resté ici…
– Tu ne vas pas recommencer avec tes histoires de hantage, soupire Kate.
– On dit hantise, comme la série télé, corrige Pickle.
– Série que tu n’as pas le droit de regarder, rétorque Kate.
– Vous la regardez bien, vous autres!
– Parce qu’on est plus vieux, dit William.
– Tu as juste un an de plus que moi. En tout cas! S’il y a eu un meurtre ici, l’endroit peut être hanté.
– Et après? dit Kate.
– On pourrait faire une séance…
– Des séances pour communiquer avec les esprits, ce n’est pas pour les enfants comme toi, dit Kate. » (p. 43)
« – Pickle, tu veux qu’on joue aux chasseurs de fantômes?
– Je ne veux pas les chasser. Je veux seulement regarder… Voir si… Au cas où…
– Au cas où quoi? demande Kate.
– Si on trouvait le fantôme de M. Matoff, on pourrait s’excuser de ne pas avoir pu l’aider, dit Pickle.
– Hé! Ho! Ça va là-dedans? dit Kate en frappant la tête de Pickle avec son index. M. Matoff est encore vivant. On vient de le voir à la gare. Son fantôme ne peut pas être ici.
– Kate a raison, dit William.
– C’est vrai. Je suis toute mêlée! C’est compliqué de voyager dans le temps.
– Allez, Pickle, sors-nous d’ici, dit Kate.
– Non, pas tout de suite. Je veux retourner à la gare avant. » (p. 102-103)