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l’Avare

Dans cette comédie classique, Molière présente une famille bourgeoise, dont les membres sont tiraillés par l’argent et l’amour. Cléante aime Mariane, Élise et Valère sont épris l’un de l’autre, mais leur amour est menacé par l’avarice d’un père, Harpagon.

Les scènes dans leur version intégrale s’enchaînent sous la forme de bande dessinée en noir et blanc, de façon originale et ludique, permettant aux élèves d’apprécier ou de redécouvrir cette pièce datant de plus de trois cents ans.

(Adapté de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Harpagon, surtout caractérisé par son avarice et faisant souffrir les autres personnages à cause de ce défaut, notamment ses enfants Élise et Cléante et leurs amants respectifs, Valère et Mariane; personnages principaux et secondaires (p. ex., Anselme, Frosine, Maître Simon) présentés et illustrés dans la liste des personnages au début de l’œuvre.

    « LA FLÈCHE. – Le seigneur Harpagon est de tous les humains l’humain le moins humain; le mortel de tous les mortels le plus dur, et le plus serré. » (p. 315)

    « MAÎTRE JACQUES. – Monsieur, puisque vous le voulez, je vous dirai franchement qu’on se moque partout de vous; qu’on nous jette de tous côtés cent brocards à votre sujet; et que l’on n’est point plus ravi, que de vous tenir au cul et aux chausses, et de faire sans cesse des contes de votre lésine. L’un dit que vous faites imprimer des almanachs particuliers, où vous faites doubler les quatre-temps, et les vigiles, afin de profiter des jeûnes, où vous obligez votre monde. L’autre, que vous avez toujours une querelle toute prête à faire à vos valets dans le temps des étrennes, ou de leur sortie d’avec vous, pour vous trouver une raison de ne leur donner rien. » (p. 332-333)

    « VALÈRE. – Ah! Ne me faites pas ce tort, de juger de moi par les autres. Soupçonnez-moi de tout, Élise, plutôt que de manquer à ce que je vous dois. Je vous aime trop pour cela; et mon amour pour vous durera autant que ma vie. » (p. 283)
     

  • Intrigue comique présentée sous la forme d’une bande dessinée dont les vignettes varient en grosseur, en nombre (entre 2 et 6 par page) et sont placées en ordre chronologique; intrigue sous la forme de texte théâtral traditionnel dans la deuxième partie du livre.
  • Séquences dialoguées dominantes dans l’ensemble de l’œuvre; quelques renseignements supplémentaires en italiques sous forme de didascalies surtout dans la version traditionnelle.
  • Thèmes de l’amour, de l’avarice, de l’argent et du contrôle parental représentant certains aspects de la vie des adolescents et adolescentes et leur permettant par conséquent de s’identifier au monde de la pièce.

    « ÉLISE. – Je m’y sens entraîner par une trop douce puissance, et je n’ai pas même la force de souhaiter que les choses ne fussent pas. Mais, à vous dire vrai, le succès me donne de l’inquiétude; et je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrais. » (p. 282)

    « HARPAGON. – Certes, ce n’est pas une petite peine que de garder chez soi une grande somme d’argent; et bienheureux qui a tout son fait bien placé, et ne conserve seulement que ce qu’il faut pour sa dépense. On n’est pas peu embarrassé à inventer dans toute une maison une cache fidèle, car pour moi, les coffres-forts me sont suspects, et je ne veux jamais m’y fier. Je les tiens justement une franche amorce à voleurs, et c’est toujours la première chose que l’on va attaquer. Cependant je ne sais si j’aurai bien fait d’avoir enterré dans mon jardin dix mille écus qu’on me rendit hier. » (p. 293-294)

    « VALÈRE. – Il faut qu’une fille obéisse à son père. Il ne faut point qu’elle regarde comme un mari est fait; et lorsque la grande raison de sans dot s’y rencontre, elle doit être prête à prendre tout ce qu’on lui donne. » (p. 84-85)

Langue

  • Registre de langue soutenu dans toutes les scènes, caractérisé par l’emploi d’expressions imagées, du passé simple, de phrases inversées et de plusieurs archaïsmes, reflétant vraisemblablement le milieu et l’époque de l’intrigue.

    « VALÈRE. – Ne m’assassinez point, je vous prie, par les sensibles coups d’un soupçon outrageux; et donnez-moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l’honnêteté de mes feux. » (p. 283)

    « HARPAGON. – Voilà un pendard de valet qui m’incommode fort; et je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là. » (p. 293)

    « HARPAGON. – Plût à Dieu que je les eusse, dix mille écus! » (p. 295)

    « VALÈRE. – Qui songe à votre argent, dont vous me faites un galimatias? » (p. 375)

    « MARIANE. – Et ce furent des corsaires qui nous recueillirent, ma mère et moi, sur un débris de notre vaisseau. Après dix ans d’esclavage, une heureuse fortune nous rendit notre liberté, et nous retournâmes dans Naples, où nous trouvâmes tout notre bien vendu, sans y pouvoir trouver des nouvelles de notre père. Nous passâmes à Gênes, où ma mère alla ramasser quelques malheureux restes d’une succession qu’on avait déchirée; et de là, fuyant la barbare injustice de ses parents, elle vint en ces lieux, où elle n’a presque vécu que d’une vie languissante. » (p. 378)
     

  • Figures de style (p. ex., comparaison, répétition, hyperbole, énumération et onomatopée) permettant surtout d’amplifier le défaut du personnage principal dans le but de faire rire.

    « HARPAGON. – Va-t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, et faire ton profit de tout. » (p. 289)

    « HARPAGON. – Que diable! Toujours de l’argent! Il semble qu’ils n’aient autre chose à dire : "De l’argent, de l’argent, de l’argent!" » (p. 328)

    « MAÎTRE JACQUES. – Vous êtes la fable et la risée de tout le monde, et jamais on ne parle de vous, que sous les noms d’avare, de ladre, de vilain, et de fesse-mathieu. » (p. 333)

    « HARPAGON. – Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences, et des bourreaux. » (p. 361)
     

  • Éléments graphiques variés dans les phylactères (p. ex., taille de la police, emploi de majuscules ou de minuscules, caractère gras) et pictogrammes reflétant la nature, le volume de la voix ou l’ampleur des réactions et émotions des personnages; plans (p. ex., général, rapproché, de détail) et angles (p. ex., en plongée, en contre-plongée, normal) variés et permettant au lectorat de mieux saisir ce qui se passe.

  • Dessins en noir et blanc présentant de façon humoristique les personnages et leurs actions (p. ex., petite taille d’Harpagon, nez de Frosine qui s’allonge plus elle ment à Harpagon, enthousiasme du cuisinier).

  • Indices visuels (p. ex., coiffure, mode vestimentaire, mode de transport) permettant de déterminer l’époque de l’intrigue, soit le 17e siècle en France.

Pistes d'exploitation

  • Proposer aux élèves d’utiliser un logiciel pour transformer une partie de la bande dessinée en film animé.
  • Lire ou visionner une autre pièce de Molière avec les élèves et la comparer à L’Avare.
  • Demander aux élèves de dramatiser une scène de la pièce en reflétant, dans la mesure du possible, l’apparence, les expressions et les gestes des personnages tels qu’illustrés dans la bande dessinée.

Conseils d'utilisation

  • Avec les élèves, créer un glossaire au fil de la lecture afin qu'ils puissent mieux comprendre les dialogues.
  • Utiliser la version textuelle traditionnelle de la pièce dans la deuxième partie du livre (p. 281-382) pour diriger des analyses de textes, trouver des citations et revoir certaines scènes avec les élèves; offrir aux élèves le choix de suivre dans cette partie plutôt que dans la bande dessinée pendant la lecture partagée.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 11e et 12e année, Théâtre classique – Guide pédagogique 10e.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Méga Sketches/Complètement fou d’art, Les Méga Théâtreux.
  • CFORP. Fiches de lecture 12 ans+, L’Avare, Ottawa.