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Larouspiol

Il paraît que les scientifiques ont trouvé une planète parfaite pour les humains, mais qu’elle se trouve à 60 années-lumière de la Terre. Cette planète, c’est Larouspiol, et la petite fille qui en raconte l’histoire la connaît bien, car elle s’y aventure lorsqu’elle est triste et en revient toujours de bonne humeur. Fusée non requise : il suffit de suivre le fil sans fin de son imagination.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Première œuvre d’un recueil de deux romans; personnage principal, la narratrice, jeune fille nommée Estelle Moon, qui raconte ses aventures de voyage sur la planète Larouspiol, endroit utopique lui servant de refuge lorsqu’elle ressent le besoin de s’évader; nombreux personnages secondaires faisant partie des témoignages de la narratrice, tels que les habitants de Larouspiol, les Larouspiolains, les dirigeantes de la planète, les Plantes décidément géniales, aussi nommées les PDG, le grand-père défunt d’Estelle, son amie Mélanie et son chien Champion, le directeur Alain Lemalin, deux enseignantes de l’école, Émilie Lajolie et Yvette Grosbecs, Jo-Ann, sa sœur aînée, son père, un scientifique, sa mère et sa grand-mère; nombreuses autres mentions générales, telles que premiers ministres et présidents, scientifiques, astronomes, écologistes, Justin B., la reine d’Angleterre et la vedette monsieur Meilleur.

    « Ce que beaucoup ne savent pas, c’est que tout le monde peut aller sur Larouspiol. Quand on veut… et même à plusieurs reprises. J’ai moi-même visité Larouspiol maintes fois. Eh oui! Moi, Estelle Moon. J’y suis allée encore et encore. Pas besoin de vaisseau spatial ni de costume d’astronaute. J’y vais quand je me sens triste ou quand je suis heureuse. Des fois, j’y vais dans mes rêves. D’autres fois, quand je suis dans la voiture de mes parents pendant un long trajet. Quand je reviens de Larouspiol, je suis toujours de bonne humeur. Et comme beaucoup d’autres personnes, j’y vais souvent, mais je n’en parle pas. C’est un trésor caché, un secret bien gardé. » (p. 13)

    « Tenez, moi, par exemple… j’y vais pour rencontrer mon grand-père. Si les scientifiques le savaient, ils me feraient hospitaliser ou psychanalyser! Pour eux, mon grand-père est mort il y a deux ans. Pour moi, il ne vit tout simplement plus sur Terre. Il a déménagé à Larouspiol. Tout comme ses amis et plein d’autres personnes. » (p. 14)

    « Quand je vais au parc d’attractions, j’ai horreur de faire la queue au guichet pour les billets, puis encore à chaque station. Entre ma grand-mère qui rouspète sans arrêt, ma mère qui n’en finit pas de pousser des soupirs et ma sœur qui multiplie les blagues et les tapettes, je donnerais n’importe quoi pour avoir un parc rien qu’à moi. […] C’est de Larouspiol que je rêve. » (p. 45)
     

  • Récit narré à la première personne, à la manière d’un journal intime; intrigue relatant les voyages introspectifs et les évasions imaginaires de la narratrice, poussant le lectorat à s’évader dans un monde de fantaisie, un endroit parfait où la peine et la tristesse n’existent pas; sujet apte à piquer la curiosité du lectorat visé de par les thèmes exploités (p. ex., évasion dans l’imaginaire, aventure, fantaisie, chagrin, mort, planète parfaite, humour).
  • Texte pleine page, organisé en dix courts chapitres titrés et numérotés; présence d’un prologue qui décrit le contexte de l’intrigue et d’un épilogue, invitant le lectorat à visiter la planète Larouspiol; ajout d’une table des matières à la fin de l’œuvre; aucune illustration, ce qui pousse le lectorat à s’imaginer les nombreuses scènes décrites par la narratrice; présence d’éléments graphiques qui facilitent l’interprétation du texte (p. ex., tirets, majuscules, caractères italiques et majuscules, guillemets, acronymes).

    « C’est pourquoi les scientifiques qui travaillent d’arrache-pied sur le projet Larouspiol – qu’ils ont vite baptisé projet XX230XXZ14 pour montrer toute son importance – ne peuvent voir le bout du tunnel. » (p. 11)

    « Les grandes personnes sont toujours comme ça. Elles demandent sans cesse des explications et posent des tonnes de questions à leurs enfants. As-tu fait tes devoirs? T’es-tu brossé les dents? T’es-tu lavée derrière les oreilles? Pourquoi n’as-tu pas mangé ta collation? Que fais-tu? À quoi penses-tu? » (p. 34)

    « Eh bien, sur Larouspiol, les leaders, ce sont les plantes! Les Larouspiolains les appellent les Plantes décidément géniales (PDG). Sauf que les PDG ne disent à personne quoi faire ou penser. Elles sont tout simplement les yeux et les oreilles de Larouspiol. Leurs "nouilles" leur servent d’antennes. Elles scrutent constamment le ciel de Larouspiol, mais pas pour la météo. » (p. 38)

Langue

  • Registre de langue courant, parfois populaire; vocabulaire évocateur des divers thèmes exploités dans l’œuvre (p. ex., géographie physique, exploration spatiale, monde imaginaire); emploi de mots inventés, contribuant à l’ambiance visionnaire de l’œuvre.

    « J’y vais pour gambader dans ses prairies fleuries ou pour me promener dans ses forêts musicales. J’y vais pour escalader ses montagnes dorées ou pour nager dans ses étendues d’eau limpide et profonde. » (p. 13)

    « Sur Larouspiol, personne ne se sert de téléphone portable ou d’ordinateur pour contacter les autres. On ne s’appelle pas en utilisant une mûre BlackBerry. On ne s’envoie pas de messages textes en tapant sur une pomme Apple. Tout se fait par la pensée. » (p. 15)

    « Tout cela pour vous dire qu’il y a de quoi s’émerveiller sur Larouspiol. On peut rester des heures à contempler son ciel et ses deux satellites naturels. Pouvez-vous imaginer le scintillement des arbres généalogiques sous les regards de Rosa et de Turkane dans le ciel multicolore? C’est comme ça que les Larouspiolains appellent leurs deux lunes. » (p. 51-52)
     

  • Divers types et formes de phrases, de longueurs variées, contribuant à la lisibilité de l’œuvre; emploi prédominante du « je » et du « vous » servant à interpeller le lectorat.

    « Je suis toujours impatiente de savoir ce qui se passera le lendemain à l’école. Peut-être que le directeur, monsieur Alain Lemalin, abolira toutes les évaluations cette année? Peut-être décrétera-t-il deux mois additionnels de grandes vacances? Puis, bien souvent, je me demande comment ça aurait été si j’avais eu Émilie Lajolie comme maîtresse à la place d’Yvette Grosbec. » (p. 19)

    « S’il vente, ils planent dans le ciel comme des cerfs-volants dansant sur le tempo des arbres généalogiques! S’il neige, ils organisent des concours de châteaux de neige miniatures. Fabuleux ces Larouspiolains, pas vrai? » (p. 38-39)

    « Je parie que maintenant vous avez hâte de voir Rosa et Turkane. Peut-être avez-vous aussi envie de connaître les dauphins argentés ou de nager avec eux ? Ou bien voulez-vous grimper sur les montagnes dorées et bavarder avec les PDG? […] Et si jamais vous me voyez, faites-moi signe. On pourrait causer un peu. Je pourrais même être votre guide, si vous le désirez. » (p. 53)
     

  • Emploi de procédés stylistiques (p. ex., comparaison, interjection, onomatopée, énumération, expression figurée) et de nombreuses expressions imagées, enrichissant le texte et permettant au lectorat d’apprécier le style descriptif de l’auteure.

    « Et dès que j’ai eu envie de m’envoler, j’ai senti mon corps, déjà léger comme une plume, devenir encore plus léger tel un brin de cheveu. Puis je me suis simplement envolée et j’ai pu me diriger comme s’il y avait un gouvernail dans ma tête ou comme si j’étais en mode autopilote. » (p. 21-22)

    « C’est le silence total. Mais il suffit d’une petite brise légère et là… olé! les forêts se réveillent aux sons de leurs joyaux. Si vous vous branchez sur leur fréquence, vous succomberez aux cadences de leurs cling-cling, tching-tching et cating-cating. À les entendre, on dirait des xylophones géants! » (p. 27)

    « Mais quand on leur dit la vérité, ils ont d’abord l’air étonné, les yeux écarquillés, puis les yeux plissés, les sourcils froncés et finalement les dents serrées. C’est pour éviter que mes parents se mettent dans cet état que je dis quelques fois des faussetés. Et là, je me fais toujours avoir. Ce sont de vrais détecteurs de mensonges, les parents! 
    […]
    Son expression favorite, c’est "avoir la tête sur les épaules". Ce n’est qu’une autre façon de me dire de ne pas renverser le lait sur la table ou de ne pas faire des fautes bêtes de calcul. Ce qu’elle peut être tannante, des fois! » (p. 34)
     

  • Prédominance de séquences descriptives, souvent imagées, permettant au lectorat de s’imaginer la scène et de s’immiscer dans l’esprit de la narratrice; aucune séquence dialoguée.

    « La vie y abonde, même si les scientifiques cherchent toujours à la prouver. Ils en ont pour longtemps encore avant de trouver la photo satellite clé qui fera la une des journaux sur Terre. Car sur Larouspiol, tout est invisible à l’œil nu et avec le télescope. Il faut savoir jouer avec ses perceptions, se servir de son cœur et même de son imagination pour voir Larouspiol et ses habitants. » (p. 14)

    « Sur la planète de mes aïeux, les forêts ont l’air d’immenses musées de sculptures en cristal. C’est un paysage à vous couper le souffle. Quand je m’y promène, je suis comme une fourmi dans le grand vaisselier de la salle à manger. » (p. 26)

    « Comme Mélanie et Champion le savent, il n’y a rien de mieux que les champs de Larouspiol pour s’amuser. Ce sont des terrains de jeux excitants. Pas de soccer, de baseball ou d’autres jeux ou sports de ce genre. Ceux-ci comportent beaucoup trop de règles. Sur Larouspiol, les jeux sont bien plus simples. Ils n’ont qu’une règle : libre à vous de l’inventer! » (p. 47)

Pistes d'exploitation

  • Mener une discussion avec les élèves au sujet la planète Larouspiol (p. ex., Selon vous, est-ce que la narratrice décrit une vraie planète ou s’agit-il d’une création de son imagination? Expliquer votre réponse en vous servant d’exemples du texte). Demander aux élèves de parler des stratégies qu’ils utilisent lorsque qu’ils se sentent angoissés (p. ex., s’évader en lisant un livre, voir un film d’action, parler avec une amie, parler avec ses parents, rêver d’être dans un autre monde comme Estelle Moon).
  • L’auteure consacre une grande partie du roman à décrire la planète Larouspiol. Demander aux élèves de s’inspirer des images évoquées par le texte pour illustrer Larouspiol. Les inviter à expliquer leur dessin au groupe-classe.
  • La narratrice, Estelle Moon, présente sa perception d’une planète parfaite. Demander aux élèves de rédiger quelques paragraphes descriptifs décrivant leur planète parfaite, ou leur perception du monde idéal. Les inviter à lire leur travail lors d’une activité de « Chaise de l’auteur ».
  • Demander aux élèves de réagir face à l’énoncé :
     « Ce qui m’intrigue chez les jeunes personnes de mon âge, c’est combien la plupart d’entre nous aiment l’invraisemblable et le sensationnel. Il doit sûrement y avoir une raison à ça. Est-ce notre envie de tester nos limites? » (p. 45). Leur poser des questions pour orienter la discussion (p. ex., Êtes-vous d’accord avec Estelle? Selon vous, quelles sont ces choses sensationnelles qui semblent intéresser les personnes de votre âge? Que veut dire « tester les limites »?). Les inciter à donner des exemples pour justifier leurs réponses.
  • Proposer aux élèves de relire le chapitre trois, Un bijou d’arbre. Leur demander de décrire en leurs propres mots les arbres généalogiques qui se trouvent sur Larouspiol. Inviter les élèves à dresser leur arbre généalogique, en suivant le modèle qui est décrit dans le chapitre.

Conseils d'utilisation

  • Inviter les élèves à lire le roman Les enfants du ciel, qui est présenté dans le même recueil que Larouspiol et dont la fiche descriptive est disponible dans FousDeLire.