Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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La vie devant soi

Histoire d’amour d’un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que « ça ne pardonne pas » et parce qu’il n’est « pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur ». Le petit garçon l’aidera à se cacher dans son « trou juif », elle n’ira pas mourir à l’hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré « des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui n’est pas respecté par l’Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu’à ce qu’elle meure et même au-delà de la mort.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux : Momo, âgé de quatorze ans, et Madame Rosa, gardienne d’une pension clandestine où vivent Momo et plusieurs autres enfants; nombreux personnages secondaires venant, tour à tour, en aide à Momo et à Madame Rosa.

    « Au début, je ne savais pas que Madame Rosa s’occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. […]
    Elle m’a pris sur ses genoux et elle m’a juré que j’étais ce qu’elle avait de plus cher au monde… » (p. 10)

    « Le docteur Katz était bien connu de tous les Juifs et Arabes autour de la rue Bisson pour sa charité chrétienne et il soignait tout le monde du matin au soir et même plus tard. […] Je pensais souvent en le regardant que si j’avais un père, ce serait le docteur Katz que j’aurais choisi. » (p. 30-31)

    « Je ne sais pas ce que je serais devenu sans Monsieur Hamil qui m’a appris tout ce que je sais. » (p. 110)

    « Je vous ai parlé de Madame Lola, qui habitait au quatrième et qui se défendait au bois de Boulogne comme travestite, et avant d’y aller, car elle avait une voiture, elle venait souvent nous donner un coup de main. » (p. 142)
     

  • Narrateur participant décrivant son vécu quotidien, dans un récit émaillé de réflexions sur les événements et sur les gens de son entourage.

    « La première chose que je peux vous dire c’est qu’on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu’elle portait sur elle et seulement deux jambes, c’était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. » (p. 9)

    « Monsieur Hamil a de beaux yeux qui font du bien autour de lui. » (p. 10)
     

  • Nombreux thèmes philosophiques (p. ex., vie, vieillissement, espoir) montrant l’étonnante précocité du narrateur.

    « Mais il faut la comprendre, car la vie était tout ce qui lui restait. Les gens tiennent à la vie plus qu’à n’importe quoi, c’est même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu’il y a dans le monde. » (p. 57)

    « Madame Rosa mélangeait toutes les langues de sa vie, et me parlait en polonais qui était sa langue la plus reculée et qui lui revenait car ce qui reste le plus chez les vieux, c’est leur jeunesse. » (p. 89)

    « Je l’ai regardée avec espoir et j’avais le cœur qui battait. L’espoir, c’est un truc qui est toujours le plus fort, même chez les vieux comme Madame Rosa ou Monsieur Hamil. » (p. 98)
     

  • Intrigue exposant le contexte socioculturel de la vie des immigrants en France pendant les années 1970 (p. ex., conditions de vie malsaines, pauvreté); nombreuses allusions au roman Les misérables de Victor Hugo.

    « Si vous connaissez le coin, vous savez que c’est toujours plein d’autochtones qui nous viennent tous d’Afrique, comme ce nom l’indique. Ils ont plusieurs foyers qu’on appelle taudis où ils n’ont pas les produits de première nécessité, comme l’hygiène et le chauffage par la Ville de Paris, qui ne va pas jusque-là. » (p. 33)

    « Il gardait sa main droite sur un petit Livre usé où Victor Hugo avait écrit et le Livre devait être très habitué à sentir cette main qui s’appuyait sur lui… » (p. 155)

Langue

  • Registres de langue généralement familier et populaire, propres au milieu où se déroule l’action; syntaxe parfois incorrecte, volontairement à double sens; plusieurs mots et expressions argotiques liés au monde de la drogue et de la rue.

    « Il portait un costume en soie rose qu’on pouvait toucher et un chapeau rose avec une chemise rose. […] Il avait de son vivant les vingt-cinq meilleurs mètres de trottoir à Pigalle et il se faisait les ongles chez les manicures qui étaient roses aussi. » (p. 45-46)

    « La meilleure façon de se procurer de la merde […], c’est de dire qu’on ne s’est jamais piqué et alors les mecs vous font tout de suite une piquouse gratis… » (p. 90-91)

    « La caissière m’a vu regarder les photos à la devanture et elle m’a gueulé de filer pour protéger la jeunesse. Connasse. J’en avais ralbol d’être interdit aux mineurs, j’ai ouvert ma braguette, je lui ai montré mon zob et je suis parti en courant… » (p. 224)
     

  • Phrases peu ponctuées et parfois très complexes, démontrant la grande volubilité de Mohammed, notamment dans ses moments d’agitation.

    « …et je vous emmerde tous, sauf Madame Rosa qui est la seule chose que j’aie aimée ici et je ne vais pas la laisser devenir champion du monde des légumes pour faire plaisir à la médecine et quand j’écrirai les misérables je vais dire tout ce que je veux sans tuer personne parce que c’est la même chose et si vous n’étiez pas un vieux youpin sans cœur mais un vrai Juif avec un vrai cœur à la place de l’organe vous feriez une bonne action et vous avorteriez Madame Rosa tout de suite… » (p. 235-236)
     

  • Figures de style imagées (p. ex., antithèse, comparaison, personnification), reflétant l’innocence du narrateur et ajoutant souvent de l’humour au texte.

    « Monsieur Hamil est un grand homme, mais les circonstances ne lui ont pas permis de le devenir. » (p. 84)

    « Je me suis assis dans l’escalier et j’ai pleuré comme un veau. Les veaux ne pleurent jamais mais c’est l’expression qui veut ça. » (p. 133) 

    « …je me suis assis dans le noir sous une porte cochère, derrière des poubelles qui attendaient leur tour. » (p. 161)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses allusions à divers quartiers de Paris (p. ex., Belleville, Pigalle, rue de Ponthieu, Champs-Élysées, bois de Boulogne) et au roman Les misérables de Victor Hugo.

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves d’ajouter un dernier chapitre au roman en respectant le point de vue de la narration.
  • Inviter les élèves à dessiner une nouvelle page couverture en s’inspirant d’une des scènes du roman.
  • Demander aux élèves de faire une étude comparative des romans La vie devant soi et Les misérables.

Conseils d'utilisation

  • Encadrer la lecture de certains extraits qui traitent de sexualité, de prostitution, d’euthanasie ou de racisme.
  • Donner aux élèves l’appui nécessaire pour comprendre les mots et les expressions argotiques, les termes en langues étrangères et les expressions typiquement françaises.
  • Présenter aux élèves le film éponyme et encadrer la rédaction d’une critique cinématographique.