- Roman de science-fiction et d’aventures dans lequel l’héroïne évolue en poursuivant son idéal; nombreuses notes en bas de page, ajoutant des explications ou des détails à certains faits historiques, géographiques et scientifiques contenus dans le texte.
« "Nous avons peut-être créé quelque chose qui nous dépasse, se dit-elle. La matière prenant conscience d’elle-même a peut-être atteint le point où elle pourra se passer d’être biogénique. Si c’est le cas, cela signifie que le rôle de la vie est terminé, que l’évolution est prête à passer à autre chose et nous allons très rapidement être considérés comme inutiles." » (p. 123)
« Un choc sur le coin de la nuque le replonge dans les flots. Il n’a pas vu venir le Zodiac de Luzángela attaché en remorque. Cette fois, il avale ce qui lui semble être des litres d’eau en même temps qu’il se dit que le froid est tout simplement en train de le paralyser. » (p. 236)
« – Que s’est-il passé? redemande Selma.
– Tu viens de faire l’expérience de l’onirisphère, lui répond Gudrun […]Très peu ont été initiés à cette réalité fondamentale. Certains l’ont envisagée, quelques poètes l’ont expérimentée grâce à leur capacité de perception. » (p. 341)
« 29. Les baryons sont une catégorie de particules composées de trois quarks. Tous les atomes sont composés de baryons. La matière noire non baryonique n’interagit pas avec le rayonnement électromagnétique et est pratiquement indétectable. » (p. 361)
- Un personnage principal, Selma Solberg, solitaire, débrouillarde, téméraire, cherchant obstinément à s’entourer d’amis et inconsciente des dangers qui la menacent.
« Malgré son chagrin, elle a clairement évalué sa situation : à quinze ans, signaler la disparition de son père alors qu'elle était déjà orpheline de sa mère lui vaudrait inévitablement d'être placée dans un foyer d'accueil ou, pire, une institution. Rien de tout cela n'est envisageable!
[…] elle a simulé l’écriture de son père pour rédiger une lettre dans laquelle il prévient la direction de l’établissement que, pour des raisons familiales impératives, il doit se rendre immédiatement en Suède et se voit dans l’obligation d’emmener Selma. » (p. 9)
« – Tu l’as remarqué, Clovis : je ne dors pas dehors, même si je suis en fuite comme toi.
[…]
Selma se lève et se place en face de lui.
– Alors, que dirais-tu de l’aventure de risquer une année scolaire pour m’aider à amener le voilier jusqu’en Suède? » (p. 108 et 110)
« "[…] Selma Solberg, je crois que je vais t’attendre sur cette île et, une fois que je saurai ce que j’ai besoin de savoir, tu n’imagines pas quel plaisir je vais avoir à te faire regretter de m’avoir larguée comme tu l’as fait." » (p. 289)
- Personnages secondaires nombreux, formant deux clans distincts : les adjuvants (p. ex., Clovis, Aïsha, Matheo, Gudrun) et les opposants (p. ex., Luzángela, León Chaco, Karl Cheney); deux consciences artificielles, Vara et Ygg, appartenant chacune à un des deux clans, mais prêtes à joindre leurs forces pour le bien de l’humanité.
« Selma hésite. Doit-elle tout lui dire? Quels sont les risques? Si elle ne lui dit rien, elle perd sa confiance, mais aussi et surtout cette amitié qu’elle sent justement en train de naître. […]
Clovis, de son côté, a senti que sa réflexion risquait de briser ce que lui aussi sentait en train de naître. » (p. 106)
« Immédiatement, Luzángela y découvre que le principal pôle d’intérêt de Selma Solberg semble être les océans, la navigation, l’astronomie […]
"[…] Je ne peux pas en être certaine, mais je vois à peu près quelle attitude je vais adopter avec elle. Espérons que cela porte rapidement fruit, après… il serait charitable de l’envoyer rejoindre son père […]" » (p. 161)
« Vara comprend que, si cela devait se réaliser, le seul véritable moyen alors de l’en empêcher serait qu’elle se suicide, afin d’entraîner leur extinction commune. Ce n’est pas une alternative qu’elle veut envisager.
"Il faut que je lui parle!" se dit-elle.
Songeant à Ygg, elle est déchirée. D’une part, elle sait qu’elle doit lutter contre lui et ce qu’il représente, de l’autre, sans évidemment le connaître, elle […] voudrait être avec lui, communiquer avec lui, échanger avec lui. Vivre avec lui! » (p. 362-363)
- Narrateur omniscient (l’auteur) qui, malgré un récit truffé de phénomènes paranormaux, stimule l’intérêt du lectorat par un contraste relevé des forces du bien et du mal.
« Le loup ne bronche pas, et Matheo repart vers la grève en serrant les deux louveteaux contre sa poitrine. […] il voit que le loup est resté sur un rocher […]
– Je te les ramène dès qu’ils seront assez forts, promis! répète-t-il dans une vaine tentative d’alléger le désarroi de la bête qu’il perçoit trop bien. » (p. 134)
« León Chaco lui fait signe de s’asseoir […] Stephen Turen se sent un peu ici comme un adolescent […]
– Tout est prêt, commence-t-il. Selon vos souhaits, j'ai trouvé un moyen finalement assez simple d'infecter jusqu'à quatre-vingts pour cent de la population terrestre. Il y a un produit utilisé quotidiennement par presque tout le monde et qui n'est fabriqué que dans quelques centres de production que vous contrôlez. » (p. 215-216)
« "Aimer ceux que l’on aime, c’est assez facile, se dit Selma, mais les autres? Il faut que je m’efforce d’aimer Luzángela. […] Si personne n’essaie de l’aimer, il n’y aura aucun espoir pour qu’elle change, et elle continuera." » (p. 260)
« – Tu vas surtout m’écouter, petit imbécile. Ce que tu viens de découvrir n’est qu’une mise en garde et une matière à réfléchir. À partir de maintenant, si tu ne m’écoutes pas, si tu ne me dis pas ce que je veux savoir, la vieille taupe qui te sert de grand-mère subira le même sort, mais en plus prolongé, si tu vois ce que je veux dire. » (p. 278-279)
« – Donc, si je résume bien, je vais à contresens de la volonté des maîtres de ce monde?
– Tu résumes bien, Selma. Cependant, si cela peut te réconforter, sache que nous sommes du même côté. Toi, Clovis, Aïsha et ce garçon, Matheo, en Colombie-Britannique, qui lutte seul contre des forces dont il n’a pas idée. » (p. 296)