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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2La louve de mer, tome 3 – Les enfants de la louve

Abandonnant leurs courses sur les océans, Rachel et ses compagnons se sont retirés au bord d’un fleuve, en Amérique du Sud, pour s’y installer en tant que communauté libre. Hélas, la haine, l’envie et les différences réduiront leurs espoirs à néant. Dégoûtée, la Louve reprend la mer. Mais son rêve est brisé et le sort qui l’attend est celui de tous les forbans. Celui de ses enfants, en revanche, sera tout à fait inattendu…

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

3 À propos du livre

Contenu

  • Dernier roman d’aventures d’une série de trois qui présente un résumé des tomes précédents (p. 5-7)  situant le lectorat et le préparant à la suite et à la fin des événements.
  • Un personnage principal, Rachel de Kergorieu, influant sur les autres, mais perdant peu à peu ce rôle principal au profit de son fils Gilles; un troisième personnage, Louise, s’élevant graduellement à un rôle principal; plusieurs personnages dont le rôle secondaire ne fait qu’ajouter aux multiples rebondissements de l’intrigue.

    « – C’est vrai que Jordaens est un cancer au sein de notre groupe. Si on le laisse agir, il pourrira l’ensemble de nos relations. Mais je suis fatiguée de jouer le rôle de meneuse. Nous ne sommes plus sur un bateau, je le répète. Je ne dispose ici d’aucun privilège, d’aucun pouvoir. Et je ne tiens pas à ce qu’on m’en prête un.
    "Je comprends que Louise ne veuille pas porter cette affaire sur la place publique, mais toi, Gilles, tu peux le faire. Tu dois le faire." » (p. 27)

    « Le capitaine de la plus grande des deux frégates est passé à notre bord, accompagné par son second. Celui-ci, un homme encore tout jeune, en uniforme, s’est avancé vers nous, l’air dur. Son visage ne m’était pas inconnu. Tout à coup, je me suis senti très mal à l’aise.
    Puis l’homme s’est planté devant moi et il a planté ses yeux dans les miens. Je suis devenu blanc comme un linge. Lui-même a pâli et sa bouche s’est ouverte, mais il n’a pas prononcé un mot.
    C’était mon frère. Mon frère Nicolas. » (p. 196)
     

  • Même narrateur participant dans les trois tomes, Gilles, en constante introspection, mais qui devient dominant par ses gestes; narrateur substitué par une narratrice participante (Louise) dans les derniers moments de l’œuvre.

    « Afin de ne pas sombrer dans le désespoir le plus total, j’essayais de me remémorer le visage de ceux que j’avais connus et aimés autrefois. Mon père, bien sûr, ainsi que mon frère Nicolas, mais aussi Amaury et Gilbert, qui me rappelaient une enfance heureuse disparue à jamais. Et, par-dessus tout, je me berçais à l’idée insensée qu’un jour, peut-être, je retrouverais Louise pour vivre avec elle. » (p. 138-139)

    « J’ai mis mon enfant au monde. Une petite fille belle comme un cœur. Je l’ai appelée Rachel. […] 
    Quand Rachel a été sevrée, la vieille a écrit à Nicolas pour l’en informer, comme convenu. Celui-ci se trouvait à terre, à Nantes, et il est arrivé quelques jours plus tard pour prendre possession de ma fille. Je lui ai tranché la gorge le soir même. […]
    Un jour peut-être, je reprendrai la mer. Avec elle? Qui sait… ll y a tant de choses à vivre… » (p. 206-208)
     

  • Intrigue largement axée sur le jeu des personnages, dont plusieurs sont fort différents, parfois surprenants et dérangeants.

    « À peine avait-on éteint la torche de celui qui voulait incendier la cabane du malade qu’une demi-douzaine d’hommes se précipitaient vers elle. Ils s’étaient confectionné des masques bizarres avec des plumes et des dépouilles animales, et ils avaient l’air de monstres baroques sortis des pires cauchemars. » (p. 46)

    « Mon frère m’a considéré un long moment, puis il a congédié le matelot après lui avoir pris la chandelle des mains. Mais il ne m’a pas fait retirer mes fers, et ne s’est pas agenouillé pour se mettre à ma hauteur. Pendant la durée de notre entretien, il est resté debout, jambes légèrement écartées, me dominant de toute sa hauteur. » (p. 200)
     

  • Quelques thèmes nouveaux s’ajoutant à ceux des deux tomes précédents : femme, autarcie, communication, code d’honneur.

    « – Le seul fait que vous placiez les femmes et les armes au même rang d’objet qu’on peut posséder ou échanger vous fait perdre toute dignité. Personne ne possède personne ici. Et quiconque tentera de s’approprier son semblable subira le même sort que Jordaens. » (p. 39)

    « À Eutopia, en revanche, nous vivions dans une autarcie totale et, une fois épuisées les provisions de farine, de fèves et de fruits secs que nous avions emportées avec nous en embarquant, il ne nous était resté que les produits de la forêt. » (p. 42-43)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble du texte, tant dans les séquences dialoguées que descriptives; champ lexical évident de la marine de l’époque.

    « – Il est pourtant hors de question de le garder parmi nous, avait déclaré Touman.
    – Alors qu’il disparaisse dans la forêt, avait répondu Mongo.
    – C’est la mort assurée, avait commenté ma mère.
    – C’est la règle, avait conclu l’homme au visage défiguré d’un ton dur. » (p. 15)

    « Un matin, après une semaine de pluies diluviennes, un des Africains est tombé malade et il s’est retrouvé cloué sur sa couche, en proie à une fièvre violente. Lelgoualch a tenté de le soigner avec des herbes qu’il avait trouvées et qui ressemblaient un peu à une plante fébrifuge qu’il connaissait, mais le mal n’a fait qu’empirer. Bientôt, l’homme s’est mis à délirer et à cracher du sang. » (p. 45)
     

  • Nombreuses phrases longues farcies de renseignements dans les séquences narratives; phrases interrogatives abondantes marquant l’inquiétude du narrateur. 

    « Je m’en voulais de penser ainsi – je revoyais encore l’infortuné disparaissant dans l’écume furieuse en hurlant -, mais j’avais également des visions terrifiantes de cadavres jonchant les rues de villes en ruine, telles que j’en avais vu, enfant, dans des livres relatant le temps de la peste, avec force gravures épouvantables où figuraient d’ailleurs aussi des hommes portant des masques d’oiseaux de proie. » (p. 48)

    « En me retournant, j’ai aperçu les Indiens, toujours immobiles à l’orée de la forêt.
    Allaient-ils fondre sur nous pour nous exterminer? Comment se trouvaient-ils en possession d’un fusil de boucanier? Et ma mère? Elle avait prétendu être simplement fatiguée, mais j’en étais sûr à présent : elle avait contracté la fièvre fatale! » (p. 55)
     

  • Figures de style fréquentes dont principalement les métaphores et les comparaisons.

    « En un instant, ses hommes et lui se sont évanouis dans la nature et nous nous sommes retrouvés seuls dans la pénombre hostile de l’enfer vert… » (p. 76)

    « La carrière de la Murène a été retracée comme s’il s’était agi de celle d’une démone sanguinaire, renégate et hérétique. Mensonges, calomnies, salissures… Le Moine et La Gueuse ont été présentés comme des comparses, criminels, sans doute, mais presque des enfants de chœur par rapport à l’ignoble comtesse de Kergorieu… » (p. 143)
     

  • Quelques descriptions de personnages présentées pour attirer l’attention sur la gravité du moment.

    « L’accusé, nommé Jordaens, se tenait droit, non sans une certaine arrogance. Bras croisés sur la poitrine, il semblait défier ses juges du regard.
    Face à lui, derrière une grossière table de bois qui formait l’unique mobilier du tribunal improvisé au beau milieu du village, étaient assis ma mère, Touman et Mongo. Rachel et Touman avaient l’air sombre. Mongo, quant à lui, même si ses cicatrices avaient cessé de suppurer, affichait un visage toujours aussi impénétrable. » (p. 11)

    « Minces silhouettes immobiles sous les feuillages avec lesquels ils se confondaient presque, ils étaient armés d’arcs longs et fins. Leurs cheveux étaient raides et noirs, leur peau cuivrée et barbouillée de zébrures brunes et verdâtres. » (p. 53)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de noter la métamorphose du personnage de Rachel (ou de Gilles ou de Louise) tout au long des péripéties de chacun des trois romans.
  • Discuter avec les élèves, à partir de l’aventure vécue par les personnages, de la maxime qui suit : « Qui vit par l’épée meurt par l’épée. »
  • Inviter les élèves à mettre sur papier, au sujet de ce troisième tome, ce qui leur semble plausible et ce qui leur semble franchement imaginaire; en discuter par la suite.

Conseils d'utilisation

  • Avec les élèves, relire attentivement le « Résumé des tomes précédents » (p. 5-7) pour se souvenir des personnages, des thèmes, des sujets, des intrigues et des péripéties.
  • Accorder une attention particulière au traitement des sujets délicats présentés dans le roman (p. ex., piraterie, violence, cannibalisme, exclusion).
  • Pour immerger les élèves dans l’atmosphère de la piraterie, rechercher sur la Toile certains mots, tels Gueux de mer, Bartholomew Roberts, Edward Bond, le pirate Bellany et capitaine Beer, tous mentionnés dans le roman.
  • Consulter les fiches pédagogiques sur le site Web de l’éditeur.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 9e à 12e année, Série : Ecce homo, Les classes sociales.