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La légende du poisson amoureux

Une jeune villageoise haïtienne nommée Vélina se rend régulièrement à la rivière pour y puiser de l’eau.  Un jour, elle y perd sa bague. Thézin, un magnifique poisson, retrouve la bague et c’est alors que naît entre eux une profonde affection. Pour témoigner de son amour, chaque jour, le poisson remplit la calebasse de Vélina avec l’eau la plus pure qui soit. Apprenant l’existence du poisson Thézin, les parents de Vélina l’attrapent et le tuent. La jeune fille, accablée de chagrin, s’empare du squelette et des écailles de son ami et retourne à la rivière pleurer sa peine. Le poisson reprend alors vie et les deux amoureux sont à nouveau réunis, cette fois pour toujours.

À propos du livre

Contenu

  • Personnages principaux, Vélina et Thézin, présentés dans une adaptation de l’un des contes les plus populaires d’Haïti; quelques personnages secondaires dont le petit frère de Vélina, Paulo, et ses parents.

    « De tous les gens du village, une personne, une seule, une fille nommée Vélina, connaissait le secret de Thézin.
    Thézin, bon zanmi moin, Zin, Thézin nan dlo, bon zanmi moin…
    Thézin et Vélina s’étaient rencontrés le jour où Vélina avait perdu une bague dans l’eau. » (p. 7)

    « Quant à ses yeux, c’étaient deux magnifiques agates rondes pailletées d’or. Mais, et c’était surtout là le charme de Thézin, il savait parler et disait de si belles choses.
    – Tes larmes sont comme des perles qui tombent dans cette rivière, belle demoiselle, dit le poisson. Mon nom est Thézin. » (p. 8)

    « Un jour, Paulo, le petit frère de Vélina, se rend à la rivière. À son retour, sa calebasse est remplie d’une eau limoneuse. Une fois de plus, il se fait vivement gronder par sa mère.
    – Mauvais garnement! J’en ai assez de cette eau crasseuse que tu me rapportes. On n’ose même pas la donner aux animaux! Tu dois faire exprès de rapporter de l’eau aussi sale. Je vais finir par te chauffer les oreilles, moi! Comment expliquer que ta sœur, elle, rapporte toujours, l’eau la plus claire et la plus douce? » (p. 16)
     

  • Conte présentant une intrigue simple mais captivante, chargée d’émotions, qui tient le lectorat en haleine du début à la fin; sujets, parfois délicats, susceptibles d'intéresser le lectorat visé (p. ex., amour, fantaisie, action, violence, mort).
  • Texte généralement sur pleine page, parfois sur fond coloré; nombreuses illustrations au style pointilliste et aux couleurs sombres, souvent sur pleines pages, contribuant à l’atmosphère évoquée par le texte; pagination généralement au milieu de chaque page gauche; présence d’éléments graphiques facilitant l’interprétation de l’œuvre (p. ex., majuscules, caractères italiques, points de suspension, caractères de couleur rouge à certains endroits).

    « Son cœur se mit à battre BIDING BIDING BIDING aussi fort que dix tambours. » (p. 9)

    « – Je chanterai ainsi :
    Thézin bon zanmi moin, Zin, Thézin nan dlo, bon zanmi moin. Manman m voye m nan dlo, Thézin, bon zanmi moin. Thézin ami à moi, Zin, Thézin dans l’eau, mon bel ami, Maman m’envoie chercher de l’eau, mon ami Zin. » (p. 12)

    « Elle regarde à son corsage et voit comme Thézin le lui avait prédit : 3 gouttes de sang… » (p. 25)

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques mots nouveaux (p. ex., calebasse, gourdin, limoneuse, excentricités, ornières) et emploi du créole haïtien pour les chansons.

    « Un poisson qui parle à ma fille et qui l’embrasse! Malédiction! hurle le père de Vélina, je dois le tuer! […]
    Le lendemain, alors que Vélina se trouve à l’école, Paulo, accompagné de ses parents se rend à la rivière.
    Le père s’est armé d’un filet et d’un gourdin. » (p. 20)

    « Telle une flèche, Vélina part vers la rivière, elle court sans s’arrêter. Aveuglée par les larmes, elle trébuche dans les ornières, se cogne aux arbres, butte contre les souches mortes. Sa douleur est profonde, elle baigne de ses larmes d’amoureuse le squelette de Thézin. Au bord de l’eau, un dernier geste insensé la pousse à scruter les profondeurs de la rivière : Thézin, bon zanmi moin, zin, Thézin nan dlo… » (p. 26)
     

  • Variété de types et de formes de phrases (p. ex., déclaratives, exclamatives, négatives), souvent à structures particulières, favorisant une lecture dynamique.

    « Au fond de la rivière, loin, très loin, là où les yeux ne peuvent plus rien voir, là où les oreilles ne perçoivent plus aucun son, vivait un être mystérieux.
    C’était Thézin, le poisson amoureux. » (p. 4)

    « – Je voudrais tellement te revoir, belle Vélina, murmura Thézin. Mais je n’aime pas m’aventurer sans raison à la surface de l’eau où tant de dangers nous guettent. Il y a, dans le village, une bande de garçons turbulents qui s’amusent à nous lancer des pierres, et les pêcheurs, ah, les pêcheurs! ils jurent tous de m’attraper sitôt qu’ils me voient, ajoute le poisson d’une voix teintée d’un léger tremblement. » (p. 10)
     

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex., énumérations, comparaisons, métaphores, onomatopées, personnifications) qui enrichissent le texte et permettent d’apprécier le style poétique de l’auteure.

    « Tout au fond de l’eau, là où les yeux ne peuvent plus rien voir, Thézin le poisson mélangeait algues, brindilles, glaise et mousse. Il saupoudrait de-ci de-là, une pincée de sable gris, rose ou noir, puis, il attendait le lever du jour, l’arrivée des villageois. » (p. 5)

    « Vélina n’avait jamais vu un si beau poisson. Son corps était parsemé d’écailles d’argent, aussi brillantes que des éclats de lune, larges comme des pièces de monnaie. Ses nageoires rappelaient des voiles de dentelle fine, elles bougeaient avec grâce, écumant l’eau. » (p. 8)

    « KLAK KLIK KLIK. Il bat de la queue, et glougloute, affolé. Cette voix, c’est comme du métal rouillé. » (p. 23)

    « Telle une prière, son chant monte. Il s’engouffre dans la brise, il est repris par les cocotiers, tous les arbres soudain accompagnent Vélina : Thézin, bon zanmi moin, Zin, Thézin, nan dlo, bon zanmi moin… La rivière chante elle aussi, tout en poursuivant sa course. » (p. 28)
     

  • Quelques séquences dialoguées et plusieurs séquences descriptives qui apportent des précisions sur les événements, les émotions et les relations entre les personnages.

    « Qu’est-ce que j’ai fait au ciel pour mériter de tels parents? se désole-t-il. Il se glisse dans l’herbe et rampe parmi les roseaux pour tenter de s’enfuir.
    Cependant, hop! son père l’attrape par le manche.
    – Où vas-tu, chenapan? Tu l’as vu, oui ou non, ce poisson aux écailles d’argent? Tu voulais nous faire perdre notre temps? C’est bien ça?
    Pourquoi as-tu menti?
    Paulo se fâche et proteste :
    – De l’eau sale, oui, c’est vrai, j’en ai souvent rapporté. Mais mentir, moi, jamais! Comment peux-tu m’accuser? » (p. 23-24)

    « Accablée par son chagrin, Vélina voudrait se laisser emporter par le courant. Elle est prête à aller loin, loin, là où les yeux ne peuvent plus rien voir, mais où le cœur et l’âme voient tout. Là, elle le sait, son cœur retrouvera Thézin. Soudain une voix semble lui souffler quelque chose. Alors elle s’accroupit lentement. Ses larmes baignent le squelette du poisson, elle défait le sac et commence à disposer les écailles sur le squelette qui, au même instant, se met à reprendre forme. » (p. 28-30)

Référent(s) culturel(s)

  • Référents culturels de la francophonie haïtienne : conte populaire, langue créole haïtienne, auteure et illustrateur haïtiens.

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de former des groupes de deux et de rédiger un résumé de l’œuvre qui pourrait servir d’aperçu sur la quatrième de couverture.
  • L’artiste haïtien Tiga utilise plusieurs techniques pour créer ses illustrations (p. ex., pointillisme, abstraction, ombres et lumières). Demander aux élèves de faire une analyse critique des illustrations de Tiga dans La légende du poisson amoureux. Leur proposer de s’inspirer de ces exemples pour réaliser une œuvre et de choisir diverses techniques pour créer des effets particuliers (p. ex., utilisation de lignes et de points pour créer un effet de forme, de profondeur, de luminosité).
  • Demander aux élèves de comparer le conte La légende du poisson amoureux à un conte de la francophonie canadienne tel Ti-Jean-le-Brave ou Ti-Jean-le-Rusé (dont les fiches descriptives sont disponibles dans FousDeLire).  Utiliser le diagramme de Venn pour mettre en évidence les ressemblances, les différences et les points communs entre les deux œuvres (p. ex., personnages principaux et secondaires, rôle de la femme et de l’homme, péripéties, présence de stéréotypes ou de violence).

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, situer les élèves à l’aide des notes biographiques de l’auteure et de l’illustrateur sur la quatrième de couverture.
  • Situer l’œuvre dans le contexte socioculturel du conte de tradition haïtienne afin d’aborder les thèmes qui pourraient s’avérer perturbateurs pour le lectorat ciblé (p. ex., mort, brutalité), tout en soulignant le fait que ces thèmes s’apparentent au conte de façon générale.
  • Revoir les caractéristiques du résumé afin d’en faciliter la rédaction.

Ressource(s) additionnelle(s)

  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 4e à 8e année, Série: Contes du monde entier, divers épisodes.
  • IDÉLLO.org, ressources éducatives en ligne, 7e à 10e année, Série : À main levée, Point, à la ligne.