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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2La fleur de Guernica

Sismo est amoureux. Amoureux fou de Rosemonde, la plus belle fille de Port-au-Prince, la plus belle fille de l’univers. Et puis la terre tremble, et la terre dévaste la réalité des amoureux. Même les cœurs qui ne connaissent que la douceur des regards apprennent dans l’effondrement sourd du béton la misère des hommes.

Sismo est amoureux et rien des instants de chance qui les ont épargnés, lui, sa mère et sa tante, ne peut atténuer l’inquiétude qu’il a pour Rosemonde. Rosemonde sous les décombres, Rosemonde qui lui avait fait découvrir le matin même un tableau bizarre de Picasso : Guernica.

(Tiré du site de l’éditeur.)

3 À propos du livre

Genre litéraire
  • Récit
Public cible
  • 4e
  • 5e
  • 6e
Auteur(e)
  • James Noël
Illustrateur/Illustratrice
  • Pascale Monnin
Provenance
Internationale
Maison d'édition
Les Éditions Vents d'ailleurs
Parution
2010
ISBN
978-2-91141-272-1
Nombre de pages
Œuvre non paginée
4 Mots-clés
  • tremblement de terre
  • récit
  • Haïti
  • espoir
  • entraide
5 Lien(s) transdisciplinaire(s)
  • Éducation physique et santé
  • Études sociales

Contenu

  • Œuvre mettant en vedette deux personnages principaux dont le narrateur, Sismo, un jeune Haïtien qui vit des moments d’angoisse suite au tremblement de terre de 2010, et Rosemonde, sa copine de classe qui s’en sortira indemne grâce au courage des voisins; quelques personnages secondaires soit  l’enseignante, madame Séverine, ainsi que la mère et la tante de Sismo.

    « Rosemonde, la plus jolie fille de l’univers, vient s’asseoir à mes côtés. Sa présence chaude m’électrocute la jambe gauche. Le premier plan de guerre de l’amour, je crois, c’est d’empêcher toujours celui qui aime de prendre la fuite.
    Rosemonde me montre les pages de son cahier peuplé de dessins et de photos collées un peu partout. "Tu sais, Sismo, madame Séverine est une terreur. Dans ses cours, elle parle et déparle, moi je dessine sans arrêt. Connais-tu Picasso?"
    Sans attendre ma réponse, Rosemonde glisse dans mon sac une photo joliment bizarre. "Guernica, précise-t-elle, c’est du peintre espagnol Pablo Picasso." »

    « J’entre dans ma chambre pour étudier. À peine ai-je ouvert mon livre de géographie que j’entends un bruit assourdissant me parcourant les os.
    "Sismo, mon garçon, sauvons-nous vite!" vocifère ma mère. Nous nous jetons dans la cour alors qu’un vent de poussière nous fouette le dos avec violence. »
     

  • Récit empreint de sensibilité rappelant l’horreur vécue par le peuple haïtien le 12 janvier 2010; sujet susceptible d’intéresser le lectorat visé de par les thèmes exploités (p. ex., tremblement de terre, amour, espoir, entraide, peur, survie).
  • Œuvre non paginée; nombreuses illustrations détaillées, sur pleine page, permettant d’établir un lien avec le texte et de traduire les émotions ressenties par les personnages; texte aéré sur demi-page; courte présentation de l’auteur et de l’illustratrice au début de l’œuvre pouvant être exploitée lors d’une mise en contexte; présence d’éléments graphiques facilitant l’interprétation du texte (p. ex., deux-points, guillemets, tirets).

    « Exilé trop longtemps au doux pays du rêve, la voix de ma mère me rapatrie à la réalité caillouteuse : "Sismo, crie-t-elle, secoue-toi, c’est l’heure d’aller à l’école." »

    « Le ciel se met à vaciller et à basculer. Je serre ma mère très fort. "C’est un tremblement de terre", définit-elle, sans voix. »

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; style poétique et vocabulaire riche pouvant causer des bris de compréhension lors de la lecture et nécessitant une intervention au préalable.

    « Tout se met à casser, à se fracasser autour de nous. Un curieux vacarme qui s’étend sur des kilomètres de douleur. Un carnaval têtu de casseroles cabossées. C’est par les colosses de bâtiments qu’arrivent les premiers scandales d’hécatombe. Après, c’est au tour des autres maisons de tirer l’accordéon de la mort en cascade. »
     

  • Mélange de phrases de base et de phrases transformées qui permettent au lectorat de se faire des images mentales des événements. 

    « La radio parle de deux cent mille morts. Beaucoup de vies ont été anéanties par le toit de leur maison qui leur est tombé sur la tête.
    Depuis le tremblement de terre, presque tout le monde dort à la belle étoile, par peur d’autres secousses. Chez ma tante, on se couche tout habillés à l’intérieur de la maison, en gardant les yeux fixés sur le plafond. »
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., comparaisons, métaphores, expressions figurées) qui caractérisent bien le style de l’auteur. 

    « Je me passe vite de l’eau sur la figure et je file comme une flèche. »

    « Ma classe est la plus bruyante de toute l’école, mais durant les cours de madame Séverine, notre professeure de catéchisme, tous les élèves font comme une croix sur leur bouche. Silence d’hôpital! recommande-t-elle. »

    « Les chiens entrent dans un cycle d’aboiements sans queue ni tête. Une vraie Babel de larmes et de désespoir en bloc. Certaines maisons, sous l’effet de la panique ambiante, ont une montée de fièvre subite et prennent en feu. »
     

  • Séquences descriptives qui permettent de se situer dans le temps et le lieu de l’action et de ressentir les émotions des personnages.

    « Je cherche des nouvelles de Rosemonde depuis une semaine. Ses parents auraient eu le temps de sortir de la maison, mais mon amie, elle, aurait été dans sa chambre en train de lire Les Mille et une Nuits. Ses voisins creusent désespérément sous les décombres.
    Je n’arrive pas à dormir, l’image d’une Rosemonde coincée sous des tonnes de gravats me hante depuis huit jours.
    L’idée de ne plus la revoir me rend fou. »

    « La planète est triste devant le drame du tremblement de terre. J’aimerais pourtant crier ma bonne nouvelle à tout le monde.
    Les voisins ont sorti mon amie de sous les décombres. Elle viendra passer la journée demain chez ma tante pour nous faire le récit de ce miracle.
    Elle a été retrouvée intacte au milieu des ruines. »

Pistes d'exploitation

  • À un cercle de lecture, inviter les élèves à faire part de leurs sentiments suite à la lecture du récit. Leur permettre de communiquer leurs connaissances antérieures au sujet de ce tremblement de terre et les amener à imaginer leurs propres réactions face à une situation semblable.
  • En groupe-classe, faire une recherche via Internet au sujet de Guernica, l’une des œuvres les plus célèbres de Picasso. Permettre aux élèves de commenter l’œuvre et de l’apprécier. Les amener à découvrir les divers symboles contenus dans l’œuvre et à faire des liens avec le récit en partant de la citation suivante : « Rosemonde, ma fleur de Guernica! ».
  • Former des dyades et demander aux élèves de repérer quelques figures de style et d’en définir le sens. Permettre à chaque équipe d’expliquer au groupe-classe une figure de style. Inviter les élèves à prendre note des figures de style dans leur carnet de lecture afin de pouvoir s’y référer lors de futures tâches d’écriture et de communication orale.

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, situer Haïti sur une mappemonde et rappeler les faits au sujet du tremblement de terre survenu en janvier 2010.
  • Faire aux élèves une lecture de ce récit à titre d’élément déclencheur pour l’étude de la situation politique, sociale, économique et environnementale d’Haïti depuis le tremblement de terre.