- Roman jeunesse brossant un tableau réaliste des relations entre adolescents; roman fantastique racontant les aventures de personnages qui voyagent entre deux époques; roman historique relatant le combat des Franco-Ontariens de Green Valley pour conserver leur langue.
« Dernièrement, la tension est palpable entre nous deux, parce que ma chère petite sœur, courtisée par le beau Matthieu Boudreau, répond favorablement à ses avances. Elle est amoureuse, la pauvre. Ce gars de 18 ans, en fin de secondaire depuis deux ans, jouit d'une grande popularité auprès des filles, mais en coulisse, on lui attribue une très mauvaise réputation. » (p. 38-39)
« Je me promène dans un autre monde. Je vis ce que ces gens vivent. Cela dépasse tout entendement, c'est incroyable, voire impossible. Pourtant, j'ai la certitude de voyager dans le temps. Je suis donc transporté dans le passé! Je recule de cent ans sans que ces personnes me voient, sauf le spectre de Pépère qui m'accompagne toujours. » (p. 76)
« – […] La grande majorité des élèves de l'école sont des Français. On ne pensait pas mal agir et on a toujours respecté la loi. Comme le Règlement 17 l'exige, la maîtresse que nous avons engagée enseigne le français seulement une heure par jour, puis le catéchisme pendant dix minutes. Il me semble que c'est raisonnable! Nous sommes poursuivis injustement, Monsieur le curé. » (p. 145)
- Trois personnages principaux autour desquels gravitent de nombreux personnages secondaires et figurants : John, un jeune homme de 18 ans, en proie aux inquiétudes quotidiennes de notre époque (p. ex., le caractère irascible de sa copine, la crise d'adolescence de sa sœur, le cancer de sa mère); Pépère, décédé récemment, mais dont l'esprit revient hanter John pour lui faire revivre le passé; Florence Quesnel, enseignante engagée comme bien d'autres dans la lutte pour conserver le français dans son école.
« Je prends mon téléphone intelligent sur ma table de chevet, l'allume et constate que c'est ma copine Lois. Depuis que j'ai raté son fameux party, elle a adopté une attitude agressive envers moi. Elle me tient des propos vindicatifs, ce qui commence à m'indisposer. » (p. 35)
« Quand elle fréquentait l'école élémentaire, la communication était plus facile. Elle m'écoutait avec respect. Alicia a quatorze ans et en est à sa première année au secondaire. Comme plusieurs filles de son âge, elle veut paraître plus vieille. » (p. 38)
« Il y a deux semaines, Mariette, ma mère, a reçu un diagnostic de cancer du sein. La bataille ne fait que commencer et je ressens beaucoup d'empathie pour elle. Je l'aime et je ne veux pas la perdre… » (p. 43)
« Tout autour de moi, des gens circulent comme sur un carrousel de cirque. […]
Curieusement, les gens semblent irréels, mais sympathiques, enfin, presque tous. Parmi eux, une figure domine les autres; je vois le spectre de Pépère. Oui, oui, mon Pépère, celui qui est mort le 5 avril dernier. » (p. 55)
« La double taxation exigeait des grands sacrifices pour la majorité des familles. Je leur étais très reconnaissante et je faisais ma part en acceptant d'enseigner pour la moitié du salaire régulier. […]
C'est mon beau Lucien Lefebvre qui se leva et livra une charmante adresse, louangeant mon travail et aussi la détermination et la résistance des commissaires, Baptiste Ménard et Médéric Poirier. » (p. 212-213)
- Une narratrice et un narrateur participants présentant leur récit en alternance : John livrant ses états d'âme au sujet des événements étranges qui bouleversent sa vie et Florence Quesnel racontant certains épisodes de la lutte des francophones, en Ontario, au début du XXe siècle.
« Est-ce que j'entends des fantômes? Suis-je en train de virer fou ? […] Qui sont ces gens? Des spectres? Tant de questions et aucune réponse. » (p. 56)
« Malheureusement, je devais tout enseigner en anglais, même si la vaste majorité des jeunes vivaient en français à la maison. Issus de grandes familles canadiennes-françaises, les parents avaient traversé la frontière du Québec et n'avaient plus accès aux écoles françaises. Je voulais bien enseigner en français aux enfants, mais le gouvernement de la province de l'Ontario me l'interdisait, sauf une heure par jour, tel que stipulé par la loi. » (p. 71)
« Un malaise s'installe en moi.
Je sens qu'on m'observe. Mon cœur palpite. Dans un coin de la chambre, il me semble voir une ombre. Peu à peu, je distingue la silhouette de Florence Quesnel. Elle me fait signe de la suivre. […] De sa voix douce, Florence Quesnel me raconte… » (p. 85)
« L'injustice flagrante envers eux était inacceptable. Nous ne voulions rien enlever aux Écossais, nous voulions simplement avoir droit à notre place, dans cette société à laquelle nous avions contribué depuis le début de la colonisation. […]
Nous étions réunis à l'école, Baptiste Ménard, mon oncle Médéric Poirier et moi-même, Florence Quesnel. Je me souviens encore de la date : le 16 octobre 1915… » (p. 168)
- Thèmes susceptibles d'intéresser les élèves du groupe d'âge visé (p. ex., différences entre les deux époques : communication entre amis et amoureux, contribution des jeunes adultes au bien-être financier de la famille, place des enfants dans la société).
« Cher Louis,
Quel beau printemps nous avons eu.
[…]
Je t'aime mon p'tit loup et t'aimerai à jamais,
Florence » (p. 62-63)
« Rofl, as-tu vu ses yeux? Tu es
dans la merde. Lmao. Lo.
[…]
Ooooou! Monsieur est choqué.
Ok à 9h. Love. Lo. » (p. 160)
« Avec mon salaire d’enseignante, j’en profitais pour gâter mes sœurs et frères. Évidemment, je donnais le gros de ma paye à mon père, mais je m’en gardais toujours un peu pour mes besoins. Avec sept frères et sœurs, c’était apprécié. » (p. 165)
« Au magasin John Simpson & Sons, sur la rue Principale, on trouvait de tout. […] Les enfants devaient attendre patiemment dans le boggie. Mr. Simpson n’aurait pas permis que toute la famille entre en même temps. Il y avait d’autres clients. Étant l’aînée, je pouvais offrir à mes frères ou sœurs de m’accompagner à l’intérieur, mais un seul par visite. » (p. 167)