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Jeux cruels

Rien ne va plus au Grand Chêne où d'étranges incidents se multiplient. De son fauteuil roulant, Jean-Luc Gélinas se sent bien impuissant lorsqu'il fait appel à Océane, une jeune bénévole, pour démasquer celui ou celle qui cherche à traumatiser les personnes âgées. Accompagnée de son jeune frère Ulrich et de Mathieu, un adolescent contraint à des travaux communautaires, Océane mène une enquête qui les conduira à découvrir de troublants indices.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Océane, une adolescente affligée d’un trouble obsessif compulsif et de crises d’anxiété, animatrice d’un atelier de dépannage média dans une résidence pour personnes âgées.

    « Elle recompte une dernière fois ses effets scolaires, puis referme soigneusement le sac. Finalement, elle vérifie pour la troisième fois qu’aujourd’hui est bien un mercredi correspondant à un jour 9. » (p. 7)

    « L’adolescente vient bénévolement passer une heure et demie trois fois par semaine pour aider les résidents avec tout ce qui touche la communication ou l’accès à l’information. » (p. 13)
     

  • Plusieurs personnages secondaires, dont la mère d’Océane, avec laquelle cette dernière entretient une relation parfois conflictuelle, son père, qui la soutient avec humour dans ses périodes de questionnement, ses trois complices (Jean-Luc, Mathieu et Ulrich), les principaux suspects, parmi lesquels l’infirmière, le concierge et la secrétaire, Maria Boudrias, la coupable.

    « Entre la mère et la fille, il ne s’agit plus de querelles explosives, mais d’une incompréhension qui, malheureusement, se creuse un peu plus chaque jour. » (p. 35)

    « Pierre Beauchamp glisse un bras affectueux sur les épaules délicates de l’adolescente.
    – Ma fille a un grand cœur! Tu sais que tu es vraiment ma fille préférée?
    – Je suis ta seule, p’pa, soupire cette dernière, comme elle le lui a si souvent répété. » (p. 101)

    « – Ton frère a raison! s’écrie subitement Jean-Luc. À défaut d’avoir mieux, on se fie à notre instinct. Votons à main levée pour les suspects de notre dernière liste, ceux qui ont accès à tous les endroits. […]
    – On n’est pas plus avancés, se lamente Mathieu. Ça nous prendrait de vrais indices. » (p. 111)

    « Océane trouve le concierge totalement antipathique et étrangement prétentieux. […] Qu’il soit l’auteur de ces crimes est tout à fait plausible. » (p. 150)
     

  • Intrigue bâtie autour d’une suite d’événements inquiétants (p. ex., fauteuil roulant qui bascule à cause d’une roue trafiquée, ajout d’un produit corrosif à l’eau de la piscine).

    « – Tu n’as pas su pour la piscine? Il y a eu un produit dans l’eau qui a causé des brûlures. […] Tous les baigneurs ont eu de grosses plaques rouges sur le corps. » (p. 18-19)
     

  • Événements présentés selon un ordre chronologique dans l’ensemble de l’œuvre; quelques retours en arrière et projections dans l’avenir.

    « L’adolescente se remémore que son cadet avait effectivement eu un comportement irréprochable. Elle avait pu animer son atelier de dépannage média en toute tranquillité. » (p. 11-12)

    « – Quand Jules s’occupera des toilettes du quatrième, j’aurai le temps d’inspecter la piscine, les vestiaires et la zone d’entretien. Bref, tout ce que je pourrai. » (p. 117)
     

  • Thèmes délicats, tels les handicaps intellectuels, les maladies mentales et la vieillesse, exploités avec tact.

    « – Éric n’a jamais été très sportif, tu sais. Même s’il agit comme un enfant, il a quarante-quatre ans. Il aime les jeux de société, surtout. » (p. 37)

    « – Est-ce que je suis une malade mentale? Après tout, le trouble obsessif compulsif est une maladie mentale.
    – Ben moi, je t’aime avec tes tics.
    – Pas des tics, un TOC. Ce n’est pas pareil, le docteur l’a expliqué. » (p. 99)

    « Juliette Belcourt est une femme légèrement confuse qui se déplace à l’aide d’une marchette. Elle n’a normalement pas besoin d’accompagnatrice pour se rendre à ses activités, seulement d’un peu plus de temps. » (p. 146)
     

  • Éléments graphiques (p. ex., points de suspension, guillemets, majuscules, caractères gras, caractères italiques) traduisant des sentiments et ajoutant de la vie et de la vraisemblance au récit.

    « Ah, tu sais! Donc tu désobéis aux consignes!
    – Non, non… J’ai juste… j’ai… » (p. 16)

    « "Il ne sort même pas les fins de semaines, ni à Noël", se dit Océane en l’observant discrètement. » (p. 131)

    « – …Non, vous avez cru que moi j’étais le coupable… » (p. 191)

    « – J’ai dit de reculer. Vous n’avez rien à faire ici. RIEN! hurle l’employée. » (p. 218)

    « Ça va. Ul aussi. J’espère que t’as pas d’ennuis. Je dois aller en cours. Jte texte ce midi. O » (p. 224)

Langue

  • Registre de langue courant dans la narration contribuant à la lisibilité du texte; quelques jurons, anglicismes et mots familiers, le plus souvent empruntés au langage des jeunes, traduisant l’étonnement, la satisfaction ou l’exaspération, dans les dialogues.

    « L’adolescent à la chevelure sombre décoiffée balaie le plancher d’un rythme régulier qui manque de conviction. » (p. 14-15)

    « – Sapristi! Faudrait pas en faire une crise de cœur… » (p. 16)

    « – Cool! commente Ulrich. Je veux essayer. » (p. 112)

    « – Une sacrée poule mouillée! s’emporte Jean-Luc avec véhémence. » (p. 188)
     

  • Champ lexical se rapportant aux domaines des maladies mentales et des soins de santé étalé sur l’ensemble du roman.

    « Les résidents du Grand Chêne ont de lourds problèmes de santé et plusieurs sont confus, mais cet homme-là a encore toute sa tête. » (p. 23)

    « – Tu dis n’importe quoi! Moi, je suis sérieuse. J’ai un TOC. » (p. 100)

    « "La médication n’est pas magique. C’est seulement une aide. Tu dois prendre soin de toi." On lui a tellement répété ces paroles à l’hôpital : le médecin, les thérapeutes, les infirmières… » (p. 157)
     

  • Structures de phrases variées; phrases impératives, interrogatives et exclamatives utilisées en abondance pour marquer tantôt la vigueur des échanges dans les nombreux dialogues, tantôt le questionnement dans le discours intérieur des personnages, ainsi que pour rendre avec vraisemblance leurs sentiments à fleur de peau.  

    « – Relaxe, Océane! » (p. 11)

    « Pour quel motif tel individu terroriserait-il un résident? Comment s’y prendrait-il? » (p. 97)

    « – Pourquoi empoignez-vous ainsi ce garçon? Laissez-le! ordonne Jean-Luc. » (p. 135)
     

  • Séquences narratives, descriptives, dialoguées et explicatives entremêlées pour raconter les faits, brosser les portraits physiques et moraux des personnages, situer les événements dans l’espace et dans le temps, faire avancer l’action et définir certains concepts.

    « La maison de retraite, érigée depuis cinq ans dans l’ouest de la ville, abrite soixante personnes âgées en perte d’autonomie et dont l’état nécessite des soins de longue durée. » (p. 12-13)

    « – Si tu vois le jeune, peux-tu lui dire que je veux lui parler?
    – Le jeune?
    – Celui qui aide le concierge.
    – Le garçon qui était ici? Je crois qu’il s’appelle Mathieu.
    – Celui-là, oui. Dis-lui que je le cherche. » (p. 27-28)

    « Après quatre semaines, la jeune fille commence à se sentir vraiment à l’aise au Grand Chêne; elle connaît de plus en plus de résidents et apprécie la compagnie de plusieurs d’entre eux. Océane aime sincèrement leur venir en aide. » (p. 29)

    « Ce logiciel gratuit offre la possibilité non seulement d’entendre son interlocuteur comme au téléphone, mais également de le voir. » (p. 40)
     

  • Nombreuses figures de style (p. ex., métaphore, énumération, comparaison, onomatopée) permettant au lectorat de se représenter la réalité et les sentiments des personnages; expressions imagées ajoutant parfois une touche d’humour.

    « …Ulrich est un détecteur de mensonges vivant. » (p. 31)

    « Elle aime les garçons brillants, beaux, artistes; comme Laurent et David, des élèves de sa classe, ou encore Justin, qui chante dans la même chorale qu’elle. » (p. 32)

    « La résidente encore somnolente se secoue maintenant comme un chat tout en repoussant la revue sur son lit. » (p. 127)

    « Le chandail résiste, et le garçon tente alors de retirer l’aiguille.
    – NOOON! » (p. 213)

    « – … On a tous des squelettes dans nos placards, sans que ça fasse de nous des mauvaises  personnes. » (p. 230)

Pistes d'exploitation

  • Après la lecture des chapitres 1, 3, 10 et 12, poser aux élèves la question suivante : Selon toi, quel personnage est coupable des incidents qui se sont produits à la résidence? Leur demander de justifier leur réponse.
  • Inviter les élèves, réunis en équipes, à proposer des moyens de protéger les personnes âgées vivant en foyers d’accueil (p. ex., visites fréquentes des membres de la famille, formation du personnel soignant, caméras de surveillance). Animer une mise en commun pour leur permettre de faire part de leurs idées.
  • Demander aux élèves, regroupés en dyades, de rédiger un reportage présentant les incidents qui se sont produits à la résidence du Grand Chêne. Les inviter à présenter leur reportage comme s’il était diffusé par la radio ou la télévision. 

Conseils d'utilisation

  • Avant la lecture, aborder la question de stéréotypes et de préjugés face aux personnes âgées, handicapées et malades mentalement.
  • Au cours de la lecture, définir brièvement, au besoin, les diverses maladies mentales dont il est question dans le récit.
  • Revoir les caractéristiques du reportage afin d’en faciliter la rédaction.