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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2J’ai fait ma chance

L’autobiographie d’Annette Saint-Pierre, figure de proue de la francophonie canadienne de l’Ouest, nous entraîne tambour battant à travers les décennies, les embûches, les préjugés, les honneurs aussi, d’une femme toujours animée d’un invincible désir d’accomplissement, d’un engagement sans faille et d’un humour inaltérable. Ses accomplissements sont multiples, en littérature, en recherche, en réalisations patrimoniales. Femme hors du commun, être de foi, de passion et de lumière, elle a marqué son milieu et son entourage. Et, comme le dit le titre de l’œuvre : elle a « fait sa chance ».

(Adapté du site de l’éditeur.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Narratrice participante entourée de nombreuses personnes (parents, membres de communautés religieuses, collègues et amis des divers organismes culturels et professionnels auprès desquels elle a œuvré), témoignant de l’importance qu’elle a toujours accordée aux relations interpersonnelles.

    « Ma mère avait peu à dire sur l’absence de papa. Avait-elle eu de gros mots avec lui? Se reprochait-elle de l’avoir laissé partir? Il me faudra des années avant de comprendre que le terroir était demeuré aux yeux de maman le symbole de la misère, alors que mon père l’associait à l’indépendance et aux épousailles d’une nature généreuse. » (p. 43)

    « Heureusement, le sens de l’humour de la sœur Lucie Arpin me fournissait une excellente thérapeutique. L’enseignement nous comblait, les parents nous appréciaient et la gent écolière était heureuse. » (p. 207)

    « L’ouverture officielle de la Maison eut lieu le 19 juin 2003.
    […] Les amis de Gabrielle Roy se groupèrent dans la rue Deschambault et les dignitaires sur la véranda toute fraîche. » (p. 426)
     

  • Points de vue narratifs variés grâce, notamment, à l’exploitation du discours direct rapporté et à l’inclusion d’articles de journaux et de textes élogieux adressés à l’auteure, récipiendaire de nombreux honneurs.

    « – Jeunes religieuses, disait-il, n’oubliez pas que vous serez sacrifiées à la croix par trois vœux : pauvreté, chasteté et obéissance. Puis, en soulignant la grandeur de la vie religieuse, il ajouta :
    – Priez pour les jeunes filles dans cette chapelle trop lâches pour se donner à Dieu. » (p. 96)

    « Le prestige qui s’attache à la décoration dont vous êtes titulaire tient aux critères selon lesquels elle est accordée, fondés sur le dévouement à la cause du savoir et de la culture, du progrès des sciences et de l’éducation. » (p. 424)
     

  • Séquences narratives et descriptives entrecoupées de courtes séquences dialoguées, présentant le contexte sociohistorique de l’époque et permettant de bien saisir la personnalité de l’auteure.

    « L’institution comptait une trentaine de religieuses d’ascendance irlandaise et une centaine de garçonnets. À la récréation, je conversais avec la marmaille et, aux repas, je prenais place avec les sœurs derrière des tables disposées en U. J’étais donc quotidiennement soumise à des tests d’anglais, particulièrement de la part de la supérieure qui tenait à me décerner un diplôme à la fin du mois d’août. L’exercice était plutôt pénible, mais je choisis d’en rire. » (p. 154)

    « Je bouclai la boucle de ma première mission en sol manitobain en réintégrant le village de Powerview en 1961. […]
    Cette fois, la localité me plut. Un couvent tout neuf s’élevait sur un nouveau site et, en face, deux écoles modernes tout aussi fières de leur apparence. L’église de fraîche date pointait son clocher étincelant vers les nuages, alors que le presbytère indiquait la présence d’un pasteur permanent. » (p. 215)

    « – Comment peut-on accumuler une telle saleté [calculs biliaires] dans la trentaine? Mais c’est une honte, de s’écrier le Français, les bras en l’air. Allez, ma sœur, dites-moi ce que vous faites dans la vie.
    – Allez enseigner l’anglais et le français à une classe de quatre niveaux, lui dis-je. Étudiez en même temps, ne prenez jamais de vacances et assumez ensuite la direction d’une école, tout en étant titulaire d’une classe, et vous viendrez m’en donner des nouvelles… » (p. 226-227)
     

  • Nombreuses photos, en couleur et en noir et blanc, regroupées sur 32 pages, illustrant divers moments-clés de la vie de l’auteure ou mettant en vedette des personnes qui lui étaient chères.

Langue

  • Registre courant dans la narration, mais parfois familier dans le discours direct rapporté; mots et expressions en langue anglaise attestant de la réalité linguistique du Manitoba.

    « Un jour, nous nous balancions en chantant à nous époumoner sur la large barrière de la clôture d’une nouvelle voisine. Une explosion de colère mit abruptement fin à notre récréation. Debout sur son perron, carabine en main, l’Italienne nous tenait en joue en nous ordonnant de descendre de notre juchoir. » (p. 14)

    « Incapable de freiner au bout de ma chevauchée, je m’écriais : "Pognez-moi, pognez-moi!" » (p. 29)

    « Le prêtre, un Irlandais, figure écarlate et chevelure blanche, me lança entre deux éclats de rire :
    – Go in peace, Sister, your sins are forgiven. » (p. 155)
     

  • Écriture sans artifice; phrases de longueur variées organisées en paragraphes courts; figures de style simples (p. ex., énumération, métaphore, comparaison) en accord avec le ton de l’ensemble de ce récit de vie.

    « Je me présentai avec l’espoir d’obtenir mon congé. Je n’étais pas un modèle, puisque je manquais souvent à la règle du silence, me moquais des coutumes désuètes, tenais mes bas ravalés pour capter quelques courants d’air sur mes jambes, critiquais tout travail manuel, bref, je faisais tout pour provoquer mon renvoi. » (p. 109)

    « Je cognai des clous tout au long de la première semaine, sous la chaleur suffocante de l’Est qui s’abattait sur les humains comme un loup sur une brebis. » (p. 214)

    « En l’entendant m’interpeller de cette façon, j’eus la puce à l’oreille… » (p. 268)
     

  • Nombreux champs lexicaux liés, entre autres, à la religion catholique et au monde de l’édition.

    « Quelques juvénistes conseillées par le bon père ont demandé leur entrée au noviciat. » (p. 65)

    « Chaque produit culturel serait une bouffée d’air frais […] Aux éditions des Plaines, je continuai à accepter une variété de genres littéraires […] Je me souviens d’un jeune auteur auquel j’avais recommandé d’écrire un livre jeunesse […] les heures passées à lire ces essais n’étaient pas une tâche ennuyeuse… » (p. 380-381)
     

  • Caractère italique utilisé pour désigner, en plus des titres de journaux et de livres, les mots et les expressions empruntés à l’anglais, les lettres reçues et le discours intérieur que se tient l’auteure à certains moments.

    « Allons, du courage! Je dois me montrer une digne fille des Sœurs de Saint-Joseph. » (p. 147)

    « Le Carillon News de Steinbach consacra de grandes pages à l’événement culturel. Nous avions des affinités avec le High School de cette ville, étant donné que les équipes féminines et masculines de ballon-panier se faisaient la guerre. » (p. 235)

    « Chère Sœur Pierre,
    […] Quelle sottise que de prétendre qu’il n’y a pas de littérature canadienne qui vaille! Bien sûr, elle n’est pas à la hauteur de celle de très grands et vieux pays. Tout de même, elle offre, pour nous du moins au Canada, un intérêt certain.
    Je vous souhaite la meilleure chance du monde.
    Gabrielle Roy » (p. 255-256)

Référent(s) culturel(s)

  • Innombrables référents de la francophonie canadienne et internationale parmi lesquels le Collège universitaire de Saint-Boniface, La Manic, le Conseil des Arts du Canada, Paris, Genève, Bruxelles, Maurice Constantin-Weyer (auteur français ayant vécu dans l’Ouest canadien de 1904 à 1914).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de trouver le nom d’une personne qui, à l’instar d’Annette Saint-Pierre, « a fait sa chance », c’est-à-dire qui a travaillé fort pour réussir, et les inviter à justifier leur choix.
  • Inviter les élèves à transposer un passage de leur choix en scène de théâtre ou en épisode de feuilleton télévisé.
  • Proposer aux élèves de relever, dans l’œuvre, des références à la religion catholique, et les inviter à discuter de la place que cette religion occupait pendant les années 1960 et 1970.

Conseils d'utilisation

  • Proposer la lecture d’autres œuvres d’Annette Saint-Pierre, dont Au pays de Gabrielle Roy, dont la fiche descriptive est disponible dans FousDeLire.
  • Avant la lecture, expliquer la place occupée par les francophones, au Manitoba, à cette époque et aujourd’hui.
  • Avant la lecture, parler de certains sujets délicats abordés dans l’œuvre (p. ex., rigueur de la vie religieuse à l’époque, préjugés à l’égard des autochtones).