Contenu
- Deux personnages principaux, dont Kali, une étudiante et militante antiguerre depuis que son frère Alex s’est enrôlé, et Alex, absent de la scène, mais omniprésent, et source de tous les soucis de sa famille en ce temps des Fêtes.
« KALI – Blogue contre la guerre numéro 56. Merci pour l’idée du héros et de l’héroïne. J’en ai fait une pancarte. Mais je vais pas aller à la manif. » (p. 9)
« TAYEB – J’aimerais passer les prochains jours avec vous autres.
NAT – T’es tout seul? (Elle le regarde attentivement.) T’es inquiet pour Alex, toi aussi? » (p. 26)
« KALI – Il va avoir besoin de chacun de nous.
Tayeb s’approche de Marion et elle se colle contre lui. Il la prend dans ses bras.
NAT, se tournant vers Mike, dans la douleur et le désespoir – Qu’est-ce qu’on va faire?! » (p. 51)
- Cinq personnages secondaires, dont Natalie, la mère d’Alex, en proie à de vives réactions au sujet de l’absence de son fils, Tayeb, le meilleur ami d’Alex, qui ne partage toutefois pas les mêmes ambitions, Mike, le beau-père d’Alex, radical et quelque peu machiste, Marion, la petite-amie d’Alex, qui, en tant qu’infirmière, se veut plus lucide à propos de son retour, puis le Vieux, le grand-père de Tayeb, qui dit avoir connu ses meilleurs jours en tant que soldat.
« MIKE – Toi, tes affaires ?
NAT – C’est pire cette année.
MIKE – Tu t’inquiètes pour rien, minou.
NAT – Puis on n’a pas de nouvelles d’Alex. » (p. 29)
« MIKE, à Tayeb – Ça t’a jamais intéressé, toi, l’armée?
TAYEB – Est-ce que j’ai l’air d’un pauvre con qui sort d’un trou, moi? Puis je veux pas être un héros. » (p. 36)
« KALI – Comment et quand on devient agressif, papa, ça dépend plus de la culture que des gênes. Tu devrais savoir ça.
MIKE – Il y a rien dans l’expérience humaine qui se compare en intensité au combat armé. Même pas l’orgasme le plus fracassant. » (p. 37)
« MARION – […] Quand les vétérans reviennent chez eux, ils boivent et cassent tout. Ils battent leur femme et leurs enfants.
MIKE – Toi aussi, tu lis.
MARION – C’est pas de la lecture, c’est ce que je vois à l’hôpital. » (p. 40-41)
« VIEUX – Je suis parti de Sudbury à 26 ans. J’ai traversé la frontière à Détroit pour m’enrôler comme GI au Vietnam. C’était la belle vie, j’avais des camarades, je comptais pour eux autres. » (p. 53)
- Pièce de théâtre dramatique dont l’intrigue témoigne des horreurs de la guerre et de ses effets brutaux sur les soldats qui en reviennent, ainsi que des répercussions sur la famille et les proches de ces derniers; thèmes (p. ex., guerre, conflits, répercussions, attente) aptes à capter l’intérêt du lectorat visé.
- Mise en page dégagée; œuvre séparée en deux actes, le premier comportant huit scènes et le second, six scènes; éléments graphiques (p. ex., italiques, points de suspension, parenthèses) facilitant l’interprétation de l’œuvre; liste des œuvres de l’auteur, dédicace, ainsi que liste des personnages et des éléments du décor au début du livre; renseignements sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.
Langue
- Registre de langue familier dans l’ensemble de l’œuvre, représentatif du milieu de vie franco-manitobain du dramaturge Jean-Pierre Dubé; registre populaire en de rares occasions, traduisant le trop-plein émotif des personnages.
- Prédominance de phrases de base et de phrases à construction particulière; nombreuses phrases interrogatives traduisant l’inquiétude des personnages; abondance de phrases courtes favorisant une lecture expressive.
« ALEX – Je veux pas voir la parenté ni le reste du monde à Noël. Ils veulent juste que je leur raconte des belles histoires. Mais on est pas des fucking de sauveurs. Si tu peux imaginer ça, on tue du monde tout le temps. Les gars ici sont cyniques par rapport à la rhétorique au Canada : c’est pas le premier ministre qui met les cadavres dans les ambulances. » (p. 13)
« MIKE – Je pars juste pour quelques jours.
NAT – Tu te rends pas compte que tu risques de tout manquer!
MIKE – Qu’est-ce qu’elle a, Kali?
NAT- Elle va pas à la manifestation
MIKE – Mais c’est elle qui l’a organisée!
NAT – Elle dit que ça sert à rien.
MIKE – Toi, tes affaires?
NAT – C’est pire cette année.
MIKE – Tu t’inquiètes pour rien, minou.
NAT – Puis on n’a pas de nouvelles d’Alex.
MIKE – Kali en reçoit pas?
NAT – Elle relit des vieux messages.
MIKE – Marion? Tayeb?
NAT – Rien… » (p. 30-31)
- Figures de style peu nombreuses (p. ex., métonymie, comparaison, hyperbole, métaphore), généralement liées à la guerre, intensifiant le dégoût qu’éprouvent les personnages pour cet enfer.
« NAT – Le christianisme, c’est une religion de paix. Puis Noël, c’est l’amour, pas la guerre. » (p. 38)
« MIKE – Après la bataille, les images repassent en couleur et au ralenti, brûlées dans ton cerveau. La terreur, la rage et l’ivresse d’avoir foncé vers la mort comme un bœuf et d’avoir survécu… » (p. 39)
« ALEX – […] Il perdait une tonne de sang.
[…] il y avait des insurgés partout comme des coquerelles. » (p. 44-45)
« ALEX – […] J’ai manqué à mon devoir, j’ai pas accompagné mon ami, mon ange, qui m’a souvent sauvé la vie. » (p. 47)
- Didascalies, généralement détaillées, contribuant à la clarté de l’œuvre ainsi qu’à la compréhension des gestes et des sentiments des personnages.
« Kali est en train de terminer une pancarte pour la manifestation en chantant le refrain du cantique Les Anges dans nos campagnes (Gloria in Excelcis Deo). Elle recule, l’examine et arpente la pièce… Elle prend la pancarte dans ses mains et la brise contre le plancher, laisse tomber le manche. Puis elle se tourne vers l’auditoire, ouvre le portable et se met à écrire… » (p. 9)
« Ils se regardent les uns les autres comme s’ils cherchent à se consoler, mais ils sont tous mal à l’aise, personne n’ose faire le premier pas. » (p. 64)
« NAT – Allô… C’est Natalie. Bonsoir lieutenant… (Elle sourit, elle pleure, elle est tout excitée.) Oh finalement! (Se tournant vers les autres.) ILS L’ONT TROUVÉ! (Tout le monde jubile et pour la première fois ils se serrent dans les bras.) » (p. 80)
Référent(s) culturel(s)
- Citation totale ou partielle des paroles de quelques cantiques de Noël interprétés en français (p. ex., Les anges dans nos campagnes, Sainte Nuit, Mon beau sapin, La Vierge à la crèche).
Pistes d'exploitation
- Demander aux élèves de commenter, par écrit, le procédé par lequel l’auteur fait revivre le Vieux dans la pièce, et de noter leur appréciation de l’effet obtenu. Jumeler les élèves, puis leur demander de faire part de leur texte aux membres de leur groupe.
- Proposer aux élèves, réunis en équipes, de remplacer la scène 7 de l’Acte 2 par une ou plusieurs scènes inspirées par les mots « Police de Winnipeg ». Les inviter à présenter leur travail au groupe-classe sous la forme d’une saynète.
- Suggérer aux élèves, regroupés en équipes, de comparer à l’aide d’un outil organisationnel la pièce Green Mustang de Laurier Gareau, aussi originaire de l’Ouest canadien et dont la fiche descriptive est disponible dans FousDeLire, à la pièce Heyderabad, en examinant certains éléments tels que les thèmes, le style et le registre de la langue dans les dialogues. Animer une mise en commun afin de permettre aux élèves de présenter leurs trouvailles au groupe-classe.
- Dans le cadre d’un débat, demander aux élèves de prendre parti sur l’intervention du Canada en Afghanistan ou sur l’intervention plus récente du Canada en Syrie dans le conflit généré par les extrémistes islamistes.
Conseils d'utilisation
- Avant la lecture, inciter les élèves à se renseigner sur le syndrome de stress post-traumatique (SSTP), en consultant le site web d’Anciens Combattants Canada.
- Avant la lecture, présenter aux élèves le contexte de la guerre en Afghanistan et le rôle que le Canada y joue.
- Accorder une attention particulière aux sujets délicats abordés dans l’œuvre (p. ex., suicide, guerre, violence familiale).
- Encourager les élèves à lire d’autres pièces de théâtre, telles que Green Mustang, Le Christ est apparu au Gun Club et Afghanistan, dont les fiches pédagogiques se trouvent dans FousDeLire.