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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2heures d’ouverture

les heures d’ouverture du magasin de la parole où attendent impatiemment les mots à écrire souhaitent être prolongées plus on vieillit plus la vie devient courante.

heures d’ouverture : poèmes de la vie courante, 2002-2007 est le sixième recueil de l’un des grands poètes urbains de l’Ouest canadien. Charles Leblanc a passé plus de la moitié de sa vie à Winnipeg. La traduction lui permet de manger, le théâtre et la poésie lui permettent de vivre. Un beau recueil avec des reproductions pleines couleurs de 8 tableaux de l’artiste manitobaine Brigitte Dion.

(Adapté du site de l’éditeur.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Personnage principal et narrateur, l’auteur, qui réfléchit aux enjeux sociopolitiques du temps, exprime ses émotions et analyse son acte d’écrire.

« je veux pas grandir
je veux pas une grosse bedaine
ou des muscles à tour de bras
je veux pas perdre tous mes cheveux
je veux pas vivre en banlieue
je veux pas grandir » (p. 38)

« je ne veux pas
parier mon temps
à regretter un rêve fumeux
qu’il me faudrait jouer aux cartes
quelque part
dans un texas imaginé » (p. 59)

  • Présence de plusieurs personnages secondaires précis dans certains poèmes, dont la musicienne, le photographe et un comédien, alors que d’autres sont souvent identifiés par un simple pronom personnel (p. ex., il, nous), conférant à l’œuvre un caractère à la fois personnel et universel.

« comme la musicienne qui s’assoit
le dos droit comme on lui a appris » (p. 22)

« le photographe le sait
il y a des visages sur les façades
perdus dans la pierre et le verre
vivants à leur façon
figés dans le temps élastique. » (p. 24)

« le comédien apprend chaque fois
à parler la langue des autres » (p. 25)

« il collectionne les livres
des auteurs qu’il aime
et les faux départs en amour » (p. 74)

« nous avons tout le ciel à remplir
des aventures que nous voulons vivre
des aventures peuplées à investir
de rêves pratiques et d’idées claires » (p. 77)

  • Recueil de poèmes en vers libres; poésie imprégnée de réalisme et de lyrisme reflétant les émotions et les préoccupations du poète; thèmes (p. ex., écriture, théâtre, vie ordinaire, fuite du temps, amour) aptes à intéresser le lectorat visé.
  • Mise en page aérée; 38 poèmes titrés en caractères gras et répartis en six sections dont les titres évoquent les aspirations et les sources d’inspiration de l’auteur (écrire ici, vies d’artistes, chansons à respirer, variétés lyriques…, … et didactiques, malgré tout); dédicace personnelle précédant plusieurs poèmes, avec le mois et l’année de rédaction inscrits à la fin de chacun d’eux; œuvre illustrée composée de huit tableaux de l’artiste manitobaine Brigitte Dion représentant des lieux urbains de la vie quotidienne; éléments graphiques (p. ex., italiques, parenthèses, guillemets, astérisques, points de suspension) facilitant l’interprétation de l’œuvre; liste des œuvres du même auteur au début; table des matières, renseignements sur certains poèmes, détails sur les tableaux de Brigitte Dion, notes biographiques sur l’artiste et liste d’œuvres de la collection à la fin; courtes notes biographiques sur l’auteur à la quatrième de couverture du livre.

Langue

  • Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; mots moins connus (p. ex., accalmies, proliférantes, métallurgique, grégaires, animisme) généralement compréhensibles grâce au contexte; utilisation sporadique d’ellipses et d’expressions ou de mots familiers (p. ex., j’suis bien beau pis si fin, niaiseux, bedaine); phrases en anglais (p. ex., writing here is a work in progress, get a hold of yourself) reflétant la réalité d’écrire en français au Manitoba.
  • Poèmes en vers libres, de longueurs variées; textes dénués de ponctuation et de majuscules; écriture poétique caractérisée par un rythme et des sonorités prenant parfois des airs de refrains.

« écrire d’ici une question pratique
faut bien vivre et travailler quelque part
faut de la verdure
la tranquillité d’un quartier confortable
un grand niaiseux d’arbre devant la maison
qui a failli laisser sa peau
aux chenilles vertes cette année » (p. 15)

« je n’veux pas un amour rapide
qui oublie l’temps d’apprivoiser
qui saute l’étape de converser
pour s’embraser les yeux fermés » (p. 40)

  • Nombreux procédés stylistiques (p. ex., métaphore, comparaison, anaphore, alternance et oxymore) contribuant à l’expérience sensorielle du lectorat.

« deux balais
pour soulever doucement la mélodie […]
deux yeux
pour suivre les glissements […]
deux bras
pour lancer la pierre » (p. 21)

« elle peint dans le silence des mots
des notes longues comme le jour
et courtes comme la vie » (p. 23)

« on se contente de ce qu’on a
on se contente de ce qu’on est
on pense connaître ses flèches
on cherche toujours une cible » (p. 37)

« je veux pas grandir
je veux pas de peines d’amour […]
je veux qu’on s’occupe de moi » (p. 39)

« un islamisme de brasserie
un judaïsme du silence
un protestantisme du plaisir
un taoïsme du stress
et un athéisme de la grâce » (p. 65)

Référent(s) culturel(s)

  • Quelques référents culturels de la francophonie canadienne : noms de lieux (p. ex., Montréal, Gatineau, Ottawa) et d’artistes (p. ex., Riopelle, Leduc).
  • Allusion à l’hymne national (« ton histoire n’est pas une épopée »).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de rédiger un court poème en vers libres en s’inspirant d’une photographie de leur quotidien. Animer une mise en commun afin de leur permettre de lire leur texte au groupe-classe.
  • Proposer aux élèves, regroupés en dyades, de créer une œuvre artistique (p. ex., une affiche publicitaire, une photographie, un dessin ou une peinture) illustrant un des poèmes du recueil. Afficher les travaux dans le corridor de l’école.
  • Suggérer aux élèves, réunis en équipes, d’imaginer la situation qui aurait pu inspirer un poème du recueil et leur demander de rédiger le récit de cet événement. Jumeler les équipes, puis leur demander de présenter leur travail aux membres de leur groupe.
  • Animer une discussion à partir de la question : Quels sont les avantages et les inconvénients reliés au passage du temps?

Conseils d'utilisation

  • Revoir les caractéristiques de la poésie en vers libre.
  • Accorder une attention particulière aux sujets délicats dont on traite dans certains poèmes (p. ex., religion, sexualité).
  • Préciser certains référents (p. ex., Berthold Brecht et Tom Waits) afin de faciliter la compréhension de quelques poèmes du recueil.
  • Inciter les élèves à lire un autre recueil de poésie du même auteur, soit Des briques pour un vitrail, dont la fiche pédagogique se trouve dans FousDeLire.