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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Gisèle Lalonde – Grande dame de l’Ontario français

Gisèle Lalonde est devenue une légende de son vivant. Au fil des ans, ses engagements décisifs lui confèrent la stature et le statut de grande dame. La grande dame de l’Ontario français. Celle qui suscite à la fois une grande admiration et un profond respect. Celle à qui on reconnaît spontanément le rôle de porte-parole de sa communauté linguistique et culturelle. Celle qui, toujours, sait déceler les vrais enjeux et choisir les batailles qui comptent, en vue de réaliser des progrès significatifs au bénéfice de la communauté franco-ontarienne, son port d’attache. Au point de départ, une petite fille chétive d’Eastview qui refuse d’accepter qu’elle serait née pour un petit pain…

 (Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

3 À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal, Gisèle Lalonde, faisant l’objet de la biographie et présenté à travers les étapes de sa vie, que ce soit comme jeune fille, épouse, enseignante, conseillère scolaire, directrice du CFORP et grande militante de la cause Montfort.

    « À l’âge de dix-sept ans, c’est une Gisèle Deschamps enjouée qui se présente au salon du personnel enseignant de l’école Montfort où, à peine cinq ans plus tôt, elle était encore élève.
    Comme elle le fait pour toutes les grandes occasions de la vie, elle prend soin de bien choisir sa toilette : jupe en laine à carreaux verts et blancs, chemisier blanc, blazer vert. Avec ses cheveux coupés court et au carré, et avec son toupet lui couvrant le front, elle a l’air… de la jeune fille qu’elle est. » (p. 15)

    « En 1981-1982, Gisèle Lalonde est détachée de ses fonctions au CFORP pendant seize mois pour lui permettre d'exercer les responsabilités de directrice générale de l'Association française des conseils scolaires de l'Ontario (AFCSO). » (p. 46)

    « Gisèle Lalonde, que plusieurs surnomment déjà madame Montfort, en devient rapidement le symbole vivant. » (p. 62) 
     

  • Nombreux thèmes connexes qui ressortent du périple mouvementé du personnage principal : les  Franco-Ontariens, leur histoire, leur fierté, les luttes pour l’égalité entre francophones et anglophones et pour la survie de Montfort, la langue et la discrimination.

    « Bref, les premières années de la jeune Gisèle Deschamps sont assez semblables à celles d’innombrables autres Canadiens francophones dont on disait souvent à l’époque qu’ils étaient nés pour un petit pain. Des gens fiers de ce qu’ils sont certes, mais qui ne se perçoivent pas nécessairement comme maîtres de leur destin ou comme des leaders. Encore moins comme des agents de changement social. » (p. 9)

    « Elle éprouve le choc de se trouver dorénavant dans la situation où, pour être compris et pour faire avancer les dossiers qu’ils chérissent, les francophones se sentent obligés de s’exprimer dans la langue de la majorité. » (p. 26)

    « "Elle nous explique qu’ils sont encore dans des boîtes qu’on n'a pas eu le temps de déballer. Pour moi, cette situation est révélatrice du sort trop souvent réservé aux francophones minoritaires dans certaines localités éloignées des grands centres et des médias. L’école de langue française est trop souvent démunie et pauvre en ressources nécessaires à la réalisation de son mandat. Elle devient un foyer d’assimilation bien malgré elle et en dépit des meilleures intentions des élus et du personnel." convient-elle. » (p. 44)

    « "Une francophone avait osé dire non. Une francophone sûre d’elle et convaincue que ses revendications étaient justes. À leurs yeux, la communauté franco-ontarienne passait peut-être pour plus forte qu’elle ne l’était en réalité! Chose certaine, l’émergence d’un nouveau pouvoir dérangeait. Il fallait apprendre à tirer profit de cette situation pour qu’elle joue en notre faveur."  confie-t-elle. » (p. 45)
     

  • Narrateur essentiellement omniscient présentant de manière objective, vraisemblable et chronologique la vie de Gisèle Lalonde par divers témoignages; narrateur participant dans quelques séquences, concrétisant le rapport entre l’auteur et sa tante Gisèle et donnant une tournure plutôt personnelle à la biographie par la présentation de réflexions sur le personnage principal.

    « Gisèle Lalonde n'a plus le choix : il lui faut faire quelque chose; elle doit prendre l'initiative. Ses années en politique scolaire lui ayant appris que le pouvoir des médias peut parfois être très utile, elle décide de confier à une journaliste du journal Le Droit d'Ottawa que le CFORP devra sans doute fermer ses portes de façon définitive, et ce, essentiellement par manque de financement adéquat. » (p. 39)

    « Et c’est là que le hasard me place, moi Michel Gratton, sur la route de ma tante Gisèle. Journaliste, auteur et ancien secrétaire de presse du premier ministre canadien Brian Mulroney, je suis en effet le neveu de Gisèle Lalonde. […]
    Nous n’avions jamais eu l’occasion de travailler ensemble, mais elle savait d’instinct, je crois, qu’elle pouvait me faire confiance. » (p. 63)

    « Dans son bureau de SOS Montfort, Gisèle Lalonde, l'air renfrogné, se confie à moi : "Je suis tannée. Cette gang-là, ils veulent juste négocier." Elle parle du groupe d'organisateurs politiques et de politiciens d'Ottawa engagés en faveur de la sauvegarde de Montfort, mais qui maintenant hésitent de plus en plus à poursuivre la lutte. » (p. 74)
     

  • Séquences descriptives qui présentent les lieux précis où évolue Gisèle Lalonde et qui contiennent ses témoignages et ceux d'autres membres de la communauté ontarienne l'ayant connue et côtoyée.

    « Gisèle Deschamps voit le jour le 28 juin 1933 à Eastview dans une maison modeste et peu spacieuse de la rue John, que son père avait achetée à son retour de la Première Guerre mondiale(1914-1918). » (p. 7)

    « Le président de la MROC, Andrew Haydon, un unilingue anglophone et conservateur de droite avoué, admire son "spunk", son franc-parler et son intégrité. Le défenseur des intérêts de Nepean, municipalité anglophone à l'ouest d'Ottawa, se découvre des affinités soudaines avec la porte-parole des irréductibles francophones de Vanier. » (p. 53)

    « Les participants à la réunion sont quelque peu perplexes. Certains soupçonnent la Commission de vouloir transformer Montfort en "grosse clinique". D'autres affirment qu'on ne pourra pas réussir à obtenir "plus que ça". Tous s'entendent pour reconnaître que Montfort vivra. Mais au-delà, c'est la confusion qui semble régner dans les esprits.
    En quittant la salle, Gisèle Lalonde est accueillie par une meute de journalistes : "Franchement, je me sentais prise au dépourvu. Alors, j'ai dit que cette annonce constituait une demi-victoire." » (p. 72)
     

  • Plusieurs photos provenant de la collection privée de Gisèle Lalonde insérées au centre de l’œuvre et illustrant différents événements de sa vie.  

Langue

  • Registre courant parsemé ici et là d’expressions régionales, de mots anglais ou même de vocabulaire légèrement spécialisé, conférant un aspect vraisemblable aux diverses sources et représentant de manière réaliste le milieu francophone minoritaire dont il est question dans la biographie.

    « "Pendant plusieurs années, ma mère travaillera au restaurant de 7 heures à minuit. Des journées de dix-sept heures! J’ai grandi dans ce milieu grouillant d’activité et de gens. Un milieu que j’adorais. Un Coke à la main. L’oreille collée au jukebox. J’apprenais les dernières chansons françaises à la mode." » (p. 8)

    « Elle sait que l’affaire est peut-être dans le sac lorsque Rita Desjardins répond gentiment : "Gisèle, you’ve got me." » (p. 27)

    « La scène qui suit est restée gravée dans sa mémoire. Le Ministre la convainc de se rasseoir. Il communique avec le premier ministre pour lui indiquer qu’il ne pourra pas se présenter en chambre pour la période des questions "because I'm with Gisèle". » (p. 45)
     

  • Figures de style (p. ex., comparaison, métaphore) rendant imagées les réactions du personnage principal dans diverses situations difficiles et accentuant son caractère courageux.

    « Gisèle Deschamps, la petite francophone fidèle à sa langue et à sa foi, grandit dans l’ombre de ces deux géants. De façon sans doute pas toujours consciente, elle se laisse imprégner par leur engagement quasi viscéral et leur volonté de fer. » (p. 12)

    « Gisèle Deschamps n’a pas à vivre de baptême du feu au moment où elle amorce sa carrière dans l’enseignement. Dès le départ, à la manière d’un cheval champion qui entre en piste, elle s’affiche tête bien haute et confiante dans la victoire. » (p. 16)

    « Gisèle Lalonde a l’habitude d’être capitaine de navire, dont elle est souvent aussi le seul membre d’équipage! » (p. 63)
     

  • Langage caractérisé par des phrases assez longues et un grand nombre de référents historiques, rendant parfois la lecture plus complexe.

    « Eastview, c’est aussi le berceau de La Patente, c’est-à-dire l’Ordre de Jacques-Cartier, une société secrète vouée à la promotion des francophones et du fait français au Canada. » (p. 8)

    « La mise en place de ce nouveau collège ne se fait pas sans heurts. Lorsque certains opposants ont vent de la décision du Conseil des écoles séparées catholiques d’Ottawa, ils menacent de l’ébruiter dans les médias avant même que le conseil n’ait eu l’occasion de rendre publique sa décision. » (p. 33)

    « La notoriété et le respect acquis partout en Ontario et au Canada, sa réputation comme femme de principes, ses qualités comme intervenante efficace dans les médias et auprès des autorités publiques provinciales et d’ailleurs sont reconnus comme autant d’atouts inestimables par les francophones de l’Ontario qui s’apprêtent à livrer une des plus grandes luttes de leur histoire. » (p. 58)

Référent(s) culturel(s)

  • Références culturelles et francophones au cœur de la biographie, permettant d’insister sur le caractère linguistique et provincial de la lutte de Gisèle Lalonde et sur l’ampleur des défis au sein de cette communauté. 

    « Sidérée, Gisèle Lalonde demande à la directrice d’école si cette dernière la considère comme une citoyenne de deuxième classe en Ontario. Silence… lourd de sous-entendus.
    Depuis toujours, Gisèle Lalonde est consciente des différends, des conflits même, qui peuvent exister entre les deux groupes de langue officielle en Ontario. Mais pour la première fois de sa vie publique, elle entend une anglophone lui dire tout haut ce que pourraient penser plusieurs anglophones au sujet de la communauté franco-ontarienne. Elle ne l’oubliera jamais. »   (p. 29)

    « Une de ses priorités, c’est la création du "Quartier français" sur l’artère principale historique qui traverse Vanier, le chemin Montréal. Elle encourage les commerces et les institutions francophones à venir s’y établir. La compagnie Jean Coutu y ouvre sa première pharmacie en Ontario. L’ambassadeur de France facilite des rencontres avec des représentants de sociétés françaises comme Novotel ou Wagon-lit. » (p. 55)
     

  • Référents culturels francophones (p. ex., milieux, organismes, institutions) qui présentent de façon authentique le style de vie et les valeurs des Franco-Ontariens.

    « Dix ans après sa fondation, le CFORP est solidement établi. Il fait partie du paysage de l'éducation en Ontario français et bien au-delà. Même après son départ à l'automne 1985 au moment de son élection à la mairie de Vanier, Gisèle Lalonde suit religieusement l'évolution de l'organisme qu'elle appelle affectueusement "mon bébé". » (p. 42)

    « Deux ans plus tard, le 1er janvier 1987, la chaîne de langue française de TVOntario diffuse ses premières émissions. » (p. 49)

    « L’hôpital Montfort se trouve au cœur de la capitale fédérale canadienne et de la région ontarienne qui abrite un peu plus de 40 % de la population francophone de la province. Fondé quarante-cinq ans auparavant pour desservir une population francophone encore largement unilingue, l’hôpital accueille, au moment de l’annonce de sa fermeture, une clientèle francophone à 70 %, dont une bonne proportion éprouve toujours de la difficulté à s’exprimer en anglais. » (p. 60)

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de trouver d’autres exemples de personnes qui ont contribué à l'épanouissement des francophones de l’Ontario ou à la protection de leurs droits et de présenter leurs trouvailles à la classe ou à d'autres élèves lors d’une foire à l'école.
  • Inviter les élèves à concevoir, en équipes, un tout nouvel organisme francophone avec un mandat particulier et qui refléterait les défis actuels de la communauté francophone en Ontario.
  • Demander aux élèves de mener une entrevue auprès d'un ou d'une camarade de classe et de rédiger une courte biographie à son sujet en faisant preuve d'objectivité et en insérant des indices de son contexte socioculturel et sociohistorique.

Conseils d'utilisation

  • Utiliser certains extraits de la biographie dans le cadre de cours d'histoire ou de français aux niveaux moyen et intermédiaire, par exemple pour présenter le Règlement 17 ou la fondation d'organismes franco-ontariens.
  • Suivre les étapes de la vie et de la lutte de Gisèle Lalonde, à l’aide de la table des matières au début du livre, pour faciliter la compréhension de son cheminement social, professionnel et culturel chez les élèves.
  • Utiliser la ligne du temps de la vie de Gisèle Lalonde au début du livre (« Une vie en quinze dates ») afin de permettre aux jeunes de connaître les points saillants de la vie du personnage et par conséquent de l’œuvre.
  • Utiliser les notes de bas de page qui contiennent des définitions, explications et mises en contexte, dans le but d'accompagner les élèves dans la compréhension du texte.