- Registres courant et familier (p. ex., abréviations, expressions familières, jurons et mots anglais) s'entremêlant dans les différents textes et contribuant à la vraisemblance des réflexions.
« Ici tout est silence. Tout fait à peu près rien.
Même la neige a cessé de tomber.
Les plantes dorment, les voisins aussi. » (p. 10)
« Et c’est certain que tu peux partir en guerre, mais
tu sais que ce sera encore pire pour tes enfants,
hein Jean-Pierre? Alors ta meilleure chance est de
fermer ta gueule, Jean-Pierre, et de t’y faire à ton
statut de poussière, calvaire… » (p. 23)
« it ain’t over till the… » (p. 57)
- Textes contenant de nombreuses phrases interrogatives traduisant les questionnements du narrateur sur la vie et conférant au recueil un cachet philosophique.
« S'il est vrai que le battement d'ailes d'un papillon
en Chine peut déclencher un ouragan aux Caraïbes,
qu'en est-il d'un vieil arbre qui tombe, lourdement,
parmi les siens? » (p. 11)
« Qui saura rire quand tous les dictionnaires auront
changé, sans nous le dire, le sens des mots? » (p. 31)
« Croyez-vous que d’un coup ce sera le bonheur,
éternel? Et comment croire qu’Il puisse être aussi
nul ici sur terre et ensuite parfait dans le ciel? » (p. 73)
- Rimes internes et externes occasionnelles et irrégulières dans les textes poétiques, contribuant à l'originalité du style de l'auteur.
« Et je me transforme lentement en gnome.
Le sourire et le regard pétrifiés.
Et derrière ce regard énigmatique,
un préjugé, un parti pris pour la beauté. » (p. 21)
« Ma chanson se lève. Elle est un peu plus longue que
les autres, je ne choisis pas. C'est elle, c'est tout.
Bon, arrive; voyons un peu de quoi tu as l'air sur
une page; déshabille-toi et couche-toi là… » (p. 42)
« Mais c'est la saison, et depuis longtemps ma chère
dame, pas vraiment de quoi en faire un mélodrame.
Oui, non, pas de mal, pas de drame et surtout
revenez plus tard pour les larmes. » (p. 78)
- Figures de style (p. ex., comparaison, métaphore, énumération et répétition) rendant imagées les idées véhiculées.
« […] Depuis une semaine les nuages passent
comme des escadrons nazis et, parfois il pleut. » (p. 13)
« Je suis une goutte d’eau, sur le point de tomber
dans l’infini, sans angoisses, sans attentes,
parfaitement libre. » (p. 15)
« Vous l'aurez compris, tout se compte; une pomme,
un œil, un regard, un rendez-vous en retard, et toutes
ces choses par milliards qui sont la vie. Les gouttes
de pluie, les larmes, après une tragédie, et tous ces
pas que j'ai pu faire pour me rendre jusqu'à Paris. » (p. 26)
« L'âme écrit que dans mille ans on ne fera plus
l'amour. L'âme écrit que dans mille ans on trouvera
l'équation de l'âme. L'âme ne sait rien. L'âme écrit
n'importe quoi. » (p. 37)