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Anatomie de la fiche Anatomie interactive
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2Finutilité

Avec Finutilité, de l’infini au futile et à l’éphémère, Daniel Lavoie signe sa première œuvre littéraire. Dans ce recueil se succèdent des moments de perception, des réflexions sur les contradictions aussi bien que les révélations de la vie. Provoquant ou apaisant, Daniel Lavoie le dit avec passion, humour et sensibilité.

(Tiré de la deuxième de couverture du livre.)

3 À propos du livre

Contenu

  • Recueil de 78 textes poétiques généralement courts (de 3 à 24 lignes), variant en forme (vers libres et prose), en genre (poésie et essai) et traduisant une liberté littéraire; titres simples d'un ou de quelques mots en minuscules (p. ex., « jean-pierre », « nécro nécro les vois-tu s’éloigner? » et « lentement »).

    « J'ai mis la semaine au feu, feuille par feuille.
    Sourires, horreurs, nécrologies, au feu! » (p. 22)

    « Les humains sont des petits chaos ordinaires.

    Le chaos est un laboratoire, la table de travail
    de l'univers. » (p. 46)

    « Les fleurs sèchent et disparaissent comme les écrits
    et, pour cela, n'ont aucune valeur. Éphémères et
    inutiles. Comme les montagnes qui, toutes hautaines
    qu'elles soient, retrouvent toujours un jour la plaine. » (p. 55)
     

  • Thèmes du quotidien (p. ex., vie, mort, nature, musique, religion, séparation, sexe, temps qui passe) présentés sous la forme de réflexions parfois dérangeantes, parfois sérieuses, parfois ludiques, et reflétant la réalité des jeunes et des moins jeunes.

    « Une vieille dame à Ramala n’arrive pas à dormir.
    Son fils, l’héritier, son seul garçon, son fils est mort,
    hier, attaché à une bombe. Rien.

    Une autre mère, cette fois en Afrique, avec ses
    petits qui mangent à peine depuis des semaines,
    enflés du ventre et creusés de leurs grands yeux
    tristes, si tristes que seule une mère peut encore
    les aimer. Évidemment rien. » (p. 34)

    « L’automne pose maintenant sa corne d’abondance
    sur la table. Que montent les parfums de septembre,
    délicieux, malgré leur capiteuse pourriture.

    Depuis des semaines, les oies sauvages font des
    exercices de mise en forme, pendant que tombent
    dans les herbes longues les fruits sacrés. » (p. 67)

    « Il est un peu comme nous le bon Dieu. Il promet,
    Il promet, Il règle quelques problèmes, et puis?
    Et puis, la famine et puis l’injustice et les nazis
    et le cancer, les tsunamis. » (p. 73)
     

  • Textes présentant à la fois les pensées et questionnements d'un narrateur participant et les observations d'un narrateur témoin quant à ce qui l'entoure.

    « La futilité m’habite, la conscience de l’inutile,
    qu’utile est inutile. La finutilité m’habite car je sais
    maintenant que rien est tout, et que tout est presque
    rien. » (p. 9)

    « J’ai demandé à Dieu de me donner la paix et, dans
    la journée, la paix me fut donnée. Je lui ai demandé
    la santé et le bonheur et j’ai eu la santé et le bonheur
    dans l’heure. J’ai demandé à Dieu pour l’amour
    de ma vie et tu arrivais, je l’avais à peine dit. » (p. 53)
     

  • Strophes contenant de nombreux rejets et contre-rejets permettant d'accentuer certains mots et d'amplifier les pensées du narrateur participant.

    « En longue procession de nuit d'été, ils partent
    au paradis, là-bas, au fond des herbes longues. » (p. 33)

    « Ce sel est un sel de mer. Il est l'eau, le soleil et le
    temps. Il a passé à travers ton corps miraculeux,
    tes cellules et tes veines, dans les rondeurs
    de tes muscles. » (p. 66)

Langue

  • Registres courant et familier (p. ex., abréviations, expressions familières, jurons et mots anglais) s'entremêlant dans les différents textes et contribuant à la vraisemblance des réflexions.

    « Ici tout est silence. Tout fait à peu près rien.
    Même la neige a cessé de tomber.

    Les plantes dorment, les voisins aussi. » (p. 10)

    « Et c’est certain que tu peux partir en guerre, mais
    tu sais que ce sera encore pire pour tes enfants,
    hein Jean-Pierre? Alors ta meilleure chance est de
    fermer ta gueule, Jean-Pierre, et de t’y faire à ton
    statut de poussière, calvaire… » (p. 23)

    « it ain’t over till the… » (p. 57)
     

  • Textes contenant de nombreuses phrases interrogatives traduisant les questionnements du narrateur sur la vie et conférant au recueil un cachet philosophique.

    « S'il est vrai que le battement d'ailes d'un papillon
    en Chine peut déclencher un ouragan aux Caraïbes,
    qu'en est-il d'un vieil arbre qui tombe, lourdement,
    parmi les siens? » (p. 11)

    « Qui saura rire quand tous les dictionnaires auront
    changé, sans nous le dire, le sens des mots? » (p. 31)

    « Croyez-vous que d’un coup ce sera le bonheur,
    éternel? Et comment croire qu’Il puisse être aussi
    nul ici sur terre et ensuite parfait dans le ciel? » (p. 73)
     

  • Rimes internes et externes occasionnelles et irrégulières dans les textes poétiques, contribuant à l'originalité du style de l'auteur.

    « Et je me transforme lentement en gnome.
    Le sourire et le regard pétrifiés.
    Et derrière ce regard énigmatique,
    un préjugé, un parti pris pour la beauté. » (p. 21)

    « Ma chanson se lève. Elle est un peu plus longue que
    les autres, je ne choisis pas. C'est elle, c'est tout.
    Bon, arrive; voyons un peu de quoi tu as l'air sur
    une page; déshabille-toi et couche-toi là… » (p. 42)

    « Mais c'est la saison, et depuis longtemps ma chère
    dame, pas vraiment de quoi en faire un mélodrame.

    Oui, non, pas de mal, pas de drame et surtout
    revenez plus tard pour les larmes. » (p. 78)
     

  • Figures de style (p. ex., comparaison, métaphore, énumération et répétition) rendant imagées les idées véhiculées.

    « […] Depuis une semaine les nuages passent
    comme des escadrons nazis et, parfois il pleut. » (p. 13)

    « Je suis une goutte d’eau, sur le point de tomber
    dans l’infini, sans angoisses, sans attentes,
    parfaitement libre. » (p. 15)

    « Vous l'aurez compris, tout se compte; une pomme,
    un œil, un regard, un rendez-vous en retard, et toutes
    ces choses par milliards qui sont la vie. Les gouttes
    de pluie, les larmes, après une tragédie, et tous ces
    pas que j'ai pu faire pour me rendre jusqu'à Paris. » (p. 26)

    « L'âme écrit que dans mille ans on ne fera plus
    l'amour. L'âme écrit que dans mille ans on trouvera
    l'équation de l'âme. L'âme ne sait rien. L'âme écrit
    n'importe quoi. » (p. 37)

Pistes d'exploitation

  • Les textes contiennent de nombreuses phrases interrogatives traduisant les questionnements du narrateur sur la vie et conférant au recueil un cachet philosophique. Inviter les élèves à rédiger dans un journal de bord leur réaction à l’une de ces phrases. Ensuite, leur demander de formuler une question semblable et d’échanger à ce sujet en petit groupe. P. ex. :

    « S'il est vrai que le battement d'ailes d'un papillon
    en Chine peut déclencher un ouragan aux Caraïbes,
    qu'en est-il d'un vieil arbre qui tombe, lourdement,
    parmi les siens? » (p. 11)

    « Qui saura rire quand tous les dictionnaires auront
    changé, sans nous le dire, le sens des mots? » (p. 31)

    « Croyez-vous que d’un coup ce sera le bonheur,
    éternel? Et comment croire qu’Il puisse être aussi
    nul ici sur terre et ensuite parfait dans le ciel? » (p. 73)
     

  • Proposer aux élèves de rédiger un poème à partir d’observations de leur vie quotidienne ou en s’inspirant d’un titre du recueil au choix.
  • Inviter les élèves à créer une image (p. ex., photographie, tableau, dessin) qui représente un texte poétique de leur choix tiré du recueil.
  • Diriger une discussion en classe sur la religion et l’amour à l’ère contemporaine; demander aux élèves de soulever certaines idées qui ressortent des textes poétiques portant sur ces sujets.

Conseils d'utilisation

  • Lire les poèmes à voix haute, comme énoncé dans l’avant-propos (« En prose ou en poésie, ces textes sont faits pour être lus à voix haute. », p. 7).
  • Aborder les thèmes du corps et de la sexualité avant la lecture et recommander judicieusement la lecture de certains textes poétiques aux thèmes plus délicats, notamment « les seins » et « oh! le joli cul ».