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Feu, tome 3 – Fleur de lys

Son amour pour Isabelle a condamné Pierre Vaillant à être marqué au fer rouge de la fleur de lys. Six ans plus tard, Isabelle le rejoint au Canada pour l’y épouser. Le jeune paysan qu’elle a connu en France est devenu un homme façonné par un pays aussi rude que prometteur.

Maître d’un canot de « voyageurs », Pierre Vaillant profite des à-côtés de la contrebande pour s’établir sur une terre de l’île de Montréal, assurant ainsi le pain de blé à sa femme et à ses six enfants. Mais le blé, comme les fourrures, tombe dans les mains corrompues de l’intendant Bigot et de ses acolytes, qui ruinent le pays avant même l’entrée en guerre en 1756.

Les hommes âgés de seize à soixante ans sont contraints de prendre les armes sous peine de mort. Non payés, déguenillés, affamés, ces miliciens combattent avec les militaires venus de France et avec les tribus alliées, qui appliquent leurs propres règles guerrières. Unis en pensée à leur famille, ils défendent la patrie avec acharnement.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Un personnage principal déjà présent dans L’étranger, Pierre Vaillant, entouré des membres de sa famille (p. ex., Isabelle et Marie-Pierre) et de nombreux personnages d’origines et de fonctions diverses dont certains existèrent réellement.

    « …sa réputation s’était vite répandue, autant chez les Français que chez les Indiens qui l’avaient baptisé "Poing-de-Fer", sa simple présence suffisant habituellement à calmer les esprits. » (p. 16)

    « Elle est là, sa bien-aimée, tant de fois pleurée. Si longtemps espérée. Jamais oubliée. Doucement, il s’en approche, son être entier suspendu à ses yeux. L’aime-t-elle encore? […]
    Tremblante, Isabelle retrouve le visage de virile douceur, les fortes épaules, les cheveux aux boucles rebelles comme ceux de Marie-Pierre et, à son cou, la médaille de la Vierge qu’elle lui a donnée et dont elle se saisit délicatement. » (p. 78-79)

    « – Les noms de Petit-Renard et de Tehonikonrathe m’ont été donnés par les hommes des Peuples d’Ici et je les porte quand je suis parmi eux. » (p. 135)

    « – Oui mais, à Montréal, Varin c’est tout comme l’intendant Bigot à Québec… Y a point un denier qui est dépensé sans son accord et c’est lui qui alimente tous les postes de traite. Chaque hiver, à Montréal, Varin et Bigot festoient ensemble. Ils sont grands amis. » (p. 321)

    « Montcalm devra voir dans leurs hardes et leur allure les médailles qu’on ne leur décernera jamais. » (p. 412)
     

  • Narrateur omniscient racontant, entre autres, l’établissement de la famille Vaillant en Nouvelle-France, leurs relations avec les Amérindiens et les malversations des dirigeants de la colonie; séquences dialoguées donnant vie aux personnages et permettant de mieux les connaître.

    « C’est tout un monde, un nouveau monde que celui de ces hommes de rivières. Un monde fascinant et déroutant qu’Isabelle vient d’intégrer par le truchement de son mariage avec Poing-de-Fer. Un monde qui la dépayse et affouille les fondements de son existence jusqu’à ce jour échafaudés sur le travail de la terre. Un monde de mouvance et de continuels déplacements. » (p. 103)

    « Pierre éprouve un grand soulagement à l’annonce de ce verdict qui n’en est pas un. Tehonikonrathe représente tellement à ses yeux qu’il lui aurait été pénible d’être rejeté par lui. » (p. 253)

    « Huit minots de blé que ces seigneurs en soutane ont prélevés chez lui cette année. Huit minots qu’ils ont ensuite vendus à bas prix à l’intendant afin de demeurer dans ses bonnes grâces, et que celui-ci a revendus à fort prix au roi pour nourrir la colonie. » (p. 318) 

    « – Varin, Bigot, Jonquière6, ils sont tous de la même bande, intervient Félix avec fougue. Une bande de voleurs, d’après mon père. 
    6. Jacques-Pierre de Jaffanel, marquis de la Jonquière : gouverneur général de la Nouvelle-France de 1749 à 1752. » (p. 321)
     

  • Roman historique présenté de façon chronologique, mais comptant de nombreux retours en arrière tout comme des ellipses dans le temps et dont les thèmes (p. ex., amitié, aventure, guerre) intéresseront le lectorat visé.

    « Parfois, Pierre se sent nigaud de s’en tenir à sa ligne de conduite. Dans ces moment-là, il replonge son esprit dans les yeux de Tehonikonrathe au pied de l’échafaud et revoit le père Fortin en prière. Le premier lui a garanti qu’il respecterait la semence de blé mise en terre, l’autre lui a fait promettre de signer le pain de la croix avant de le rompre pour ses enfants. » (p. 59)

    « Dix mois plus tard, concession à Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île. » (p. 120)

    « À l’abri des regards, ils donnent libre cours à leur affection en toute sécurité. Se témoignent leur amitié, s’échangent des nouvelles. » (p. 150)

    « La cataracte gronde. De la petite clairière dégagée en bordure du sentier où Pierre a fait installer, hier, le campement, on peut la contempler. Même si elle les a contraints à un exténuant portage, personne au sein de la canotée n’est demeuré insensible à son spectacle grandiose. » (p. 317)

    « Les Anglais ripostent de quelques décharges, puis décident de battre en retraite. Sans perdre un instant, les Indiens se lancent à leur poursuite et les rattrapent. Paralysés par l’effroi, les membres d’équipage n’opposent qu’une faible résistance aux belliqueux indigènes qui plongent pour couler les barges en les faisant chavirer, dardant de leur lance les malheureux qui se débattent. » (p. 445)
     

  • Nombreuses séquences textuelles (p. ex., explicative, descriptive) illustrant la Nouvelle-France du XVIIIe siècle. 

    « Jusqu’à ce jour, ils ont beaucoup perdu dans cette guerre. L’ambition de reprendre l’Acadie aux Britanniques s’est soldée par la perte de Louisbourg6 par où on exportait vers les Antilles avec pour résultat la chute du prix du blé en échange duquel on importait du sucre, du coton et de la mélasse.
    6. Capitulation de Louisbourg, le 27 juin 1745. Considérée comme clé du Canada, la forteresse de Louisbourg était située sur l’île du Cap Breton, appelée aussi "Île Royale". » (p. 269) 

    « Hier, il a visité les fortifications de Québec qu’il juge inadéquates sur bien des points. L’état des murailles et de leurs bastions laisse à désirer, alors que les fossés sont inachevés; les portes de la ville ne ferment point; le quartier de l’intendance et le faubourg Saint-Roch sont sans aucune protection et la Basse-Ville est défendue par cinq batteries de six, sept ou huit canons en mauvais état. » (p. 377-378)
     

  • Caractères typographiques variés (majuscule, gras, italique) utilisés notamment pour indiquer les titres, les sous-titres, les intertitres et les paroles de chansons; notes explicatives en bas de page et cartes géographiques facilitant la compréhension; notes de l’auteure en fin de roman (p. 541 à 543) faisant la lumière sur les personnages historiques.

    « MAKINAC
    1735, 27 juillet, Makinac1
    1. Makinac : diminutif de Michillimakinac, ou Missillimakinac, fort et plaque tournante de la traite des fourrures situé sur la rive sud du lac Huron dans le détroit entre ce lac et le lac Michigan. » (p. 15)

    « Malbrough qui va t’en guerre, ne sait quand reviendra…, V’là l’bon vent, ma mie m’attend…, Voilà longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai… » (p. 275)

    « Le 10 décembre 1763, le président de la commission rendit son arrêt contre les accusés. Bigot et le trésorier Varin furent bannis à perpétuité du royaume et leurs biens confisqués. Cadet (le munitionnaire) fut banni de Paris pour neuf ans et condamné à restituer six millions de livres. » (p. 541)

Langue

  • Registre courant dans les séquences narratives et registre plus familier dans les séquences dialoguées; code grammatical transgressé reproduisant la langue utilisée par certains habitants de la colonie.

    « Aujourd’hui, de naïveté, elle n’en a plus. Les affronts, les injures, l’humiliation, la condamnation perpétuelle du curé et des paroissiens, les agressions et la misère l’en ont complètement départie. Désormais, seul lui importe l’avenir de Marie-Pierre. Le sien ne compte plus. Il sera ce qu’il sera. » (p. 34-35)

    « – Avec c’te pluie qu’on a eue tout l’été, mon idée que les récoltes seront point bonnes, affirme monsieur Boitillon avant d’allumer sa pipe. » (p. 49)

    « – Toi, tu brûles des fardoches avec ton père… T’as point peur du travail… T’as point peur du froid non plus, puisque tu loges dans c’te cabane sans plancher… T’es point une fille comme les autres… Y a que toi pour assommer une perdrix au lieu de la prendre au collet… Pour sûr, y a que toi pour faire pareille chose, renchérit-il dans l’espoir de lui changer les idées. » (p. 141)
     

  • Phrases de types et de longueurs variés enrichies de nombreuses figures de style (p. ex., comparaison, périphrase, répétition, énumération, métaphore, personnification) recréant l’atmosphère et le décor de l’époque.

    « – V’là qu’il braille comme un veau, le Poing-de-Fer! s’exclame l’homme de la pince arrière d’un ton enjoué et amical. » (p. 79)

    « Toute pleine et blanche, la lune éclaire la nuit. Puissante, mystérieuse, cette bonne grand-mère astrale se fragmente et se multiplie à l’infini sur les eaux du bras d’eau contournant la pointe de Makwa. » (p. 147)

    « Quel métier de misère!
    Misère des nuits froides à dormir recroquevillé sous le canot, misère de l’humidité continuelle, du harcèlement des moustiques, du poids des fardeaux, des longues heures de travail du lever au coucher du soleil, de la sempiternelle sagamité à manger. Misère de la chaleur excessive, des vents contraires, des pluies diluviennes. » (p. 177-178) 

    « Voilà son château. Voilà les appartements de sa reine Isabelle et de ses enfants. » (p. 204)

    « – C’est l’esprit de l’eau-de-feu qui a libéré le nom de Modrière de la bouche de Neptune, se défend-il. » (p. 218)
     

  • Vocabulaire compréhensible pour le lectorat visé; champs lexicaux et sémantiques liés notamment à deux des grands thèmes de l’œuvre à savoir le commerce et la contrebande des fourrures.

    « Pierre connaît le formidable potentiel qu’il représente pour ses employeurs, car, par le truchement de sa personne, il peut transformer un concurrent de taille tel Tehonikonrathe en un solide partenaire du marché clandestin. Toutes ces marchandises illicites et grandement prisées qui passeraient par ses mains sans salir les leurs les font baver d’envie.» (p. 93) 

    « Pierre n’éprouve aucun scrupule, surtout pas à quelques encablures de Chouaguen, où le commandant de Niagara fait passer en douce, par Tehonikonrathe, les fourrures de choix échangées aux frais du roi. » (p. 345) 

    « S’ils obtiennent deux permis pour Détroit, l’un sera attribué à la canotée de Pierre qui, grâce à ses relations avec le "petit homme du Diable", lui procurera en douce des pelus de qualité. » (p. 363)

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses références à la francophonie internationale et canadienne : des lieux (p. ex., Paris, Chouaguen), des personnalités (p. ex., la marquise de Pompadour, Bigot, Montcalm) et de nombreux faits historiques (p. ex., la bataille des plaines d’Abraham).

Pistes d'exploitation

  • Demander aux élèves de produire des affiches publicitaires qui inciteraient les Français de l’époque à venir s’établir en Nouvelle-France.
  • Inviter les élèves à préparer un repas typiquement amérindien.
  • Demander aux élèves de planifier une fête respectant les us et coutumes des Canadiens français de l’époque de la Nouvelle-France.
  • Inviter les élèves à se mettre dans la peau des soldats et leur demander d’écrire des lettres dans lesquelles ils décriront leur quotidien en se basant sur le roman et, plus particulièrement, sur le chapitre 29.

Conseils d'utilisation

  • Faire un retour sur ce qui s’est passé dans les premier et deuxième tomes de la série Feu.
  • Expliquer aux élèves les us et coutumes des Amérindiens et des Canadiens français de l’époque (p. ex., le rôle des hommes et des femmes).
  • Avant la lecture, expliquer aux élèves les conséquences des traités d’Utrecht et de Paris sur la politique, le commerce et le territoire au Canada.
  • Avant la lecture, expliquer aux élèves les conséquences de la défaite des Français sur les plaines d’Abraham.
  • Au cours de la lecture, discuter, si nécessaire, de sujets délicats comme l’agression sexuelle, la violence faite aux femmes, la mort, la torture et le kidnapping, qui sont abordés dans l’œuvre dans un contexte sociohistorique.
  • Lire aux élèves les pages 18 et 19 du tome 1 dans lesquelles l'auteure explique les difficultés éprouvées dans l'utilisation des termes servant à désigner les peuples autochtones.