- Un personnage principal déjà présent dans L’étranger, Pierre Vaillant, entouré des membres de sa famille (p. ex., Isabelle et Marie-Pierre) et de nombreux personnages d’origines et de fonctions diverses dont certains existèrent réellement.
« …sa réputation s’était vite répandue, autant chez les Français que chez les Indiens qui l’avaient baptisé "Poing-de-Fer", sa simple présence suffisant habituellement à calmer les esprits. » (p. 16)
« Elle est là, sa bien-aimée, tant de fois pleurée. Si longtemps espérée. Jamais oubliée. Doucement, il s’en approche, son être entier suspendu à ses yeux. L’aime-t-elle encore? […]
Tremblante, Isabelle retrouve le visage de virile douceur, les fortes épaules, les cheveux aux boucles rebelles comme ceux de Marie-Pierre et, à son cou, la médaille de la Vierge qu’elle lui a donnée et dont elle se saisit délicatement. » (p. 78-79)
« – Les noms de Petit-Renard et de Tehonikonrathe m’ont été donnés par les hommes des Peuples d’Ici et je les porte quand je suis parmi eux. » (p. 135)
« – Oui mais, à Montréal, Varin c’est tout comme l’intendant Bigot à Québec… Y a point un denier qui est dépensé sans son accord et c’est lui qui alimente tous les postes de traite. Chaque hiver, à Montréal, Varin et Bigot festoient ensemble. Ils sont grands amis. » (p. 321)
« Montcalm devra voir dans leurs hardes et leur allure les médailles qu’on ne leur décernera jamais. » (p. 412)
- Narrateur omniscient racontant, entre autres, l’établissement de la famille Vaillant en Nouvelle-France, leurs relations avec les Amérindiens et les malversations des dirigeants de la colonie; séquences dialoguées donnant vie aux personnages et permettant de mieux les connaître.
« C’est tout un monde, un nouveau monde que celui de ces hommes de rivières. Un monde fascinant et déroutant qu’Isabelle vient d’intégrer par le truchement de son mariage avec Poing-de-Fer. Un monde qui la dépayse et affouille les fondements de son existence jusqu’à ce jour échafaudés sur le travail de la terre. Un monde de mouvance et de continuels déplacements. » (p. 103)
« Pierre éprouve un grand soulagement à l’annonce de ce verdict qui n’en est pas un. Tehonikonrathe représente tellement à ses yeux qu’il lui aurait été pénible d’être rejeté par lui. » (p. 253)
« Huit minots de blé que ces seigneurs en soutane ont prélevés chez lui cette année. Huit minots qu’ils ont ensuite vendus à bas prix à l’intendant afin de demeurer dans ses bonnes grâces, et que celui-ci a revendus à fort prix au roi pour nourrir la colonie. » (p. 318)
« – Varin, Bigot, Jonquière6, ils sont tous de la même bande, intervient Félix avec fougue. Une bande de voleurs, d’après mon père.
6. Jacques-Pierre de Jaffanel, marquis de la Jonquière : gouverneur général de la Nouvelle-France de 1749 à 1752. » (p. 321)
- Roman historique présenté de façon chronologique, mais comptant de nombreux retours en arrière tout comme des ellipses dans le temps et dont les thèmes (p. ex., amitié, aventure, guerre) intéresseront le lectorat visé.
« Parfois, Pierre se sent nigaud de s’en tenir à sa ligne de conduite. Dans ces moment-là, il replonge son esprit dans les yeux de Tehonikonrathe au pied de l’échafaud et revoit le père Fortin en prière. Le premier lui a garanti qu’il respecterait la semence de blé mise en terre, l’autre lui a fait promettre de signer le pain de la croix avant de le rompre pour ses enfants. » (p. 59)
« Dix mois plus tard, concession à Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île. » (p. 120)
« À l’abri des regards, ils donnent libre cours à leur affection en toute sécurité. Se témoignent leur amitié, s’échangent des nouvelles. » (p. 150)
« La cataracte gronde. De la petite clairière dégagée en bordure du sentier où Pierre a fait installer, hier, le campement, on peut la contempler. Même si elle les a contraints à un exténuant portage, personne au sein de la canotée n’est demeuré insensible à son spectacle grandiose. » (p. 317)
« Les Anglais ripostent de quelques décharges, puis décident de battre en retraite. Sans perdre un instant, les Indiens se lancent à leur poursuite et les rattrapent. Paralysés par l’effroi, les membres d’équipage n’opposent qu’une faible résistance aux belliqueux indigènes qui plongent pour couler les barges en les faisant chavirer, dardant de leur lance les malheureux qui se débattent. » (p. 445)
- Nombreuses séquences textuelles (p. ex., explicative, descriptive) illustrant la Nouvelle-France du XVIIIe siècle.
« Jusqu’à ce jour, ils ont beaucoup perdu dans cette guerre. L’ambition de reprendre l’Acadie aux Britanniques s’est soldée par la perte de Louisbourg6 par où on exportait vers les Antilles avec pour résultat la chute du prix du blé en échange duquel on importait du sucre, du coton et de la mélasse.
6. Capitulation de Louisbourg, le 27 juin 1745. Considérée comme clé du Canada, la forteresse de Louisbourg était située sur l’île du Cap Breton, appelée aussi "Île Royale". » (p. 269)
« Hier, il a visité les fortifications de Québec qu’il juge inadéquates sur bien des points. L’état des murailles et de leurs bastions laisse à désirer, alors que les fossés sont inachevés; les portes de la ville ne ferment point; le quartier de l’intendance et le faubourg Saint-Roch sont sans aucune protection et la Basse-Ville est défendue par cinq batteries de six, sept ou huit canons en mauvais état. » (p. 377-378)
- Caractères typographiques variés (majuscule, gras, italique) utilisés notamment pour indiquer les titres, les sous-titres, les intertitres et les paroles de chansons; notes explicatives en bas de page et cartes géographiques facilitant la compréhension; notes de l’auteure en fin de roman (p. 541 à 543) faisant la lumière sur les personnages historiques.
« MAKINAC
1735, 27 juillet, Makinac1
1. Makinac : diminutif de Michillimakinac, ou Missillimakinac, fort et plaque tournante de la traite des fourrures situé sur la rive sud du lac Huron dans le détroit entre ce lac et le lac Michigan. » (p. 15)
« Malbrough qui va t’en guerre, ne sait quand reviendra…, V’là l’bon vent, ma mie m’attend…, Voilà longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai… » (p. 275)
« Le 10 décembre 1763, le président de la commission rendit son arrêt contre les accusés. Bigot et le trésorier Varin furent bannis à perpétuité du royaume et leurs biens confisqués. Cadet (le munitionnaire) fut banni de Paris pour neuf ans et condamné à restituer six millions de livres. » (p. 541)