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Feu, tome 2 – L’étranger

Pressentant le destin unique de son petit-fils nommé Petit-Renard en raison de sa taille, Aonetta lui lègue le oki de Loup-Curieux. Très tôt, Petit-Renard voit naître sa vocation d’herboriste-guérisseur qui le mènera à Kahnawake où une vieille femme-médecine lui fera connaître le ginseng et le pouvoir de l’esprit. Il y apprendra également les rouages de la contrebande que les Iroquois pratiquent avec les Anglais d’Albany.

Effectuant des trocs avantageux pour les siens tout en méprisant les Visages-Pâles qui lui font concurrence avec l’eau-de-feu, Petit-Renard devra un jour composer avec Pierre Vaillant. Pour ce jeune paysan condamné à l’exil, Petit-Renard représente l’entrave à son rêve d’offrir une nouvelle patrie à sa bien-aimée demeurée en France. Méfiants, les deux hommes éprouvent réciproquement la peur de « l’autre ». Mais un point commun les unit : une passion indéfectible envers une femme. Arriveront-ils à allier leurs forces au-delà de leurs différences?

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Deux personnages principaux nés aux antipodes, mais que le destin réunira : un Amérindien, Petit-Renard devenu Teonikonrathe (l’Esprit Brillant), et un Français, Pierre Vaillant, surnommé Ankwi (le camarade d’homme).

    « Petit-Renard s’est endormi sur les cuisses de sa mère La Souris. […] Âgé de sept ans, il en paraît à peine quatre. Cependant, comme le renard, il est rusé, vif et fait déjà preuve d’astuce. » (p. 75)

    « "Je te donne un nom pour montrer que je t’ai accepté comme fils. Où que tu ailles chez les gens de la Grande Maison4, tu diras t’appeler Tehonikonrathe, du clan de l’Épervier, fils de Teionshio."
    4. Grande Maison (Kanonsion-ni) : la confédération iroquoise des Cinq-Nations. » (p. 165)

    « Il n’était plus Pierre Vaillant mais un homme-canot. Qui allait d’un danger à l’autre, ses poursuivants derrière, les pièges de la rivière devant. » (p. 398)

    « Ici, il est maintenant digne des Anishnabecks. […]
    – Fume, Ankwi.
    Pour la première fois, ce nom d’acceptation dans la bouche du géant taciturne. Ici, dorénavant, il est des leurs. » (p. 494)
     

  • Nombreux personnages secondaires d’origines et de classes sociales diverses ayant joué des rôles dans la vie des personnages principaux ou dans l’établissement des colonies.

    « Mingam imite le geste et se recueille. À treize ans, il communie aisément avec le monde invisible et sait n’être qu’une vie parmi tant d’autres et dépendante de ces autres. » (p. 21)

    «  Le regard de Petit-Renard tombe sur Ikoué en train d’allaiter leur bébé.[…] Cette femme le fascine. En l’absence de beauté physique, elle porte en elle chaleur et lumière. Le nom "femme" lui convient parfaitement, car elle est LA femme. Celle qui perpétue le sang d’un homme et fait en sorte que le feu ne s’éteigne pas dans son wigwam. » (p. 216)

    « Petit-Renard se calme. Couvre de sa main celle de N’Tsuk pour la réchauffer un peu. […]
    Il l’aime tant. Depuis toujours et pour toujours. […]
    – Je n’ai plus de mari, et pas un chasseur ne veut d’une femme sans enfant… Je n’ai plus de canot… plus de cheveux […]
    Il peut s’accoupler avec elle, même s’ils partagent le même sang, car jamais elle n’enfantera, il le sait maintenant.
    – Tu as un canot… un territoire de chasse… Tu as un mari, lui chuchote-t-il en lui mordillant l’oreille. » (p. 288-289)

    « – Ouais, répond le Bourru en observant Pierre Vaillant assis dans la chaloupe avec Jean Hardouin.
    Condamné aussi à l’exil à perpétuité, ce banni a commis le crime de tuer un cerf sur le domaine seigneurial. » (p. 299)

    « "Vu les conclusions de l’intendant du Roi, le vingt-huitième jour de ce mois et ouï le rapport du conseiller-commissaire, tout considéré, le gouverneur général a déclaré et déclare ledit Pierre Vaillant, déjà condamné à l’exil à perpétuité en Canada, d’intention de désertion ainsi que d’intention de ne point honorer une dette de vingt-quatre livres contractée à l’égard du Sieur Modrière, marchand ayant boutique rue Saint-Paul à Montréal." » (p. 540)
     

  • Intrigue sur fond historique se déroulant en Nouvelle-France et couvrant une cinquantaine d’années; sous-titres au début de chaque chapitre indiquant clairement le lieu et le temps de l’action; respect de l’ordre chronologique, mais avec de nombreuses ellipses dans le temps.

    « 1682, au début de la lune des fleurs naissantes (mai), Piwapitisipins (ruisseau du Lac-du-Cerf). » (p. 15)

    « Quinze ans plus tard. 1702, en la lune de la ponte des oiseaux aquatiques (juin), confluent de la Wabozsipi et de la Grande Rivière1.
    1. Confluent de la rivière du Lièvre et de la rivière des Outaouais. » (p. 71)

    « 1731, 25 juillet, rive nord du fleuve Saint-Laurent en amont de Kébec. » (p. 505)
     

  • Caractères typographiques variés (p. ex., majuscule, italique) utilisés notamment pour insister sur un mot ou pour indiquer les titres et les intertitres; nombreuses notes explicatives en bas de page, carte de référence et tableau généalogique au début de l’œuvre facilitant la compréhension.

    « Cette colère immense qui le gruge. Le mine. Lui rappelle cruellement son impuissance. LEUR impuissance. » (p. 280)

    « Très fort physiquement, travaillant, souple et courageux, le métier de voyageur10 lui convient.
    10. Voyageur : homme d’équipage des canots qui se rendait dans la région des Grands Lacs et au-delà pour récolter des fourrures. Le coureur des bois accomplissait le même métier, mais de façon illicite, c’est-à-dire sans autorisation. » (p. 300)

    « 28 juillet, place du marché11.
    11. Aujourd’hui, place Royale. » (p. 536)

Langue

  • Registre courant dans les séquences narratives ou descriptives et registre plus familier dans les séquences dialoguées; code grammatical transgressé imitant la langue utilisée par les Amérindiens et certains habitants de la colonie.

    « Cette question l’obnubilait, dès que sa mère tardait à regagner leur habitation. » (p. 38)

    « – Tiens, morveux! C’est à toi. Qu’on en finisse! s’impatiente l’homme en ouvrant de force les doigts de Petit-Renard pour y insérer l’arme. » (p. 91)

    « – Frère comprend point langue des Français, précise-t-il cependant.
    – Atsehaiens comprend point langue de frère à toi. Voici Teionshio, cousine de mère. » (p. 153)

    « – Vrai comme j’suis là qu’elles sont point les mêmes, renchérit Grosse-Voix. C’sont de sacrés ferrailleurs3. Eux, d’interdictions de duel, ils n’en tiennent point compte et, de congés, ils n’en ont point besoin à Coulonge pour faire la traite.
    3. Ferrailleurs : escrimeurs » (p. 373-374)
     

  • Phrases de types et de longueurs variés enrichies de figures de style (p. ex., métaphore, personnification, périphrase, comparaison, répétition) recréant l’atmosphère de l’époque et rythmant le récit.

    « Pour notre plus grand malheur, nous sommes allés dans les bois arracher la robe des animaux, surtout celle du castor qui s’est vengé en poussant les Peuples d’Ici sur les sentiers de la guerre et en mettant le bâton de feu dans les mains de l’ennemi iroquois. » (p. 27)

    « En amont, c’était le paradis accessible par l’enfer. […] 
    En amont, ils iront comme les cinq doigts d’une même main, attirés par le rêve et poussés par la nécessité.  
    En amont, ils seront des rois. » (p. 375) 
     

  • Vocabulaire convenant au lectorat visé; champs lexicaux et sémantiques liés notamment aux thèmes de l’œuvre (p. ex., mort, mercantilisme, amour).

    « Mais grand-mère n’est plus dans sa main. Ni dans ses yeux. Ni dans cette bouche maintenant muette. Ni dans ces oreilles maintenant sourdes. Elle n’est plus dans son corps et ne peut plus communiquer avec lui. Ni lui avec elle. Dorénavant, quand il lui parlera, il n’y aura plus de réponse immédiate. Tout viendra par après-coups et par signes de l’au-delà. » (p. 35-36)

    « Ces marchandises que tous recherchent et que l’on achemine maintenant directement aux Peuples d’Ici. À l’ouest des Grands Lacs, les Visages-Pâles font la course entre eux pour atteindre des bandes jamais rencontrées afin de les duper plus facilement. » (p. 192)

    « Son cœur est là-bas, dans les yeux, la bouche, les cheveux et le ventre d’Isabelle.
    Son cœur est dans la région de l’Ain, auprès de sa bien-aimée et de l’enfant à naître. Ici n’est présent que son corps. » (p. 302)                                                                                                          

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreux référents de la francophonie canadienne et internationale : des lieux (p. ex., Kébec, l’île aux Allumettes), des tribus (p. ex., les Algonquiens, les Iroquoiens) et des personnalités (p. ex., le docteur Michel Sarrazin, La Vérendrye).

Pistes d'exploitation

  • Lors d’un débat, proposer aux élèves de jouer le rôle des Amérindiens et des Blancs et de défendre leurs positions respectives sur le commerce des peaux.
  • Après la lecture, demander aux élèves de tracer un portrait écrit de la Nouvelle-France.
  • Inviter les élèves à chercher, sur Internet, les plantes médicinales (p. ex., ginseng, gomme de sapin) que les Amérindiens de l’époque nous ont fait découvrir et à en présenter leurs bienfaits.

Conseils d'utilisation

  • En se référant au résumé (p. 9-11) raconter aux élèves les faits importants du tome 1 de la série Feu intitulé La rivière profanée.
  • Pendant la lecture, remettre en contexte certaines attitudes et pratiques qui pourraient choquer sous une perspective actuelle (p. ex., agissements des Robes-Noires, liberté sexuelle des Amérindiens, torture).
  • Expliquer les lois en vigueur en Nouvelle-France afin de mieux comprendre la sentence imposée à Pierre Vaillant.
  • Suggérer aux élèves de consulter régulièrement le tableau généalogique et la carte de référence qui se trouvent au début du livre.
  • Lire aux élèves les pages 18 et 19 du tome 1 dans lesquelles l’auteure explique les difficultés éprouvées dans l’utilisation des termes servant à désigner les peuples autochtones.