- Deux personnages principaux nés aux antipodes, mais que le destin réunira : un Amérindien, Petit-Renard devenu Teonikonrathe (l’Esprit Brillant), et un Français, Pierre Vaillant, surnommé Ankwi (le camarade d’homme).
« Petit-Renard s’est endormi sur les cuisses de sa mère La Souris. […] Âgé de sept ans, il en paraît à peine quatre. Cependant, comme le renard, il est rusé, vif et fait déjà preuve d’astuce. » (p. 75)
« "Je te donne un nom pour montrer que je t’ai accepté comme fils. Où que tu ailles chez les gens de la Grande Maison4, tu diras t’appeler Tehonikonrathe, du clan de l’Épervier, fils de Teionshio."
4. Grande Maison (Kanonsion-ni) : la confédération iroquoise des Cinq-Nations. » (p. 165)
« Il n’était plus Pierre Vaillant mais un homme-canot. Qui allait d’un danger à l’autre, ses poursuivants derrière, les pièges de la rivière devant. » (p. 398)
« Ici, il est maintenant digne des Anishnabecks. […]
– Fume, Ankwi.
Pour la première fois, ce nom d’acceptation dans la bouche du géant taciturne. Ici, dorénavant, il est des leurs. » (p. 494)
- Nombreux personnages secondaires d’origines et de classes sociales diverses ayant joué des rôles dans la vie des personnages principaux ou dans l’établissement des colonies.
« Mingam imite le geste et se recueille. À treize ans, il communie aisément avec le monde invisible et sait n’être qu’une vie parmi tant d’autres et dépendante de ces autres. » (p. 21)
« Le regard de Petit-Renard tombe sur Ikoué en train d’allaiter leur bébé.[…] Cette femme le fascine. En l’absence de beauté physique, elle porte en elle chaleur et lumière. Le nom "femme" lui convient parfaitement, car elle est LA femme. Celle qui perpétue le sang d’un homme et fait en sorte que le feu ne s’éteigne pas dans son wigwam. » (p. 216)
« Petit-Renard se calme. Couvre de sa main celle de N’Tsuk pour la réchauffer un peu. […]
Il l’aime tant. Depuis toujours et pour toujours. […]
– Je n’ai plus de mari, et pas un chasseur ne veut d’une femme sans enfant… Je n’ai plus de canot… plus de cheveux […]
Il peut s’accoupler avec elle, même s’ils partagent le même sang, car jamais elle n’enfantera, il le sait maintenant.
– Tu as un canot… un territoire de chasse… Tu as un mari, lui chuchote-t-il en lui mordillant l’oreille. » (p. 288-289)
« – Ouais, répond le Bourru en observant Pierre Vaillant assis dans la chaloupe avec Jean Hardouin.
Condamné aussi à l’exil à perpétuité, ce banni a commis le crime de tuer un cerf sur le domaine seigneurial. » (p. 299)
« "Vu les conclusions de l’intendant du Roi, le vingt-huitième jour de ce mois et ouï le rapport du conseiller-commissaire, tout considéré, le gouverneur général a déclaré et déclare ledit Pierre Vaillant, déjà condamné à l’exil à perpétuité en Canada, d’intention de désertion ainsi que d’intention de ne point honorer une dette de vingt-quatre livres contractée à l’égard du Sieur Modrière, marchand ayant boutique rue Saint-Paul à Montréal." » (p. 540)
- Intrigue sur fond historique se déroulant en Nouvelle-France et couvrant une cinquantaine d’années; sous-titres au début de chaque chapitre indiquant clairement le lieu et le temps de l’action; respect de l’ordre chronologique, mais avec de nombreuses ellipses dans le temps.
« 1682, au début de la lune des fleurs naissantes (mai), Piwapitisipins (ruisseau du Lac-du-Cerf). » (p. 15)
« Quinze ans plus tard. 1702, en la lune de la ponte des oiseaux aquatiques (juin), confluent de la Wabozsipi et de la Grande Rivière1.
1. Confluent de la rivière du Lièvre et de la rivière des Outaouais. » (p. 71)
« 1731, 25 juillet, rive nord du fleuve Saint-Laurent en amont de Kébec. » (p. 505)
- Caractères typographiques variés (p. ex., majuscule, italique) utilisés notamment pour insister sur un mot ou pour indiquer les titres et les intertitres; nombreuses notes explicatives en bas de page, carte de référence et tableau généalogique au début de l’œuvre facilitant la compréhension.
« Cette colère immense qui le gruge. Le mine. Lui rappelle cruellement son impuissance. LEUR impuissance. » (p. 280)
« Très fort physiquement, travaillant, souple et courageux, le métier de voyageur10 lui convient.
10. Voyageur : homme d’équipage des canots qui se rendait dans la région des Grands Lacs et au-delà pour récolter des fourrures. Le coureur des bois accomplissait le même métier, mais de façon illicite, c’est-à-dire sans autorisation. » (p. 300)
« 28 juillet, place du marché11.
11. Aujourd’hui, place Royale. » (p. 536)