- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; quelques expressions populaires à l'occasion dans les dialogues.
« – Beurk! Je déteste les cartes, réplique spontanément Céderick.
– Pas moi! Je trouve ça l’fun. Je pourrais organiser une table de poker. On en organise souvent à la maison, dans les fêtes de famille, propose Jonathan. » (p. 14)
« – Mais s’il n’aime pas la pêche, pourquoi vient-il avec vous autres tous les ans?
– Par tradition, j’imagine. Parce qu’on est ses amis. Parce qu’on est les seuls à connaître son secret…
S’apercevant tout à coup qu’il en a encore trop dit, Conrad détourne son regard en direction de la rive :
– Coudonc, ça fait ben longtemps qu’Arthur est parti… » (p. 82)
- Texte contenant plusieurs types et formes de phrases qui permettent une lecture expressive.
« Dans les différents foyers de l’Est ontarien, on entend toutes sortes de propos.
– Ouais! Une soirée que je ne suis pas prêt d’oublier!
– Quel cauchemar!
– Quelle chance j’ai eue!
– Qu’est-ce qu’on aurait fait si on avait perdu notre enfant?
– Wow! Quelle efficacité de la part des services d’urgence! » (p. 37)
« William se souvient alors des paroles de son grand-père lors de sa visite à l’hôpital : "Tu iras avec eux à ma place. Tu vas voir, tu vas aimer ça. Tu trouveras mon sac d’équipement dans le garage." Est-ce que son grand-père aurait tout orchestré pour lui dévoiler son secret? » (p. 86)
- Figures de style (p. ex., métaphores, comparaisons, personnifications, expressions figurées) qui enrichissent les textes.
« Le poêle à bois ronflait et l’odeur du pain fraîchement sorti du four imprégnait la grande cuisine. Depuis la nouvelle de la disparition de leur père, leur mère avait perdu sa joie de vivre, et le silence l’habitait. » (p. 56)
« On l’avait prévenu qu’il ne fallait jamais fixer le monstre dans ses yeux rouge vif comme le feu, sinon on était possédé par son esprit maléfique et transformé en wendigo à son tour. » (p. 65)
« Difficile pour lui d’imaginer son grand-père, l’homme le plus grognon qu’il connaisse, à la pêche avec ces deux moineaux-là. » (p. 77)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les événements, les personnages et les émotions ressenties.
« Les semaines suivantes sont pénibles pour certains élèves. Ceux qui se sont plaints durant la semaine sans techno continuent à faire part de leurs doléances à qui veut bien les entendre. Les autres, contents de s’en être tirés indemnes, apprécient les salles de classe temporaires qu’on leur a aménagées. Ces conditions quelque peu rudimentaires rappellent un peu celles des Haïtiens qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés dans des camps de sinistrés. L’incendie à l’école n’est nullement comparable au tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a dévasté Haïti. Toutefois, les sentiments de peur, de soulagement et d’entraide le sont. » (p. 39)
« Antoine explique qu’il a réussi à dominer le wendigo. Sans paniquer, il a lancé la longue perche que Wagosh avait enflammée et a réussi à atteindre la bête droit au cœur. Pendant que celui-ci fondait sous ses yeux, il a distingué le visage de son père à l’intérieur de l’énorme corps. À mesure que le cœur du monstre fondait, le visage de son père s’apaisait. Il reposerait maintenant en paix. » (p. 68)
- Séquences dialoguées qui dévoilent le caractère des personnages.
« – Pas exactement, Jo. J’irais plus loin encore. J’imposerais une semaine sans technologie. Pas d’ordi, pas d’iPod, pas de téléphone cellulaire, pas de télévision…
– Pas de vie! Une semaine d’hibernation, ajoute le petit farceur.
– Comme les gens en Haïti, se réjouit Yolène. Quelle brillante idée!
– Ben voyons! C’est malade! C’est de la torture, une amputation de nos outils essentiels, lance Céderick.
– Ce serait comme si on était liés aux Haïtiens et encore plus sensibles à leur sort. On comprendrait mieux leur situation, dit Emily. C’est une idée absolument géniale! » (p. 12)
« – Avant d’être ton grand-père, avant même d’avoir rencontré ta grand-mère, Lorenzo était gardien de but dans la Ligue nationale de hockey.
– Le meilleur gardien de but de la ligue, l’interrompt Arthur.
– C’est là qu’on s’est rencontrés, ajoute Conrad. On jouait tous les trois pour les Maroons de Montréal.
– Au début de sa carrière, Lorenzo a décidé de changer son nom en Larry Rogers pour faire plus branché.
– Quand son père, ton arrière-grand-père, a su ça, il était furieux! Pis pas juste un peu furieux, mais vraiment vraiment furieux.
– Tellement furieux qu’il a fait une crise cardiaque et qu’il en est mort.
– Lorenzo était si triste qu’il a tout laissé tomber : sa carrière, son argent, ses amis et son nouveau nom.» (p. 85)