- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi d’anglicismes, d’expressions familières et de quelques expressions inventées, permettant au lectorat d’apprécier l’unicité de chaque personnage et le style humoristique de l’auteure.
« Fiente. C’est comme ça que s’appelle le caca de poule. Et tu sais comment ça se fait que je connais ce mot-là? Eh bien, je l’ai appris à cause de Vivi. Avant d’entrer dans le poulailler, Vivi me demande :
– Tu préfères nourrir les poules ou t’occuper de la fiente? » (p. 23)
« La dame continue de parler à toute vitesse :
– Une semaine à Embrun, en France! C’est-ti pas l’fun, ça? On est pas mal proud! Il est bien chanceux Jean-Guy. Moi, je ne suis jamais allée plus loin que la Floride. En tous les cas, ça va me paraitre bien long, une semaine sans Jean-Guy. Pis pas seulement parce que c’est le meilleur voisin au monde. Jean-Guy c’est un peu comme… un rayon de soleil. Vous trouvez pas? » (p. 30)
« Vivi ne termine pas sa phrase. Nous savons tous les deux trop bien "sinon quoi". Sinon, Marilyne a disparu. Perdue, dévorée par un renard, écrasée sur la route, ou pire… poulenappée! » (p. 44)
- Emploi de phrases de base, de phrases transformées et de phrases à construction particulière, de types et de formes variés, ajoutant du dynamisme à la lecture et contribuant à la lisibilité du texte.
« Semelle-de-galoche! J’ai bien entendu! Mes parents vont certainement s’opposer à cette idée folle. Ma mère déteste la campagne presque autant que moi. Pourquoi elle ne dit rien? Allez! Dis quelque chose, maman! Dis : "Malheureusement, on a déjà des plans." Ou : "Je ne pense pas que ce serait une bonne idée." Ou, encore mieux : "C’est une farce, Simon!" » (p. 10)
« Depuis quelques minutes, le paysage qui défile par la fenêtre a changé. On n’est plus sur l’autoroute. On est dans le champ. Ben, on est à côté des champs, mais c’est tout comme. Le soleil et le ciel bleu me font grimacer. L’odeur du fumier aussi. » (p. 15)
- Emploi de procédés stylistiques (p. ex., énumérations, onomatopées, expressions imagées et figurées, comparaisons) qui enrichissent le texte et ajoutent de l’agrément à la lecture.
« Comment expliquer à Viviane, à mon oncle Jean-Guy et à mes parents que je trouve répugnante l’idée de travailler à la ferme? Comment me justifier sans avoir l’air d’un lâche? D’une poule mouillée de la grande ville? D’un poltron de la métropole? D’un froussard urbain? » (p. 10)
« Une fois sorti de la voiture, j’entends les poules qui caquettent et le coq qui lance des "cocoricos" à qui veut bien l’entendre. » (p. 18)
« J’ai soudainement un petit pincement au cœur – les poules ne pourraient pas se commander de pizza… parce que la pizzéria ne livre pas jusqu’ici! Notre semaine à la campagne va être longue en pepperoni! » (p. 22)
« Juste avant de prendre mes jambes à mon cou, j’aperçois sur son établi une forme blanche et inerte. » (p. 48)
« J’en ai les mains et les genoux qui tremblent comme du pudding dans un autobus. » (p. 50)
- Séquences descriptives qui apportent des précisions sur les lieux et les événements, permettant au lectorat de s’immiscer dans l’esprit du narrateur.
« Je me calme un peu lorsque je vois enfin la ferme de mon oncle. Quel contraste avec la boutique du voisin! […] La première chose que je remarque est une grande allée bordée d’arbres qui mène à une maison de briques rouges. Derrière une vieille clôture, il y a une grange et un champ où quelques vaches broutent et chassent les mouches à petits coups de queue. Un grand jardin avec des plantes que je ne connais pas s’étend de la maison au garage. Une douzaine de poules picotent partout, même dans le chemin de gravelle menant à la maison. » (p. 18)
« Un à un, je mets les œufs dans ma boîte en carton. Je suis surpris de constater que la poule blanche pond des œufs blancs et les poules brunes pondent des œufs bruns. Je ne savais pas ça! Et là, juste comme je commençais à prendre de l’assurance, j’apprends une autre chose que je ne savais pas : les œufs fraichement pondus… sont chauds et humides! Yark! » (p.41)
« Youpi! C’est lundi! Mon oncle sera de retour à Embrun dans quelques minutes. J’ai survécu à ma semaine à la ferme!
En plus, j’ai appris plein de choses utiles, comme la différence entre un plant de tomates et des pissenlits (on ne sait jamais, ça pourrait servir), et comment pelleter de la bouse de vache sans m’en échapper sur les pieds.
J’ai aussi retrouvé la poule disparue de mon oncle! » (p. 73-74)
- Séquences dialoguées permettant de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« – Non! Arrose-moi pas! Je suis intolérant au lactose! que je crie en me sauvant.
– Pis moi, je suis intolérante aux petits frères énervants! » (p. 37)
« Moi, je trouve que toutes les plantes se ressemblent.
– Donc, celles-là, je les ôte? demande Vivi.
– C’est ça.
– Et celle-là aussi, que je fais en lui montrant un plant déjà déterré.
– Non, Simon, ça c’était des betteraves!
– Oups! Celles-là alors? que je dis en m’apprêtant à tirer sur des tiges vertes.
– Non, Simon, ça c’est de la ciboulette! » (p. 40)
« – Jamais de la vie! Mon grand-père aime bien trop les animaux pour faire ça!
– Mais ses œuvres, dit Viviane en pointant le monstre empaillé.
– Mon grand-père n’utilise que des animaux morts de causes naturelles. JAMAIS il ne tuerait un animal. Et SURTOUT pas une poule ! Il sait bien trop à quel point j’adore les poules. » (p. 60-61)