- Registre de langue courant dans l’ensemble de l’œuvre; emploi de mots familiers et de quelques mots nouveaux (p. ex., perplexe, stratégique, goinfre, ahuri, s’emberlificoter) que le contexte, les illustrations ou les notes explicatives en bas de page permettent de définir.
« Intrigué et inquiet, il se précipite à l’un de ses postes d’observation. Quel choc quand il débouche si près du dos d’un des petits humains qu’il pourrait y grimper aisément! Mais que font-ils là, tous les deux, à encercler ses bonbons à la rose?
Pour une fois, Suisse-menu ne cherche pas à savoir. Il devine qu’il se prépare un événement très grave. Alors il rentre se cacher dans le coin le plus reculé de la pièce la plus profonde de son terrier… et il attend. » (p. 56)
« Puisqu’il y a une ambulance devant chez eux, il y a forcément un blessé à la maison!
Affolée, Gabrielle parcourt les derniers mètres à la course. Vite! C’est dans le jardin, entre la maison et celle de monsieur Lemerle que ça a lieu! Elle passe comme une flèche près du muret sans rien remarquer et se précipite à l’arrière. Son cœur bat la chamade. Elle s’arrête soudain en comprenant que le problème se situe de l’autre côté de la haie.
Là, monsieur Lemerle est installé sur une civière. Il est emmitouflé dans une couverture et porte un masque à oxygène. Un des ambulanciers s’occupe de lui, tandis que l’autre remplit un papier avec les Jumeaux. » (p. 66)
- Texte contenant une variété de types et de formes de phrases qui contribuent à la lisibilité de l’œuvre.
« Avant de rentrer, Gabrielle va examiner les plantations des Jumeaux. Qu’est-ce qui l’attend dans le jardin? Branches cassées? Trous mal remplis? Racines qui sortent du sol?
Rien de tout cela. Les rosiers semblent ne pas avoir souffert de leur déménagement. On dirait qu’ils ont toujours été là.
Le travail a été bien fait. Et pourtant ce n’est facile de transplanter des rosiers! Visiblement, les Jumeaux ont respecté les règles fondamentales : déterrer les plants délicatement; choisir avec soin l’endroit de leur transplantation; creuser des trous profonds; y placer bien droit les rosiers; recouvrir comme il faut les racines de terre; et arroser abondamment les pieds. » (p. 75)
- Quelques figures de style (p. ex., énumérations, comparaisons, onomatopées, métaphores) qui ajoutent à la richesse du texte.
« Et puis on doit fixer son attention sur le lieu à surveiller; surtout ne pas se laisser distraire par tout ce qui l’entoure. Oublier la voiture qui passe dans la rue, madame Duverger rentrant chez elle, le chant des oiseaux, le léger mouvement d’une branche sous l’effet du vent, le nuage dans le ciel qui ressemble à… » (p. 26)
« C’est au moment où ils désespèrent de le voir apparaître que sa tête surgit entre deux pierres, comme un périscope au milieu des flots. » (p. 40)
« Marie siffle :
– Ou-ouift, ou-ouift, tiou, tiou, tiou, tiou.
Tout en tassant la terre au pied du dernier rosier replanté, Pierre reprend le sifflement. » (p. 60)
« Plus elle avance, plus la position de l’ambulance se précise. Le véhicule est bien stationné devant la maison. La peur envahit Gabrielle. Une peur qui fait tambouriner le cœur, qui gonfle à étouffer, qui active l’imagination. Une peur qui prend toute la place. » (p. 65)
- Séquences descriptives qui permettent de se faire des images mentales des personnages, des événements et des lieux de l’action.
« Suisse-menu se sent emporté par un tourbillon. Malgré les mauvaises surprises et la disparition de ses bonbons à la rose, la vie est belle!
Il interrompt soudain sa danse gourmande. L’approche de la mère humaine l’a brusquement ramené à la réalité. Il ne l’avait pas vue arriver, celle-là. Plus une seconde à perdre, il faut disparaître. […]
Elle approche! La mère humaine est presque là. Suisse-menu tire sur ses pattes encore une fois de toutes ses forces. Rien ne se défait : il est pris et bien pris. Le mur à trous le tient, le serre, le blesse, l’étouffe. C’est la fin… » (p. 86)
- Séquences dialoguées qui permettent de mieux comprendre les relations entre les personnages.
« Un silence s’installe. Chacun réfléchit à ce qui vient de se passer. Maman finit par ironiser :
– J’ai bien peur que nous soyons obligés de partager nos framboises avec lui tout l’été.
– Heureusement, il y en a beaucoup, s’empresse de répondre Marie. On peut sûrement lui laisser celles du bas.
– Oui, partager les framboises avec lui, réfléchit Pierre, mais aussi les rosiers, le jardin, le muret, le garage et tout le reste. Il est chez lui ici, autant que nous.
Et papa, qui revient lui aussi de sa surprise, affirme avec un sourire :
– En tout cas, les enfants, vous avez bien choisi son nom : il est parti aussi vite qu’un éclair!
Les quatre passent sous le filet et commencent la cueillette des framboises.
– On peut sûrement dire maintenant que l’Affaire des rosiers est classée, conclut Marie. » (p. 95)