Anatomie de la fiche Anatomie interactive
Ajouter au bac de lecture

Duluth, ce pionnier au destin sans pareil

Entre les années 1675 et 1696 principalement, le sieur Duluth a tenu en Nouvelle-France un rôle de premier plan, quoique peu connu. Il fut un bâtisseur et un homme d’exploration, de lutte et de paix. Sa vie et la société de son époque constituent la trame du livre.

Ses voyages incessants lui permirent de connaître des territoires qui, aujourd’hui, portent des noms bien connus : Québec, Ontario, New York, Michigan, Illinois, Ohio, Minnesota, Milwaukee, Dakota et Wisconsin.

(Tiré de la quatrième de couverture du livre.)

 

À propos du livre

Contenu

  • Roman historique composé de trois chapitres clairement divisés en parties séparées par des intertitres; avant-propos dans lequel l’auteur présente le sujet de son livre, le sieur Du Lhut; épilogue contenant des informations au sujet de la fin de vie de ce personnage méconnu et donnant des précisions sur la disparition de quelques-uns de ses contemporains, suivi d’une liste de gouverneurs et d’intendants de l’époque.

    « Entre les années 1675 et 1696 surtout, Daniel Greysolon, sieur Du Lhut, a joué en Nouvelle-France un rôle important, méconnu, mais exceptionnel. Il est incontestablement un grand personnage de l’Histoire du Canada et, dans une perspective plus large, du Nord de l’Amérique. » (p. 9)
     

  • Un personnage principal historique, Daniel Greysolon, sieur Du Lhut, courageux explorateur-pacificateur des Pays-d’en-haut; nombreux personnages secondaires parmi lesquels, Claude, son frère cadet, son cousin Henri de Tonti, ainsi que plusieurs autres personnages historiques dont Frontenac, Cavelier de La Salle et des membres de diverses tribus indiennes.

    « Trois motivations inspirent et animent les frères Greysolon : voir du pays pour s’instruire et se former, être quelqu’un, et avoir, c’est-à-dire posséder assez de moyens pour soutenir leur être, leur affirmation de soi, et donner ainsi libre cours à leurs capacités. D’après ce qu’on entend dans le milieu, la droiture, la générosité et l’humilité paraissent bien ancrées dans la personnalité de ces messieurs Greysolon. » (p. 16)

    « Les effets insidieux des accusations calomnieuses du sieur de La Salle persistent. On l’accuse [Daniel Greysolon] toujours d’être un chef de parti et de contrevenir à l’ordonnance du roi. » (p. 70)
     

  • Narrateur omniscient et omniprésent qui raconte avec force détails les actions, les exploits et les difficultés du héros et de ses compagnons tout en expliquant la Nouvelle-France ainsi que le rôle joué par ses dirigeants et les tribus autochtones; nombreuses séquences descriptives inspirées de documents anciens; quelques rares séquences dialoguées allégeant un peu le texte.

    « Le sieur Du Lhut s’approvisionne en hachettes, hameçons, couteaux, chaudrons, avirons, clous, scies, pioches, pics, bêches, pommades, onguents et ainsi de suite. Il ajoute à ses hardes quelques rouleaux de prélart, des ciseaux, du savon et du coton pour faire des mèches de chandelle. Il s’achète aussi un moulin à bras pour moudre le blé de Turquie5, des perles à enfiler, des aiguilles et des articles de couture destinés aux parures de tête, ornements et vêtements d’apparat des chefs indigènes. 
    5 Blé de Turquie : appelé blé d’Inde plus tard, puis maïs. » (p. 29)

    « Dans ces contrées, le vocable "confort" n’est qu’un vain mot, en particulier l’hiver. Il faut alors parler de survie, de débrouillardise, de force physique et morale et d’une détermination vraiment à toute épreuve. » (p. 40)

    « – Je dois vraiment convaincre le comte de Frontenac de l’utilité de mon action dans le Nord-Ouest et lui montrer les résultats que j’ai obtenus jusqu’à maintenant.
    – Et de ceux que tu souhaites obtenir à court terme, car les Français doivent cesser immédiatement leur exclusion de la traite du Nord, sinon il ne descendra pas une seule robe de castor à Ville-Marie.
    – En effet. Ça peut nuire sérieusement à la colonie. Nous partirons bientôt pour le pays des Sioux et, la paix étant faite, j’y arborerai les armoiries du Roi. » (p. 50-51)

Langue

  • Registre de langue courant dans les séquences narratives ainsi que dans les séquences dialoguées.

    « Il note avec bonheur que son entourage le respecte et que les chefs indiens qu’il fréquente l’estiment. Il sait qu’il pourra réaliser de grandes choses autant pour ses interlocuteurs indigènes que pour le bien des habitants de la colonie. Ses constats l’éclairent et l’obligent à prendre des décisions sans tarder. Il fournit à Claude les détails de ses projets les plus immédiats.
    – Claude, les relations entre Français et Indiens se sont détériorées ces derniers temps. La colonie court un risque grave si rien n’est fait pour contrer les agissements de ses ennemis. Il me faut absolument améliorer nos contacts avec les Indiens et les amener à vendre leurs pelleteries aux nôtres et non aux Anglais de la Baie d’Hudson. » (p. 49-50)
     

  • Vocabulaire adapté au lectorat ciblé, champs lexicaux reliés aux thèmes de la vie et de la survie des explorateurs au temps de la Nouvelle-France; notes explicatives en pied de page facilitant la compréhension; utilisation sporadique de tournures et de mots empruntés au vieux français.

    « Pour toute conclusion, Monseigneur, ni les dangers ni la fatigue ne m’empêcheront point d’exécuter ce que je vous mande ou tout au moins de périr pour me transporter sur les lieux, car je suis du sentiment de ceux qui croient que la mort n’est pas si à craindre que l’on nous le veut persuader, puisque le courage la préfère au moindre des affronts, que la douleur l’appelle à son aide, que le désespoir la cherche et que l’honneur y aspire, mais non pas avec autant de zèle que celui que j’aurai toute ma vie pour me dire sans aucune réserve, Monseigneur :
    Votre très humble et très obéissant serviteur, Du Lhut… » (p. 56)

    « Après une journée de tractations et de visites exigeantes, Daniel prend plaisir, le soir venu, à observer avec ses hommes de jeunes Nadouessioux qui jouent à cligne-mussette22 avec une joie évidente.
    22 Cligne-mussette devint cligne-musette, puis fit place à cache-cache, ce jeu qu’affectionnent les jeunes enfants. » (p. 59)

    « Pour survivre, des coureurs de bois doivent se faire un brouet avec de l’écorce bouillie ou avec une mousse qui pousse sur des rochers. Certains osent appeler soupe cette préparation infecte… Pour s’encourager peut-être. » (p. 67)

    « "Sans vertu, le verre tue" se plaît à dire à Daniel un voyageur expérimenté, quelques jours avant son départ pour l’Ouest. » (p. 31)

    « L’hiver approche à grands pas. Il ose déjà se pointer certaines nuits où la température parle avec éloquence et une franchise brutale. » (p. 40)

    « "Qui peu endure, bien peu dure." Les coureurs de bois sont trop au fait de ce dicton dont l’esprit, la lettre et la réalité font partie de leur quotidien. Et comment! » (p. 41)

    « Y a-t-il des tribus sur le sentier de la guerre? Dans l’affirmative, lesquelles se montrent belliqueuses et lesquelles risquent de se faire massacrer? Lesquelles sont les alliées des Français? Où s’affairent les tribus menaçantes? » (p. 56-57)

    « Des vents déchaînés fouettaient le courant qui, rétif comme un cheval pris d’épouvante, remuait et curetait sans ménagement cette rivière habituellement indolente à cette époque de l’année. » (p. 61)
     

  • Présence d’une carte géographique (p. 97) permettant de visualiser les emplacements des différents forts au XVIIe siècle; utilisation de caractères gras pour les intertitres, facilitant le repérage et la lecture.

Référent(s) culturel(s)

  • Nombreuses références à la francophonie canadienne et internationale, l’intrigue mettant en scène un héros d’origine française en Nouvelle-France.

Pistes d'exploitation

  • Discuter avec les élèves des raisons de l’immigration en Nouvelle-France au XVIIe siècle.
  • Demander aux élèves dont les ancêtres se sont établis au Canada il y a longtemps de faire une courte présentation sur l’origine de leur famille.
  • Inviter les élèves à se prendre pour Daniel Greysolon et à écrire une lettre à la famille restée en France pour leur raconter le quotidien d’un explorateur en Nouvelle-France.
  • Inviter les élèves à faire une courte recherche sur les personnages historiques présents dans l’œuvre (p. ex., Frontenac, Jean Talon, René Robert Cavelier de La Salle).

 

Conseils d'utilisation

  • À cause du choix fait par l’auteur de traiter le sujet de façon très didactique, conseiller ce roman seulement aux élèves férus d’histoire.
  • Pour initier les élèves à l’histoire de l’exploration de la Nouvelle-France, lire quelques passages choisis (p. ex., p. 29 à 32) avec les élèves.
  • Pour faciliter la compréhension de l’œuvre, inviter les élèves à consulter la carte (p. 97) et à dessiner le trajet des déplacements effectués par le héros.