- Roman jeunesse contemporain traitant d’amitié, d’acceptation, de recherche de soi et de rêve.
« Je l’ai regardée, estomaquée. Elle a souri.
C’est ainsi qu’elle a débarqué dans ma vie. Dolorès "appelez-moi Do" Desnoyers. » (p. 23)
« – Bon, O.K. Maintenant, on le sait. Tu n’aimes pas mon linge, je n’aime pas tes lunettes. Je trouve ton style trop ordinaire, tu trouves le mien trop voyant. Et après, qu’est-ce que ça change? » (p. 56)
« C’est là, sous le regard indifférent de Scarlett O’Hara et de Rhett Butler, que j’ai vraiment compris. Do était partie, envolée. Et son père aussi.
Comment vous dire le trou que ça a fait dans mon ventre? » (p. 120)
« – […] Il aurait fallu que je t’écrive tout ce que je n’avais pas montré, pendant ces quatre mois. Que je te raconte l’autre partie de moi. Celle qui n’en peut plus, qui voudrait une autre vie. » (p. 129-130)
« Cela fait des jours que je tourne autour de cette idée. J’ai même osé en parler à ma mère […] Quand je lui ai demandé comment il réagirait s’il me voyait, elle a répondu : "Ton père, ma fille, c’est un original. On ne peut jamais prévoir ses réactions […]" Un original. Cela m’a fait rêver. » (p. 139)
- Un personnage principal, Véronique, qui vit, à travers sa nouvelle amitié avec Dolorès, l’apprentissage du bonheur et de la douleur, dans toute l’inconscience de ses quatorze ans.
« Bizarrement, cela me plaisait de ne plus me reconnaître tout à fait. Alors, j’en ai ajouté. J’ai mis une petite veste, un foulard, une ceinture, puis j’ai attaché mes cheveux en plumeau et j’ai appliqué un peu de rose sur mes joues. […]
On s’est examinées longtemps, pétrifiées. […]
On a ri aux éclats. » (p. 59-60)
« Il y avait aussi ma mère. Il fallait trouver une histoire pour qu’elle me laisse partir. […]
C’était un projet insensé. Mais on avait quatorze ans et demi, et on y croyait complètement. » (p. 98-99)
« Je me sentais aussi vide et laide que cette maison abandonnée. Depuis quatre mois, Do avait été mon courage, mon audace, ma folie et maintenant elle était partie. Et son père aussi.
J’ai fini par me coucher sur le divan, recroquevillée. Incapable de bouger. » (p. 121)
- Quatre personnages secondaires qui influent sur le cheminement de Véronique : Dolorès, sa nouvelle amie, qui lui insuffle le goût du risque; le père de Dolorès, responsable de la disparition inexpliquée de cette dernière; JFK, son ami toujours fidèle; sa mère, aimante et attentionnée.
« – Imagine que tu me voies pour la première fois. Qu’est-ce que tu penses de mon linge, de mes souliers, de mon style?
C’était le genre de questions que posait Dolorès. Subtiles et directes comme un coup de poing au visage. » (p. 54)
« – […] Mon père n’avait pas d’argent pour payer le loyer. Encore une fois, son affaire en or n’avait pas marché. […]
– […] Il a fait tellement de métiers : importateur de gogosses Made in Taiwan, photographe de touristes, raconteur d’histoires sur l’Abitibi dans un bar, à Joliette.[…]
– J’avais l’habitude de déménager en vitesse. Mon père, quand il a décidé de partir, il faut que ça saute. » (p. 127-128)
« On marche lentement. Je frissonne. Il me passe son blouson.
Il ne dit rien du tout. Je prends sa main : "Merci, JFK. Merci mille fois d’être là." Il rougit. Et moi aussi. » (p. 136)
« Si je ne dépense pas trop, je pourrai me payer un petit voyage. Je m’imagine au terminus avec mon sac à dos. JFK, peut-être, à côté de moi, venu me dire au revoir. Ma mère, assurément, nerveuse et excitée, qui me donne dix mille conseils à la minute. » (p. 138)
- Une narratrice participante, Véronique, dont le récit alterne entre ses recherches pour retrouver l’amie disparue sans raison et les meilleurs moments passés avec elle quelque deux ans plus tôt.
« Assise sur le trottoir, au milieu des morceaux de verre éparpillés, je répète comme une litanie : c’était Do. J’en suis presque sûre. C’était Do. » (p. 9)
« Elle est apparue dans ma vie un matin de mai. » (p. 15)
« …JFK entoure au stylo rouge l’emplacement des douze restaurants Joséphine. […]
J’ai mis une bonne semaine avant de lui parler de mon affaire. J’avais peur qu’il rie de moi. » (p. 43)
« Juillet était arrivé. Avec lui, la chaleur, les vacances, la liberté. Je passais toutes mes journées, mes soirées et un grand nombre de mes nuits chez Dolorès. Ma mère était paniquée. » (p. 71)
- Apartés révélateurs de l’incertitude que vit la narratrice malgré l’autonomie qu’elle aimerait se donner à son âge.
« Vous pensez sans doute qu’elle voulait me faire prendre quelque substance défendue ou m’entraîner dans je ne sais quelle débauche. Vous vous trompez. C’était bien pire. Elle voulait que je… elle voulait qu’on… Mais il faut que je vous raconte depuis le début. » (p. 51)
« Et puis, j’ai envie de faire quelque chose toute seule. Une chose qui m’appartienne totalement.
Je sais ce que vous pensez : Natashquan. » (p. 139)