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Défenses légitimes

Ce roman tente de donner la parole à des témoins de la fusillade de février 1963, à Reesor Siding, par l’entremise de la fiction. C’est notamment à l’aide d’un personnage, Pierre, que le narrateur nous raconte la vie et la position difficile des bûcherons cultivateurs non syndiqués lors de la grève de la papetière Spruce Falls Power and Paper Company. Cet acte de défense légitime des travailleurs autonomes face à un conflit de travail qui, en fin de compte, ne les concernait pas, s’inscrit sur un canevas fait de descriptions réalistes de la vie rude des derniers colons du Nord de l’Ontario, de leur espoir de fonder et de faire vivre une famille, de leurs inquiétudes face à un monde où la technologie révolutionnera, dans les années soixante, le travail des bûcherons des camps. C’est aussi la vie des petites communautés francophones du Nord de l’Ontario que Doric Germain rappelle et décrit dans ce roman quasi historique.

(Inspiré de la quatrième de couverture du livre.)

À propos du livre

Contenu

  • Descriptions, commentaires et indices qui permettent de connaître davantage le personnage principal et les nombreux personnages secondaires et d’en déterminer la vraisemblance.

    « Vas-y! Décolle, sacrament! Y fait quand même pas 40 en bas de zéro. » (p. 18)

    « Pendant qu’elle attendait, la femme de Paul-Eugène Bouillon prit soudain conscience du silence qui venait d’envahir la salle. » (p. 75)
     

  • Narration comportant trois points de vue à l’intérieur desquels l’auteur a choisi d’entretenir, à certains moments, une discussion avec la lectrice et le lecteur, ce qui explique les changements de narration.

    « Ce n’était pourtant pas la première fois, il s’en fallait de beaucoup, qu’il arrivait sans avoir prévenu, le samedi soir, attiré par les beaux yeux de Madeleine… » (p. 11)

    « C’est pour ça qu’y me font toutes la baboune! » (p. 14)

    « Pour bien comprendre les enjeux du conflit de travail, que le lecteur nous permette de revenir au 11 janvier… » (p. 51)

Langue

  • Registre populaire employé dans les dialogues et registre courant et parfois soutenu pour la narration.

    « Il avait réuni d’urgence les représentants syndicaux parce que la grève l’avait pris totalement au dépourvu. » (p. 50)

    « Qu’ossé qu’on fait si la centrale nous appuie pas? » (p. 51)
     

  • Variété d’éléments et de procédés linguistiques, syntaxiques et stylistiques qui ajoutent une certaine complexité au roman.

    « Moué qui travaille comme un défoncé pour marier sa fille pis la faire vivre comme une princesse! » (p. 66)

    « C’te grève-là, ça pourrait bien être ma chance, si l’union se faisait casser les reins. » (p. 74)
     

  • Champs lexicaux nombreux (p. ex., foresterie, grève, justice).
  • Indice de lisibilité à la portée du lectorat ciblé en raison de la longueur, de la structure et de la complexité des phrases.
  • Utilisation de l’italique afin de marquer les passages qui proviennent d’articles de journaux et de revues.

Pistes d'exploitation

  • Effectuer une recherche sur les conditions de travail des travailleuses et travailleurs de la forêt au Canada, plus particulièrement dans le Nord de l’Ontario.
  • Animer une table ronde au cours de laquelle les élèves doivent faire appel au processus de résolution de conflits pour trouver une solution pacifique au conflit de Reesor Siding.
  • Retracer l’histoire du syndicalisme au Canada et porter un regard critique sur la pertinence et la véracité des informations présentées dans le roman.

Conseils d'utilisation

  • Présenter l’œuvre aux élèves de 10e et 11e année, particulièrement à ceux des filières FRA2D (niveau de complexité), FRA3E ou FRA3C (thème du monde du travail).
  • Mentionner, avant le début de la lecture, la présence de plusieurs blasphèmes dans le roman.
  • Prévoir, au cours du processus de lecture, une discussion sur le thème de la mort puisque cette dernière constitue le point culminant de l’histoire.